Sommes-nous dans le temps, ou le temps est-il en nous ?
Publié le 27/02/2005
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être « compté » a posteriori (trois heures).
Mais concrètement, c'est une seule durée perçue,continue et indivisible, qui paraissait tantôt courte ou longue selon ma patience ou mon impatience. II- Le temps est une réalité en nous · Il est vrai qu'on ne peut pas considérer le temps comme une pure illusion.
Ainsi, Saint Augustin considère le temps comme indissolublement lié à notre conscience.
Il est une « distension de l'âme ».S'il y a temps c'est parce que notre conscience, au cœur du présent, retient le passé et anticipel'avenir, donc déborde l'instant.
Quand je vois un film, je me souviens à un moment donné de ce qui aprécédé et j'anticipe la fin de l'histoire.
En fait, le passé n'est pas extérieur au présent et celui-ci nel'est pas à l'avenir.
La conscience retient dans une unité ces dimensions qui s'excluent de l'instantpuisque le présent y chasse le passé et sera par l'avenir qui deviendra présent à son tour.
De la sortele présent n'est pas l'instant mathématique, il a une épaisseur.
Il est fait de trois présents : leprésent du passé ou la mémoire, le présent du présent ou l'attention, le présent de l'avenir oul'attente et l'espérance. · Dans cette perspective, on comprend que le temps existe mais il est en nous. * Kant explique ainsi que le temps constitue la structure del'avant et de l'après : d'abord ceci, ensuite cela.
Qui place lerepère ? La conscience.
Le temps est alors à définir comme uneforme de notre sens interne, de notre sensibilité, par laquellenous analyserons les changements en nous et en dehors denous.
Une conscience du temps structure les changements quenous observons.
Pour Kant, le temps n'a pas de réalitéobjective, il est relatif à nous et à notre manière d'ordonner ledevenir. Le temps n'est pas un concept qui dérive de l'expérience.
Nous ne pourrions en effet saisir la succession ou la simultanéité en tantque telles, si nous n'avions au préalable la représentation dutemps antérieure à toute expérience possible.
Le temps sertdonc de fondement a priori à la perception des phénomènes.
Ilconstitue le fondement transcendantal de toutes les intuitions,tant externes qu'internes.
On ne peut considérer lesphénomènes en dehors d'un temps donné, mais il est enrevanche possible de produire une intuition du temps,abstraction faite des phénomènes qui s'y déroulent.
Le tempsest donc donné a priori, il est la condition de possibilité de l'expérience des phénomènes qui peuvent disparaître sans que le temps lui-même soit supprimé.
Decette intuition a priori du temps découlent des principes universels et nécessaires : le temps n'aqu'une dimension ; des temps différents ne peuvent être que successifs et non simultanés (alorsqu'inversement des espaces différents n'existent pas successivement mais simultanément).
Il fautnoter que si le temps dérivait de l'expérience, s'il était une réalité empirique, ces principes ne seraientni universels ni nécessaires.
De la même façon que l'espace, le temps n'est pas un concept, mais laforme pure de l'intuition sensible : il est impossible de dériver d'un concept la proposition suivantlaquelle des temps différents sont nécessairement successifs.
Enfin l'intuition originaire du temps sedonne comme illimitée : toute détermination temporelle se donne comme une limitation au sein de cetinfini.
Le temps n'est donc pas une réalité en soi ou une chose objective.
C'est la condition subjectiveet transcendantale sous laquelle toutes nos intuitions peuvent trouver place et s'ordonner les unespar rapport aux autres.
Nous avons l'intuition de nous-mêmes et de notre propre état intérieur dans letemps.
Non lié aux phénomènes extérieurs, il ne relève pas d'une figure ou d'une position déterminée :il opère le rapport de nos représentations.
Comme l'espace, il est la condition a priori et formelle detoute phénoménalité, mais à la différence de l'espace qui ne regarde que la forme des objetsexternes, le temps est ce en quoi nous intuitionnons tous les objets, tant internes qu'externes, del'expérience. · Le temps existe bien mais pas de la façon dont on le pense, et on ne le tire pas d'où l'on croit, c'est-à-dire de la simple observation du monde extérieur ou même intérieur.
Le temps est une formequi nous est commune à tous..
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