> Serions-nous plus libres sans l’État ?
Publié le 09/09/2018
Extrait du document
L'ensemble des institutions que rassemble un État peut être ressenti par chacun de ses membres comme suscitant des interventions quotidiennes en son nom, qui risquent de gêner l'exercice de la liberté de chacun.
L'administration organise la vie sociale et politique, la police applique des réglementations qui peuvent sembler injustes ou contestables, la justice institutionnelle peut ne pas satisfaire des intérêts privés, l'armée exige un budget que l'on trouvera excessif ou inutile, les finances publiques réclament des impôts qui privent éventuellement de sommes que l'on aurait utilisées à des fins plus agréables. Plus globalement encore, l'État, puisqu'il s'attribue par définition le monopole de la violence légitime, limite les excès et les débordements individuels, et donc les possibilités d'agir de chacun. Toutes ces exigences semblent porter atteinte à l'exercice de la liberté, à laquelle les lois font obstacle : qu'elles obligent ou qu'elles interdisent, elles seraient là comme autant d'obstacles à la liberté de chacun.
• Bien comprendre le sujet
• La question présuppose que nous avons une certaine liberté dans l'État, mais que la suppression de ce dernier produirait un accroissement de notre liberté (« plus de »).
• Définition de l'État : c'est l'ensemble des institutions organisant une société ;il suppose l'institutionnalisation du pouvoir, et la définition d'un espace public où se manifeste l'intérêt commun.
Utiliser ses connaissances
• Hobbes : sans État, c'est le retour à l'état de nature (guerre des uns contre les autres), mais l'État lui-même doit restreindre la liberté (dont la réapparition signifierait aussi des conflits).
• Rousseau, Contrat social : seule l'organisation de la société politique autorise l'apparition de la liberté véritable (distincte de l'indépendance naturelle initiale).
• Marx : tout État n'accorde qu'une liberté restreinte, puisqu'il est au service d'intérêts de classe.
Les pièges à éviter
• L'État est pris ici au sens de « chose publique » : il est inutile que vous recensiez les formes antérieures du pouvoir.
• Précisez soigneusement la nature de la « liberté » que vous pouvez évoquer : le terme ne doit pas changer de sens en cours de copie sans que le lecteur en soit averti.
• Ne vous perdez pas dans une longue énumération des contraintes qu'exerce l'État : mieux vaut cerner la liberté qu'il autorise et, éventuellement, celle qu'il interdit.
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