sommes-nous les auteurs de nos croyances ?
Publié le 19/09/2015
Extrait du document
Passivité, crédulité, imitation, font pénétrer dans l'enfant les croyances collectives. La famille d'abord, puis le groupe scolaire, les maîtres, les amis, sont les agents principaux par lesquels la collectivité s’impose à l’individu. Sous ces influences multiples, des croyances qu'il n'a point élaborées s'installent et s’organisent dans la conscience -de l’enfant, et ce n'est que tardivement qu’il découvre — s’il le découvre jamais — l’empire qu'elles ont pris sur lui. Enfants, nous pratiquons les rites dune religion dont la signification nous reste encore obscure. Nous nous voyons imposer un ensemble d’habitudes morales dont la raison nous échappe. Ainsi, certaines façons de voir ou de penser les choses commencent à modeler notre personnalité future.
L’action de la société sur les adultes est moins pressante : elle reste très l'orle cependant, et il y a une contrainte sociale qui dure toute la vie. La collectivité fait une obligation à tous ses membres d’adopter certaines croyances, — celles notamment sans lesquelles la vie sociale elle-même deviendrait impossible —, et elle réprime la manifestation des opinions contraires, soit par des sanctions positives, soit par le ridicule ou le mépris. Que de convictions sont ainsi sacrifiées sur l'autel de la mode, de la politesse, des convenances mondaines ou des préjugés !
«
Spinoza.
Pour lui, c'est l'idée elle-même qui, par sa force, son éddence, entraîne irrésistiblement l'adhésion de l'esprit.
Cela peut être uai dams des démonstrations mathématiques, mais non pour la plupart de nos idées, dont l'évidence, la clarté, résultent surtout de cc que, pour des cant:es qui ne sont pas toujours d'ordre intellectuel, l'ombre d'aucune idée contradictoire ne t:e projette sur elles.
D'autre part, nous n'admettons pas non plus totalement la théorie de
Descartes qui voit en la croyance un acte volontaire et libre, seulement
" une sorte de fiat de la volonté >> prononçant à la faç·on d ·un juge sou verain sur la valeur des motifs de crédibilité qui lui sont soumis, sus pendant ou ordonnant l'acquiescement de l'intelligence.
Au contraire, il peut arriver que la volonté de croire éloigne la croyancé, c-omme si l'cs prit se réYoltait contre la contrainte qu'on nut exercer sur lui.
La vohnté joue un rôle dans la formation de la croyance, mais non un rôle essentiel.
C'est elle qui, dans les jugements dont l'évidence n'est pas imm0rliate, fixe l'attenti-on et provoque la réflexion.
~!ème en l'abseiJce cl 'objections, elle peut s'opposer à J'affirmation, freiner et laisser aint:i aux idées antagonistes le temps de sc présenter.
C'est elle encore qui r·~frèn~ les impulsions de la pus:-ion, impulsions qui, tantôt précipitent ct tantôt retardent l'adhésion rais-onnable.
Enfin, lorsque J'esprit s'est arrête à une croyance, elle use }es résistances de la routine par des exer cice,; qui créent dos habitudes Honvelles
lAI formation de nos croyances ne dépend donc pas 5eulement de la raison et dr• la volonté : des éléments irrationnels y collaborent.
L'hahi l•.
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