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" Si tout n'est que matière, pourquoi être moral" ?

Publié le 14/12/2009

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 La matière pour être en mouvement doit être mécanisée. La mécanisation de la vie a été démontrée. Galilée a prouvée celle du cosmos, Hobbes celle de l’Etat qu’il considère comme « un être matériel quoique d’une taille «, et Descartes celle du vivant avec « les animaux machines «.   Descartes compare le vivant à « une horloge composée de roues et de contrepoids «, et il voit un horloger géant qui l’a construite quand il nous dit «  plus que toutes celles qui aient été construites par les hommes «. Mais cet esprit supra-humain qui a fabriqué le vivant, pourquoi ne serait-il pas lui aussi que machine ? Les épicuriens voyaient bien leur Dieu matériel, comme agrégation d’atomes.

            Il y aurait donc alors un « tout matière «. La Mettrie même l’affirme : « tout n’est que matière « et va jusqu’à parler « d’homme machine «.

            Dans un « tout matière «, la morale parait inutile.

« Staline ».

Dans un « tout matière », tout est permis. On ne peut accepter cela qu'à condition que la matière ne soit pas douée d'âme, comme chez Descartes, ni de sensations comme chez La Mettrie ou Diderot. Pour expliquer que la matière n'est pas seulement matière et qu'elle n'agit pas seulement par mécanisme, on peut reprendre le reproche de La Mettrie à Descartes sur ses animaux machines (et donc uniquement matière), quiest, qu'il est prouvé par l'expérience que les bêtes sentent, la matière ne sent pas.

Pour illustrer cela, il écrit que« la nature n'a utilisé qu'une seule et même pâte dont elle a seulement variée les levains » et qu'il « ne manque auxanimaux qu'un seul degré de fermentation pour égaler les hommes en tout ». Si tout n'est que matière et mécanique, la morale n'est nécessaire que pour préserver l'espèce, l'homme de lui-même ou la machine d'elle-même.

Car, même une machine peut se laisser entrainer par son hybris.

Cependant, onne peut considérer la destruction de machines non sensibles comme immorale, car la morale se juge par rapport auxsensations.

De plus, si on suit l'épicurisme, la destruction de matière n'est pas possible, donc, même si les machiness'entr'détruisent, leurs atomes désagrégés trouveront de nouvelles combinaisons. III.

Ce tout matière peut-il être ? Cependant, la morale est nécessaire, car, même dans le « tout matière » de La Mettrie, la matière s'avère être matière sensible.

En effet, on entend chez La Mettrie que « la matière pense ».

Ce n'est pas à proprementparler la matière qui pense, mais ce composé de matières, structuré et organisé, muni d'organes et d'abord d'uncerveau.

Si pour D'Alembert et Descartes, l'animal n'est que matière, car, quand il meurt, tout meurt avec lui, alorsque l'âme est immortelle, il n'y a donc pas de spiritualité dans l'animal, il lui reste, comme le souligne La Mettrie, unesensibilité qui fait de lui autre chose qu'un simple mécanisme. Diderot refuse lui aussi le dualisme de Descartes.

Pour lui, il y a continuité de l'âme au corps, on peut ici citer Nietzsche pour qui « l'âme réside dans l'estomac ».

Diderot nous explique dans « le rêve d'Alembert » que la sciencecommence seulement, que la mécanique rationnelle n'était qu'une tentative trop abstraite et que le spectacle del'œuf suffira à en renverser les prétentions (celles des mécanistes et des théologiens).

Il vise une science nouvelle,une science vivante et organisée qui puisse rendre compte clairement de l'organisation de la matière. Nous l'avons vu, la matière est donc sensible, ce qui justifie la morale.

Diderot va même jusqu'à nous dire que « la pierre pense », dans le sens où les molécules qui la composent cherchent activement certaines combinaisons,en évitent d'autres et sont régies par leurs affections. La morale doit donc contrôler les passions des êtres sentant, donc pensant, bien qu'ils soient matériels.

Le « tout matière » est sentant et, seule la sensibilité peut justifier la morale.

La morale a pour but de régir le bien, lemal, de contrôler les passions et de jouer le rôle de la censure, en empêchant la névrose et la sublimation desdésirs. Conclusion Dans un « tout matière », s'il est uniquement mécanique, on peut se passer de morale, car elle perd alors son sens.

Cependant, on a vu qu'un « tout matière » n'exclut pas la sensibilité, qu'il peut être doué d'une âme, commechez Descartes, car si l'on considère qu'il y a continuité âme corps, l'être de matière est alors sensible.

C'est lasensibilité qui régie la morale. Bibliographie : Les citations de Hobbes viennent du « Léviathan ». Celles de Descartes du « discours de la méthode ». »

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