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Sommes-nous gouvernés par notre inconscient ?

Publié le 16/03/2005

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Ainsi il montrait comment nous ne pouvions nous auto-déterminer, puisque les motivations psychiques, analogues aux forces physiques, agissent indépendamment de notre volonté. Lorsque nous avons le sentiment de faire un choix, ce n'est qu'une illusion, en réalité nous ne faisons que céder à un motif psychique qui s'est avéré plus puissant qu'un autre. Dans un livre méconnu, Le mystère de la mémoire, François Ellenberger thématise « l'illusion d'intention «, celle-ci consiste à se croire libre du choix non seulement de ses actions mais également de ses pensées ; selon l'auteur cette illusion nous dispense de l'effort que nous coûterait une interrogation sur le pourquoi de nos pensées, de nos désirs, bref du contenu manifeste de notre vie consciente.   III-Nous sommes gouvernés par notre inconscient.                         Nous n'avons fait jusqu'à présent que la moitié du chemin, il s'agit désormais de montrer positivement comment nous sommes gouvernés par l'inconscient. L'inconscient n'est pas qu'une bordure de notre vie psychique, se manifestant à l'occasion dans le rêve, le lapsus ou l'acte manqué. Il est au coeur de notre vie psychique, mais, précisément, il ne s'y laisse pas saisir, autrement dit, rigoureusement parlant, la plupart du temps l'inconscient demeure inconscient sans se réveler dans un symptôme. C'est pourquoi il est particulièrement délicat à débusquer.            

Le travail d'analyse peut dévoiler au sujet des liens logiques qui lui demeuraient voilés, la lecture psychanalytique permet de jeter une nouvelle lumière sur les choix et les convictions de chacun. Non qu'elle renverse nécessairement nos croyances sur nous même mais elle nous aide à les apprécier différemment en soulignant de nouvelles cohérences.

 Au cogito cartésien, transparent à lui-même, la philosophie, à partir de Schopenhauer et de Nietzsche, a commencer de thématiser une conscience plus opaque ; loin d’être à elle-même claire et distincte, elle s’avère ignorante des motifs qui la gouvernent. L’entreprise psychanalytique menée par Freud souligne que le moi n’est plus maître dans sa propre maison, ce serait donc l’inconscient qui régirait notre vie psychique. Nous verrons que les indices ne manquent pas pour abreuver la thèse de la puissance de l’inconscient, toutefois nous commencerons par nous demander ce que signifie philosophiquement d’adopter la thèse de l’inconscient psychique.

  • I) Nous sommes dirigés par des sentiments inconscient.

a) Les pulsions refoulées se manifestent par des symptômes. b) L'inconscient est présent dans la vie quotidienne à travers les lapsus ou les actes manquées. c) Nous sublimons nos pulsions sexuelles.

  • II) La volonté et la raison peuvent dominer l'inconscient.

a) La raison est souveraine. b) Invoquer l'inconscient c'est faire preuve de mauvaise foi (Sartre). c) La raison nous mène à une meilleure connaissance de nous-même.

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« ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimer directement, car il heurterait lapolitesse, les obligations sociales, professionnelles, morales du sujet.

Notre président subit donc deux forcescontraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes, l'autre qui ne l'est pas et qui ne peuts'exprimer directement, ouvertement.

Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient,conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas êtrelà.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet.

Il n'ya pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces.L'hypothèse Freud ienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma.

L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normesconscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent ces règles.

Ce second groupede désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à laconscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif.Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normesconscientes et morales que j'accepte.

« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pas conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même, ce conflit,ce symptôme.L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, ma psyché) nem'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi.

C'est ainsi qu'il faut comprendre notre passage : lapsychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience,dans sa vie psychique ».

La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience. Pour Freud , o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens : ¨ De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ; ¨ De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite lepatient. Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.

Le butde la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et ne contrôle pas, puisse recouvrer sa liberté.En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud .

Il y a en moi un autre , un ensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.

Je subis un conflit dont je n'ai pas conscience,qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.

En ce sens je suis un être passif et agi, qui n'a ni lecontrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.

Le but de la cure est de faire en sorte que je prenneconscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.

Au lieu de subir ce que je ne connais pas, jechoisirai en toute conscience.

Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujet maître de lui-même.Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse.

« Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».

Avec Copernic , elle a montré à l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.

Avec Darwin , elle est en train de montrer que l'homme est un animal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale.Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité était naïf eterroné.

C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée , devant l'Inquisition en 1633.

C'est pourquoi les thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse.

Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent une farouche résistance.

Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pasmaître dans sa propre maison. » L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient qui lepousse à agir malgré lui.

Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, cedéchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse.

III- Nous sommes gouvernés par notre inconscient. Nous n'avons fait jusqu'à présent que la moitié du chemin, il s'agit désormais de montrer positivement comment nous sommes gouvernés par l'inconscient.

L'inconscient n'est pas qu'une bordure de notre vie psychique,se manifestant à l'occasion dans le rêve, le lapsus ou l'acte manqué.

Il est au cœur de notre vie psychique, mais,précisément, il ne s'y laisse pas saisir, autrement dit, rigoureusement parlant, la plupart du temps l'inconscientdemeure inconscient sans se réveler dans un symptôme.

C'est pourquoi il est particulièrement délicat à débusquer.

Le travail d'analyse peut dévoiler au sujet des liens logiques qui lui demeuraient voilés, la lecturepsychanalytique permet de jeter une nouvelle lumière sur les choix et les convictions de chacun.

Non qu'ellerenverse nécessairement nos croyances sur nous même mais elle nous aide à les apprécier différemment ensoulignant de nouvelles cohérences.

Dans un écrit où, comme plusieurs de ses confrères, il devait présenterl'évolution de sa pensée, le métaphycisien français contemporain Ruyer admettait que son platonisme, qui s'appellechez lui le trans-spatial et le trans-temporel, lui était venu à l'esprit alors qu'il était fait prisonnier dans un campallemand.

Le trans-spatial serait donc une transformation inconsciente de l'impossible désir de fuir ; explication que. »

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