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Sommes - nous responsables de nos actes ?

Publié le 09/04/2005

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Un objet passif, ballotté par les circonstances, et dépourvu de volonté propre, est l'exact contraire d'un sujet moral susceptible d'orienter son action en procédant à des choix personnels.Si l'on définit le sujet comme responsable, c'est parce qu'il peut répondre de ses choix et, d'une façon générale, de ses actes. Il n'en est pas seulement l'agent (comme un acide est un agent de corrosion), mais aussi l'auteur (comme un écrivain est l'auteur de son roman). Cela suppose qu'il ait conscience des raisons et des conséquences de ses actes. Or, cette conscience, l'enfant ne la possède pas immédiatement. Et, plus généralement, ne peut-on craindre que, du fait de l'existence de l'inconscient, elle ne soit jamais vraiment suffisante pour faire de nous tous des sujets responsables ? Pour être considérée comme responsable d'un acte, une personne doit être consciente d'avoir agi et reconnaître dans cet acte son intention propre. Cette pleine conscience n'est pas innée. D'où la difficulté de tenir un enfant pour responsable. Jean Piaget montre dans ses travaux que, jusqu'à six ou sept ans, un enfant évalue la gravité d'un acte avant tout en fonction de l'importance des dommages qu'il occasionne.

Pour être considérée comme responsable d'un acte, une personne doit être consciente d'avoir agi et reconnaître dans cet acte son intention propre. Cette pleine conscience n'est pas innée. D'où la difficulté de tenir un enfant pour responsable. Jean Piaget montre dans ses travaux que, jusqu'à six ou sept ans, un enfant évalue la gravité d'un acte avant tout en fonction de l'importance des dommages qu'il occasionne. Il est plus sensible au résultat objectif qu'à l'intention subjective. Il trouvera par exemple plus répréhensible de casser dix assiettes par accident que d'en casser une seule en le faisant exprès.  La notion de responsabilité apparaît chez le jeune enfant dans sa relation avec les autres enfants de son âge, et c'est dans ce contexte que se développe un jugement capable d'opérer la distinction entre le résultat de l'acte et l'auteur de cet acte, distinction sans laquelle la notion de responsabilité est vide de sens.  Il faut également savoir où finit la conscience et dans quel cas le sujet est hors de cause. L'aliénation mentale, lorsqu'elle supprime chez le meurtrier la capacité de discerner le bien du mal, peut justifier qu'il soit soustrait à la justice et confié à la médecine. On considère en effet que ni au moment des faits, ni dans le temps du jugement, il n'est capable de répondre de ses actes. En revanche, le droit reconnaît comme responsable une personne qui, malgré une irresponsabilité partielle de son acte, est susceptible de prendre progressivement conscience de la nature d'un acte qu'elle a pu commettre dans un état d'inconscience relative.

« Introduction : La responsabilité se développe dans la sphère publique principalement dans la manifestation de la liberté.Mais le poids de la responsabilités se marque aussi dans la sphère privée et suppose aussi une liberté intérieure,c'est-à-dire à la fois la capacité d'agir et de se reconnaître l'auteur de son action.

Dans ce cas, il semble que noussoyons responsables inconditionnellement de nos actes.

Ils sont nôtres et portent la marque de notre volonté.

Maisc'est bien là que le problème se pose.

En effet, si la volonté est ce qui nous permet d'établir la responsabilité dansune action, étant donc une norme de la liberté, alors bien souvent nous ne sommes pas responsables de nos actes.Et que dire alors de cela en vertu de l'existence ou de l'hypothèse de l'inconscient.

Ainsi bien souvent nousinvoquons la nécessité des choses pour nous disculper d'une faute.

Or dans le monde, dans le monde de la nature,tout semble être l'objet d'une nécessité intransigeante et inextricable, dans ce cas, tous nos actes seraientnécessaires comme s'il y avait une certaine fatalité, un certain destin.

Nous ne pourrions y échapper, dès lorspourrait-on parler encore d'un vouloir ou d'un agir libre ? Or force est de constater que nous sommes des êtresappartenant au règne de la nature et dans ce cas, il semble bien que nous soyons déterminés tout comme un corpschute en vertu de la gravité.

Pourtant n'est-ce pas alors la possibilité pour tous d'agir et de ne pas se reconnaîtreresponsable, c'est-à-dire de commettre le mal et de ne pas en être tenu responsable.

Et c'est bien face à ceparadoxe que le sujet « Sommes-nous responsables de nos actes ? » prend toute son envergure et nous invite àdiscuter du rapport de la nécessité et de la liberté dans le cadre d'une théorie de l'action afin d'en lever l'aporie. Ainsi si dans un premier temps nous essayerons d'envisager une solution liant la nécessité du monde de lanature et de la liberté afin de nous permettre d'être responsable au sein même de la nécessité (1 ère partie), sans doute nous serons amenés à chercher un solution en faisant plutôt la distinction au sein même de l'homme à traversla dichotomie phénoménal et nouménal (2 nd partie).

