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Si l'histoire ne se répéte pas , à quoi bon connaitre le passé ?

Publié le 27/02/2008

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histoire
2° La connaissance du passé représente un danger pour notre puissance d'invention et de création de nouveauté Nietzsche met l'accent sur les dangers que représente la connaissance historique lorsqu'elle fait du passé le fossoyeur du présent. En effet, que ce soit dans le domaine de la pensée ou de l'action, ce qui constitue un progrès et une nouveauté nécessite une rupture avec le passé et la tradition. La connaissance du passé risque alors de devenir un enfermement, une rumination qui jugule les forces d'invention et de création caractérisant l'avènement du surhomme. La connaissance du passée doit donc être contrebalancée par l'affirmation de la valeur de l'oubli qui permet de se placer dans la perspective du devenir et de créer sans être débiteur d'aucune tradition. L'art est un exemple d'une telle création non historique. Cependant, ne peut-on pas penser que la connaissance du passé n'est pas nécessairement réductible à un enfermement dans ce passé, mais qu'elle peut constituer une ouverture au devenir dans la mesure où le sens du passé éclaire notre compréhension du présent et de l'homme ? 3° La connaissance du passé éclaire le présent et le principe qui gouverne toutes les périodes de l'histoire Que l'histoire ne se répète pas ne signifie pas nécessairement que le passé ne peut rien nous apprendre sur le présent : les événements ne se répètent pas à l'identique, mais l'on peut penser que le déroulement global de l'histoire obéit à un principe qui lui donne une structure permettant de relier les époques en un tout cohérent. Dans cette perspective, Hegel conçoit l'histoire comme guidée par l'Esprit, ou encore la Raison, de l'humanité. La succession des événements et des états des sociétés peut être comprise selon ce fil directeur du progrès de l'avènement de l'Esprit, c'est-à-dire le progrès vers la liberté et la prise de conscience de cette liberté par l'humanité. Dans une telle perspective, l'action de l'Esprit dans l'histoire peut être décelée à partir de l'analyse de chaque époque historique.
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« On appelle " histoire " trois réalités : l'histoire c'est d'abord le passé d'un homme ou de l'humanité tout entière, c'estensuite une science qui porte sur ce passé et c'est enfin le récit.

Habituellement, l'historien négligeconsidérablement l'histoire individuelle, sauf lorsqu'il s'agit précisément des grands hommes ou des héros.

En effetceux-ci, dans leur histoire, dans ce qui leur est arrivé, ont réalisé des actions qui ont marqué toute une partie del'humanité.

Par exemple, la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb est une histoire à la fois individuelle etcollective, voire universelle, qui a bouleversé la représentation que les hommes se faisaient du monde et d'eux-mêmes.

De même, l'histoire d'un pays, l'histoire d'une dictature par exemple, a un lien direct avec la vie singulièredes citoyens qui sont opprimés et soumis.

Etudier la vie de ces hommes, c'est déjà étudier l'histoire de leur nation etde leur peuple.

Pourtant, vous devrez examiner les différences entre histoire individuelle et histoire de l'humanité :tout d'abord, l'échelle n'est pas la même puisqu'on considère des décennies pour l'histoire individuelle, alors quel'histoire de l'humanité s'apprécie sur des siècles entiers.

Enfin, on pourrait penser que l'histoire de l'individu obéit àdes motifs personnels, voire égoïstes, alors que l'histoire de l'humanité est la réalisation d'idéaux et d'aspirationscollectives.

Cela étant, vous devrez vous interroger sur le sens de cette séparation possible entre les hommes etl'humanité.

L'humanité n'est-elle pas ce que chacun fait et pense dans sa vie, mais en tant que chacun se sentresponsable de l'humanité elle-même ? Notre histoire serait alors la réalisation d'une histoire à plus grande échelle.Vous voyez donc que la difficulté est de savoir jusqu'où l'homme est responsable de l'humanité.L'Histoire des Hommes est de jour en jour préservée et protégée, et ce dans un souci de vérité et d'authenticité afinde s'approcher au mieux d'une certaine réalité historique.

