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Si l'on dit "a chacun sa vérité", le mot vérité perd t-il son sens?

Publié le 10/01/2013

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Introduction : Le sujet qui nous est proposé « Si l'on dit à chacun sa vérité, le mot vérité garde t-il un sens ? « se présente à la manière d’un serpent qui se mord la queue. On nous demande d’examiner l’opinion selon laquelle chacun serait renvoyé à lui-même quant à la validation de sa vérité, en d’autres termes on nous demande d’examiner une opinion sur l’opinion ! Doit-on s’en tenir à cette remarque désabusée, qui affirme à la fois qu’une vérité stable, universelle, transcendante est impossible, qui renvoie les individus à eux-mêmes et nous condamne à considérer que toutes les opinions se valent, puisque nous les pensons ? Au nom de quoi pouvons nous critiquer une telle prétention de l’opinion à nous tenir lieu de science ? Et comment faire que l’on passe de « à chacun son opinion « à « à tous et à chacun la vérité « ? 1/Examen de la proposition initiale : la vérité n’est-elle par nature qu’individuelle ? Ne confond-t-on pas la liberté d’opinion et le fait que ces opinions soient valables c’est à dire des vérités ? L’individu peut-il être la source de sa propre vérité ? Qui est-il pour prétendre l’être ? -             Postuler que seules les opinions individuelles détiennent la vérité n’est-ce pas affirmer en même temps qu’elles se valent toutes ? N’...

« choses est d'une part inatteignable, et d'autre part inutile.

Le but de la connaissance est pour lui de nous purifier l'âme des craintes que nous inspirent la nature, la mort et les Dieux.

Il n'est pas nécessaire pour cela de trouver une réponse universelle à ces inquiétudes.

Il suffit de trouver un ensemble d'hypothèses, toutes naturelles et raisonnables, mais surtout pas surnaturelles) où chacun, en fonction de son type d'intelligence, trouvera celle qui lui convient.

Le but est pratique : établir une sorte de thérapeutique des craintes, préalable nécessaire à l'ataraxie. Nous sommes libres de nos opinions, certes.

Mais delà dire que ces mêmes opinions sont consistantes et conséquentes, il y a loin ! Certaines opinions ne sont que du verbiage, d'autres sont inadmissibles face à une morale universelle, ou encore le simple reflet d'une paresse de pensée qui préfère répéter des lieux communs plutôt que de penser par elle-même.

Dire « à chacun sa vérité » ne serait possible que dans un contexte qui estimerait que la vérité ne mérite pas qu'on la recherche, mais que, en fonction de nos besoins, nous trouvions celle qui nous convient.   2/ Pourquoi la vérité relative, l'opinion,  qu'elle soit de nous-même ou des autres, a t-elle « toujours tort » ? -              Critique platonicienne : la doxa, opinion du corps assimilée à la fausse science et l'ignorance.

« les ignorants ne philosophent pas, et ne désirent pas devenir savant, car ils se croient suffisamment pourvus de science ; et quand on ne croit pas manquer d'une chose, on ne la désire pas » L'opinion, c'est le pseudo savoir qui nous empêche d'aller plus loin vers la vérité, puisque nous croyons déjà savoir.

Ainsi, la vérité que je pense porter en moi n'est peut-être que la chaîne qui me lie, comme les prisonniers de la caverne, à mon ignorance. -              Question de méthode« L'opinion a, en droit, toujours tort ».

(Bachelard, La formation de l'esprit scientifique )L'opinion a toujours tort l'opinion pense mal, elle ne pense pas (Bachelard) Si l'opinion peut énoncer "en fait" des vérités (elle a toujours des « faits » criants de vérité à nous opposer), il n'empêche qu'"en droit", (elle est incapable de démontrer ce sur quoi elle s'appuie) il faut la rejeter.

Elle a toujours tort car elle ne pense pas, affirme sans méthode et désigne les objets uniquement par leur utilité ou leur familiarité.

L'opinion apparaît comme le premier obstacle que la science doit surmonter pour se constituer. L'opinion, cette certitude non informée est non seulement souvent fausse, mais en plus elle constitue. »

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