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Sommes-nous maîtres de nos paroles ?

Publié le 17/03/2004

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On peut en déduire, avec Nietzsche, que le vocabulaire ou la langue n'en finit pas de nous aliéner, en nous obligeant à formuler ce qui nous concerne dans des énoncés communs, ordinaires, qui trahissent nécessairement ce que peut être notre singularité.D'un point de vue sociologique, on peut noter, de manière complémentaire, qu'un tel phénomène révèle mon appartenance à un groupe, à une collectivité : en utilisant des mots et des formules que je ne pense peut-être pas intégralement, je m'inscris malgré moi dans un environnement culturel. Mes capacités à parler dépendent en effet d'un apprentissage, lui-même déterminé - au moins en partie - par mon milieu d'origine et par les milieux que j'ai pu côtoyer ou traverser ultérieurement (école, amis, etc.). En parlant, c'est l'histoire de mon rapport à la langue que je fais affleurer.Dans la langue, l'héritage réside aussi bien dans le vocabulaire et la syntaxe que dans des formules convenues, des expressions toutes faites, des clichés qui peuvent s'imposer au locuteur pour peu qu'il ne soit pas en permanence attentif à ce qu'il dit, et qu'il se laisse ainsi entraîner par le poids des habitudes linguistiques de son milieu. On peut évoquer à ce propos les risques de dérapage que peut connaître n'importe qui en recourant à des tics verbaux qui peuvent, soit aller au-delà de ce qu'il avait initialement l'intention de dire, soit au contraire demeurer trop faibles pour exprimer sa pensée. [II. Non-maîtrise du concept] La situation peut paraître plus gênante dès que l'on fait usage d'un vocabulaire particulier ou technique.Tout concept s'élabore historiquement, en modifiant périodiquement sa signification par référence à des théories successives.

1 - Quelle réponse donnerait-on spontanément à cette question ? 2 - Quelles raisons aurait-on de mettre en doute cette réponse ? 3 - Comment comprendre « nos paroles « : s'agit-il du choix de certains mots ou du fait de les prononcer ou non ? 4 - Quelles sortes de contraintes pourrions-nous subir ? 5 - Lesquelles sont occasionnelles et lesquelles sont indépassables ?

« volonté, en plus de dire ce que nous pensons et du repère qu'elle constitue pour nous. · Pour faire cela, il est clair qu'il faut parfaitement maîtriser les mots, le langage en particulier.

La parole est l'expression, par le langage de la pensée.

Si un manque de maîtrise pouvait se faire jour,peut-être est-ce au niveau du langage, ou des mots, que cela pourrait se ressentir. 2.

Cependant, nous utilisons un langage déjà crée.

En maitrisons nous toutes les significations ? · Nous ne sommes pas les maîtres à l'origine de la création des mots .En effet, lorsque nous parlons, nous utilisons un langage articulé, formé par des mots.

Mais, la définition de ces derniersn'est pas convaincante. · Autrement dit, nous ne sommes pas nécessairement maîtres du langage et des définitions des mots que nous utilisons.

Il nous faut admettre que, si en théorie nous devons être maîtres de ce quenous disons, en pratique nous ne maîtrisons pas toujours nos paroles. · Et ce, à cause de la nature même des mots.

Ceux-ci sont un acquis, ils nous sont donnés par apprentissage, par une formation que nous ne maitrisons pas nécessairement. · Les mots peuvent tromper, à la fois celui qui les perçoit, mais aussi celui qui les dit.

Or, si nous pouvons être trompés par l'usage même des mots, du vocabulaire que nous utilisons en général, il fautalors bien admettre que nous ne somme spas toujours maitres de nos paroles. 3.

Comment pourrions-nous nous assurer d'être parfaitement maîtres de nos paroles ? · Nous avons pu voir que la parole devait retransmettre nos pensées, avant toute chose.

Il faut donc que nous en soyons maîtres.

Cependant, il est apparu que la parole pouvait, dans l'usage ne pasêtre maîtrisée, essentiellement pour un problème de définition. « On voit par là combien il est nécessaire à quiconque aspire à une connaissance vraie d'examiner lesdéfinitions des auteurs qui l'ont précédé, de les corriger lorsqu'elles sont rédigées avec négligence, oubien de les composer par lui-même.

Car les erreurs de définition se multiplient d'elles-mêmes à mesure quele calcul avance, et elles conduisent les hommes à des absurdités qu'ils finissent par apercevoir, maisdont ils ne peuvent se libérer qu'en recommençant tout le calcul à partir du début, où se trouve lefondement de leurs erreurs.

» Hobbes, Léviathan . · Nous voyons ici ce qui fait que nous pouvons ne pas être maîtres de nos paroles : la connaissance des mots, si elle ne se fonde que sur ce que nous tenons pour bon de nosprédécesseurs, est faussée.

Pour être maître de ses paroles, il faut définir chaque terme, et lereconnaître pour ce que nous en faisons. « Car les mots sont les jetons des sages, qui ne s'en servent que pour calculer, mais ils sont la monnaiedes sots, qui les estiment en vertu de l'autorité d'un Aristote, d'un Cicéron, d'un saint Thomas, ou dequelque autre docteur, qui, en dehors du fait d'être un homme, n'est pas autrement qualifié.

» Hobbes,Léviathan . · C'est par la maîtrise de la définition, c'est-à-dire l'usage définit que l'on a des mots, que l'on peut utiliser la parole.

Autrement dit, nous ne sommes maîtres de nos paroles que lorsque l'on utilise lesmots pour ce qu'ils sont. Conclusion. Nous avons vu que la maitrise de notre parole était nécessaire.

Pourtant, cette maîtrise n'est pas toujours avérée.Seule une véritable définition de chaque termes peu permettre de dire ce que l'on veut, et d'être, ainsi,parfaitement maîtres de nos paroles.. »

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