Car la connaissance historique de l'Homme, au fil desdiverses générations, est transmise, relatant les périodes essentielles de l'évolution humaine.

Il s'agit alorsd'évènements glorieux comme désastreux, et ce en passant par les pires atrocités que l'homme ait connues.

Ainsi,lorsque nous parlons de guerres et d'affrontements humains, de génocides ou encore de l'esclavage, c'est d'abordun sentiment de honte et d'horreur qui nous percute.

Mais ces périodes noires de l'histoire nous semblent bel et bienrévolues, et nous vivons dans la certitude que ces faits du passé ne pourraient nous rattraper aujourd'hui… Ceci signifie alors que d'un côté, l'Homme est persuadé de l'irréversibilité de l'Histoire, et que de l'autre nous cherchons désespérément à la connaître et à l'écrire de la manière la plus authentique possible au fil des siècles.

Lepassé et la connaissance de celui-ci auraient-ils alors un réel enjeu pour l'Homme, ou ne serait-ce pas toutsimplement le fruit d'une attraction fantaisiste ? Mais qu'elle est donc la nature même de l'histoire, et pourquoil'Homme désire-t-il connaître le passé malgré la barrière temporelle qui les sépare ? Nous sommes alors amenés ànous poser cette question : « Si l'Histoire ne se répète pas, à quoi bon connaître le passé ? » Dans un premier temps, il semble primordial de saisir ce que représente l'Histoire.

Au sens large l'Histoire désigne l'ensemble des grandes périodes ayant marqué et ponctué l'évolution de l'Homme et du monde qui lesentoure.

Mais l'Histoire se réduit-elle à une suite d'évènements ou de périodes historiques indépendantes les unesdes autres ? Et qu'est ce qui nous permet de juger qu'un évènement est historique, ou comment délimiter l'ensemblede la vie humaine et l'évolution de son environnement en périodes distinctes ? L'Histoire et la notion de « Passé »semblent alors bien complexes.

Dans « Introduction à la philosophie de l'Histoire », Hegel montre qu'il y a trois manières différentes d'écrire l'Histoire.

La première est l' »Histoire originale », où l'historien a lui-même vécul'évènement ou la période en question dont il est le témoin directe (anecdotes, reconstitution subjective…).

Ensuite,il y a l' « Histoire réfléchie » qui se veut plus objective que la précédente, puisqu'elle est relatée par un auteurextérieur à la période décrite.

Mais là encore, il peut y avoir présence de subjectivité (selon les idées personnelles,la sympathie pour un personnage ou une période…).

Enfin, l' « Histoire philosophique » est pour Hegel le plus haut niveau d'histoire qui existe, et celle-ci consiste à trouver une explication pour chaque évènement historique, et cemême en ce qui concerne les parties négatives… Quoi qu'il en soit, la difficulté d'écrire l'Histoire est permanente, et d'ailleurs, il suffit de comparer différents livres d'Histoire selon les auteurs et les périodes pour se rendre compte des déviances réelles.

Maisqu'elles sont les difficultés existantes, et pourquoi l'historien n'est-il pas en mesure de les esquiver malgré sesefforts ? La difficulté première est sans doute la subjectivité de l'historien dont il est dépendant et qu'il ne peutmaîtriser à sa guise.

Marrou a d'ailleurs dit que « L'Histoire est indissociable de l'historien ».

En effet, l'historien, malgré les tentatives de retranscriptions de l'Histoire les plus objectives possibles, ne pourra écrire celle-ci qu'avecsa perception personnelle des évènements.

La deuxième difficulté en ce qui concerne la connaissance historiqueréside dans la causalité historique.

En effet, l'historien écrit l'Histoire avec une distance temporelle qui ne lui permetpas de la reconstituer avec exactitude. Aron parle d'ailleurs en terme de « recréation de l'Histoire », qui offre parfois une part d'imaginaire.

Enfin, cette connaissance historique est relative car l'Histoire est irréversible et ne se répètepas.

C'est alors qu'en constatant toutes ces obstacles à la connaissance de l'Histoire ainsi que l'irréversibilité decelle-ci, nous ne pouvons que nous interroger sur la relation que l'homme entretient avec le passé.. »

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