Mais si nous envisageons une solution satisfaisante il nous sera nécessaire de la travailler à la lumière de l'hypothèse de l'inconscient et d'en tirer les conséquences nécessairesrelativement à la question de la responsabilité (3 ème partie). I – Responsabilité, liberté & nécessité a) Pour que l'on puisse se reconnaître d'un acte il faut que ce dernier dépende de nous, c'est-à-dire qu'il soit le fruitde notre liberté.

Par conséquent, il est le fruit de notre volonté comme le note Epictète dans son Manuel, I : « Il y a des choses qui dépendent de nous et d'autres qui ne dépendent pas de nous.

Ce qui dépend de nous, ce sont lespensées, la tendance, le désir, le refus, bref tout ce sur quoi nous pouvons avoir une action.

Ce qui ne dépend pasde nous, c'est la santé, la richesse, l'opinion des autres, les honneurs, bref tout ce qui ne vient pas de notre action.Ce qui dépend de nous est, par nature, soumis à notre libre volonté ; nul ne peut nous empêcher de le faire ni nousentraver dans notre action.

Ce qui ne dépend pas de nous est sans force propre, esclave d'autrui ; une volontéétrangère peut nous en priver.

[…] » Que faut-il en conclure : nous ne sommes pas responsables de ce sur ce quoinous ne pouvons agir.

Par exemple, je ne suis pas responsable du fait qu'aujourd'hui il pleuve.

Quoi que je fasse,aucune action que je pourrais entreprendre pourrait agir sur les nuages.

La pluie n'est pas le fait de ma volonté, jen'en suis donc pas responsable.

Dès lors nous pouvons établir un rapport d'identité entre ce dont je suisresponsable, ce qui est le fruit de ma volonté, donc ce qui exprime ma liberté. b) Pourtant, qu'entendant nous par ce qui est de notre volonté ? En effet, il faut reconnaître que nous sommesparticulièrement déterminés par un exemple de facteurs en tant que nous faisons de la nature.

Bien souvent nous nesommes donc pas libre en raison de la nécessité intrinsèque de la nature.

Or l'homme fait partie de la nature.

Ainsinous sommes bien souvent l'objet de nos désirs.

Comme le souligne Spinoza dans la Lettre à Schuller , LVIII, nous méconnaissons les désirs qui nous déterminent.

Ainsi, bien souvent nous sommes comme cette pierre qui une foisjeter en l'air penserait que le fait d'être en l'air est le fruit de sa volonté alors que ce n'est qu'une manifestation dela nécessité.

Dans l'Ethique , troisième partie, proposition 3, scolie, Spinoza utilise l'exemple de nourrisson qui se sentirait libre d'appéter le lait alors que c'est là une nécessité de la nature.

Nous sommes donc la plupart du tempssoumis à la nécessité de la nature et de nos appétits.

La volonté est donc toujours déterminée comme il le montredans l'Ethique.

En ce sens, nous sommes alors rarement libres, en vertu de la définition que nous avons donné de laresponsabilité alors nous ne sommes quasiment jamais libres donc non responsables [1].

En vertu de la nécessité, notre liberté se comprend alors dans la puissance d'agir, c'est-à-dire dans la connaissance de la nécessité qui noushabite.

La liberté est connaissance et puissance d'agir. c) Mais le problème de la nécessité est bien la question de la liberté est par conséquent de notre responsabilité facenos actes.

Or c'est pour dépasser cette réduction conduisant à un principe de raison paresseuse que Leibniz développe sa conception de la liberté prenant directement place à travers une dichotomie de la nécessité.

Et c'estnotamment ce que l'on peut saisir à travers son Essai de Théodicée : « Les hommes presque de tout temps ont été troublés par un sophisme que les anciens appelaient la raison paresseuse, parce qu'il allait à ne rien faire, ou dumoins à n'avoir soin de rien, et à ne suivre que le penchant des plaisirs présents.

Car, disait-on, si l'avenir estnécessaire, ce qui doit arriver arrivera quoi que je puisse faire.

Or l'avenir, disait-on, est nécessaire, soit parce quela divinité prévoit tout, et le préétablit même, en gouvernant toutes les choses de l'univers ; soit parce que toutarrive nécessairement par l'enchaînement des causes ; soit enfin par la nature même de la vérité qui est déterminéedans les énonciations qu'on peut former sur les événements futurs, comme elle l'est dans toutes les autresénonciations, puisque l'énonciation doit toujours être vraie ou fausse en elle-même, quoique nous ne connaissionspas toujours ce qui en est.

Et toutes ces raisons de détermination qui paraissent différentes, concourent enfincomme des lignes à un même centre : car il y a une vérité dans l'événement futur, qui est prédéterminé par lescauses, et Dieu la préétablit en établissant les causes.

L'idée mal entendue de la nécessité, étant employée dans la. »

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