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Sommes nous coupables de désirer?

Publié le 16/04/2012

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« Le désir a plus de fantaisies que l'inclination et il n'est pas toujours selon le besoin «, écrivit Alain dans Les Arts et les dieux. Lé désir est l'ensemble des phénomènes organiques et psychologiques qui me poussent à posséder un objet manquant en vue d'en tirer plaisir. Cet objet manquant peut être matériel ou non. Les besoins de l'homme sont donc complexes puisqu'ils ne se réduisent pas aux besoins naturels, c'est à dire ce qui est nécessaire à l'existence , à la conservation ou au développement d'un être vivant (besoins vitaux tels que boire, manger, dormir)  mais sont aussi spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.), sans lesquels ce dernier ne semble pouvoir s'épanouir.  Coupable signifie être responsable, et le plus souvent d'une faute. Or, on peut donc dire que nous sommes coupables de désirer dans la mesure où nous satisfaisons nos propres désirs, où nous sommes responsables de leur réalisation mais également parce qu'il nous est impossible de nous contenter de désirer que ce dont nous avons besoin. Le sujet est donc intéressant puisqu'il consiste à réfléchir sur la place que l'homme importe du désir.  En d'autres termes, le sujet consiste à nous demander : Devons nous satisfaire à nos désirs, nous y soumettre ou bien devons nous les maîtriser?

« des causes réelles qui les déterminent.

Ils n'en ont qu'une conscience partielle.

Il n'y a pas de désir sans conscience : le désiret l'appétit accompagné de conscience.Etre c'est donc « persévérer dans son être », s 'efforcer de désirer.

Tout désir est alors désir de se réaliser.

Je suis moi-mêmel'objet de mon désir.

Le désir est l'essence de l'homme.

« J'ai peur que tout désir, toute énergie que je n'aurais pas satisfaits durant ma vie, pour leur survie ne me tourmentent », ditAndré Gide dans Les Nourritures terrestres.

Rejetant le puritanisme chrétien qui considère la satisfaction des désirs commeune faute, Gide, à l'instar des hédonistes, déclare au contraire que le plaisir est la jouissance sont les buts de la vie.L'hédonisme est un mouvement de pensée, représenté par Epicure, qui place le plaisir au centre de la vie.

Mais ce plaisir sedéfinit négativement : il est absence de troubles, ce que l'on appelle ataraxie.

Contrairement à Aristote, qui dit que l'hommerecherche le souverain bien, les épicuriens se retirent de la vie de la Cité pour vivre en vase clos, dans ce Jardin de l'amitié.L'amitié est alors le désir d'une réalisation personnelle.

« De tous les biens que la sagesse nous procure pour le bonheur denotre vie, celui de l'amitié est de beaucoup le plus grand », dit Epicure.

On ne peut pas parler du désir sans se référer à la théorie freudienne de l'inconscient.

Pour Freud, le désir veut toujourssignifier.

Les désirs qui n'ont pu être satisfaits à cause des règles sociales ne disparaissent jamais et nous encombrent.L'inconscient, le « ça », formé de l'ensemble des désirs refoulés, cherche à s'exprimer.

Le refoulement des désirs est la causede névroses.

Renoncer à ses désirs est donc vain.

Il faut soit les satisfaire, soit les sublimer dans les activités intellectuelles.Selon ce principe, Herbert Marcuse, l'un des maîtres à penser du mouvement de mai 68, condamne la répression sociale etinvite la jeunesse à jouir sans entraves.

Ne pas réaliser un désir nous rend frustrés.

Pour être vraiment heureux, il faut satisfaire tous ses désirs.

Nous devons doncsatisfaire à nos désirs, nous ne sommes pas coupable d'y céder.

Il y a des désirs superflus auxquels on peut aisément renoncer.

La vie sociale exige que nous nous abstenions de satisfairetous nos instincts.

Certains désirs sont illusoires, l'important est de satisfaire ceux qui nous correspondent vraiment.

Comme le note Epicure, il y a des désirs nécessaires et des désirs non nécessaires.

Les premiers sont des besoins on nesaurait vivre sans les satisfaire.

Les seconds sont superflus, comme le désir de richesse, de pouvoir ou de gloire.

A ces désirs-là, il faut renoncer si l'on veut trouver la tranquillité de l'âme.

Le plaisir servira de repère, l'objectif étant d'éviter la douleur.C'est pourquoi il vaut mieux parfois supporter une légère souffrance pour s'en épargner de plus grandes, tout comme il estpréférables de manger légèrement pour éviter l'indigestion.

Il faut donc éduquer nos désirs.

Aristote a dit dans l'Ethique àNicomaque : « De même que l'enfant doit vivre selon les commandements de son maître, de m^me notre faculté de désirerdoit se conformer aux prescriptions de la raison ».

L'animal, qui est sans conscience morale s'efforce de satisfaire tous ses instincts.

L'enfant gâté refuse toute contrariété etveut réaliser immédiatement tous ses désirs.

La vie en société, en revanche, exige de l'homme mature qu'il renonce àcertaines envies.

On ne peut assaillir sexuellement la première personne qui nous plait, ni occire le voisin parce qu'il nousdérange.C'est le point de vue de Platon, il condamne ceux qui laissent libre cours à leurs désirs autre que les désirs de l'âme.

Dans LaRepublique, il donne l'exemple de la vie d'un tyran, celle où domine le dérèglement jusqu'à la violation des lois les plussacrées, mais il nous prévient : « Il y a dans chacun de nous une espèce de désirs terribles, sauvages, sans frein, qu'on trouvemême dans le petit nombre de gens qui paraissent être tout à fait réglés, et c'est ce que les songes mettent en évidence ».

Lacan a fait remarqué, après Spinoza, que si le désir est l'essence de l'homme, ce dernier se trompe souvent sur ce qu'est sonvéritable désir.

Ainsi, je peux être persuadé de vouloir être une star de cinéma, de vouloir devenir riche ou d'être amoureuxde telle personne, alors que ces désirs ne correspondent pas du tout à ma personnalité.

Le désir est fondé sur l'envie.

Selon l'anthropologue, René Girard, le désir n'est pas déterminé par le besoin mais par l'envie.Je désire ce que les autres désirent, parce que je crois qu'en l'obtenant, je serais admirés d'eux.

Si les belles voitures, lesbeaux habits, le luxe n'étaient pas socialement valorisés, on se contenterait de ce qui est nécessaire à notre bien-être, sansdésirer un superflu qui ne nous assouvira jamais.

Il est donc immature de vouloir satisfaire tous ses désirs.

De toute manière, seul un nombre limité de désirs nous satisferaréellement.

Le besoin est réel, le désir est imaginaire, c'est la raison pour laquelle nos désirs ne peuvent jamais êtresatisfaits.

On désire moins ce dont on a besoin que les autres désirent.

En conclusion, il faut de toute évidence définir le désir du besoin.

Le besoin est ce sans quoi je ne pourrais vivre, alors que ce. »

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