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Sommes-nous libres quand nous agissons mal ? (Peut-on vouloir le mal ?)

Publié le 05/02/2004

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De premier abord nous sommes tentés de rejeter la responsabilité d'une action sur celui qui nous l'a imposée, et de façon plus générale de mettre en doute toute valeur de la morale sous prétexte que l'action n'était pas librement consentie. Mais la résignation est une solution de facilité. N'est-il pas envisageable de placer la morale à un plus haut niveau ? La signification de la morale n'est-elle pas plus portée par la conscience que par la liberté ? Autrement dit, la liberté est-elle indispensable à la morale ? Celle-ci garde-t-elle un sens s'il n'y a pas de liberté ? Outre l'existence d'une morale universelle, absolue, d'un système de règles préétablit, externe à toute civilisation (en effet, si la morale ne trouve sa signification qu'auprès d'hommes libres, elle serait très relative), cette question entraîne celle du rôle de l'individu dans l'Histoire : si la morale disparaît avec la liberté, l'Homme qui a perdu sa liberté ne peut plus être considéré comme responsable moralement de ses actes ou de ses pensées. Dans quelle mesure peut-on donc affirmer que la morale présuppose la liberté, et, en particulier, quelle liberté éventuelle la morale présuppose-t-elle ?

  • 1. La morale semble présupposer la liberté

 a) quelle liberté ?    b) si je ne suis pas libre, mon action ne peut pas être morale.    c) lois positives et lois morales

  • 2. Pourtant, même si l'on se voit contraint par un événement extérieur et que l'on perd sa liberté, la morale peut garder un sens.

   a) on peut garder la distinction entre le bien & le mal, et les actions gardents une valeurs même si elles sont inévitables ou impossible.    b) la référence aux valeurs morales permet un homme de surmonter la perte de sa liberté    c) une action contrainte, et par conséquent pas morale, peut trouver a posteriori une signification morale.    d) la morale que l'on s'impose à soi-même libère de la morale imposée par les autres. la morale peut nous libérer d'une situation où on pensait être déterminé.  

  • 3. négation de sa popre liberté : reconnaître que je ne suis pas libre => la morale n'a plus de sens.

  a) ce qui est nécessaire pour que la morale ait un sens, ce n'est pas la liberté de l'agent, mais l'idée qu'il en a.   b) équivalence morale <-> autonomie.

« Le « Grogias » filait la métaphore des deux tonneaux.

L'homme maître de lui-même, ordonné, est celui qui sait combler ses désirs sans leur céder, accorder au corps ce qu'il faut.

L'homme tyrannique poursuit sans trêve desplaisirs nouveaux, comme on verse du liquide dans un tonneau ; mais ce que ne sait pas cet être de la démesure,ce qu'il ne veut pas voir, c'est que sa conduite déréglée en fait un « tonneau percé ».

Il peut sans fin accumuler lesplaisirs : il ne sera jamais comblé, et s'épuisera en pure perte. Le dérèglement est donc d'abord une faute de jugement : c'est une incompréhension de ce qu'est le bien véritable,une confusion entre bon & agréable.

Ainsi, il est clair que « Nul n'est méchant volontairement ».

Eclairer les intelligences, c'est ipso facto redresser les conduites. Mais puisque l'injustice est une maladie de l'âme, une perversion de l'ordre, alors la punition est leremède approprié.

Le châtiment est conçu par Platon comme analogue du médicament.

On accepte la souffrance physique pour se soigner, pour réparer un mal, parce qu'on sait que le traitement enduré est finalement bénéfique.

Ildoit en aller de même pour l'âme : la souffrance endurée, là encore, doit être comprise comme nécessaire au rétablissement d'un équilibre que l'injustice avait compromis.

C'est pourquoi, aussi paradoxale que paraisse la thèse,« il est pire de ne pas être puni que de l'être ».

L'homme injuste impuni est semblable au malade abandonné à son sort. Platon inaugure la grande tradition de l'ascétisme.

En un sens, toute notre morale est restée imprégnée des thèses platoniciennes, et il n'y a guère que Nietzsche pour avoir reconnu en Calliclès un modèle. A.

Qu'est-ce que la volonté ? On appelle volonté une certaine relation d'un individu, celui qui veut, à un certain étatdu monde, qui n'existe pas, mais qu'une action de cet individu peut réaliser.

Cette relation est la cause de l'actionde cet individu pour réaliser l'objet de la volonté.

Vouloir une glace, c'est être en relation avec la situation possiblede posséder une glace, et cette relation me pousse à acheter une glace, afin de me rendre effectivementpossesseur d'une glace. B.

Que veulent les hommes? Nous voulons tous les choses que nous jugeons bonnes.

L'homme qui sacrifie sonintérêt personnel veut accomplir ce qu'il juge être le bien.

Mais pareillement, l'homme qui place son intérêt personnelau-dessus de valeurs comme l'altruisme veut accomplir ce qu'il juge être le bien.

Plus précisément, il veut accomplirce qu'il juge être bénéfique pour lui, même si cela peut être contradictoire avec ce qu'autrui juge être bon. C.

Ce n'est pas l'objet de leur volonté qui distingue ces deux hommes : tous deux veulent le bien.

Mais ils sedistinguent par ce qu'ils appellent bien.

Si tel est le cas, il est légitime de soutenir que nous voulons tous le bien, etque ce qui nous distingue les uns des autres, c'est la connaissance ou l'ignorance du bien véritable.Est-il vrai que nous ignorons le bien quand nous sacrifions l'altruisme ? 2.

La volonté a pour objet essentiel le bien. A.

Il faut nuancer l'analyse proposée à l'instant.

Comme le montre Kant dans les Fondements de la métaphysiquedes moeurs, nous connaissons tous la loi morale qui nous dicte de manière absolue ce à quoi notre volonté doit seconformer : ainsi savons-nous tous que mentir ou voler est mauvais...

Par conséquent, celui qui dédaigne l'altruismesait véritablement où est le bien. B.

Pourtant, l'analyse proposée précédemment reste, pour l'essentiel, vraie.

Celui qui commet une faute, c'est-à-direqui viole la loi morale, sait bel et bien qu'il commet une faute.

Néanmoins, il ne veut pas le mal : il ne pose pas quel'objet de son action, par exemple mentir, devrait être voulu par tout un chacun.

En réalité, en violant la loi morale,il considère qu'il fait une exception à cette loi.

Par là, alors même qu'il commet une faute, il veut que la loi moralereste la loi morale : il veut donc véritablement le bien. C.

La volonté est en effet intrinsèquement liée au bien : c'est parce que nous connaissons la loi morale que noussommes doués d'une volonté.

Par volonté, il ne faut pas entendre simplement la relation décrite précédemment.Cette analyse ne distinguait pas la volonté du désir.

Mais la volonté désigne la capacité à se déterminer à agirlibrement.

Or, cette liberté est liée à la connaissance de la loi morale.N'est-ce pas ignorer l'ampleur de notre liberté ? 3.

La liberté, c'est la capacité de vouloir le mal. A.

N'est-il pas paradoxal de définir la volonté comme capacité à agir librement, et de lui refuser en même temps lacapacité à vouloir le mal ? B.

Il semble, en outre, que notre respect de la loi morale n'est pleinement assuré que par notre capacitéfondamentale à vouloir le mal, c'est-à-dire à nier entièrement le commandement de la loi morale, et non simplementà faire une exception à l'égard de la loi morale tout en en reconnaissant la validité. C.

Alors que nous sommes libres parce que nous connaissons la loi morale, cette liberté n'est complète que parceque nous pouvons vouloir pleinement ce qu'interdit la loi morale.. »

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