Sommes-nous responsables de nos passions ?

« • Rousseau, qui rejette le primat classique de la raison sur les passions.

On se reportera au Discours sur l'origine de l'inégalité, où il est bien clair que selon Rousseau la raison n'est pas pre­ mière (elle émerge tardivement, avec la diversification historique de l'activité humaine); on pourra lire aussi le Discours sur l'ori­ gine des langues, où Rousseau affirme que les passions sont apparues bien avant la Raison.

• Suggestions d'approche.

-Une explicitation rigoureuse des termes du sujet peut faire apparaître un paradoxe au niveau des implications de la formula­ tion : l'idée de responsabilité implique celle d'un pouvoir de déci­ sion autonome, d'une activité libre; celle de passion, étymologi­ quement, renvoie à quelque chose que l'on subit, dont on est la victime.

Comment donc peut-on être jugé responsable de ce que l'on subit? - Le paradoxe engage la réflexion sur le problème de l'atti­ tude de l'homme vis-à-vis de ses passions.

Peut-il rester indé­ pendant, au niveau d'une instance psychique qui leur échappe­ rait? Ou le déterminisme passionnel engage-t-il de proche en proche toute la personnalité, dont le libre arbitre n'est plus dès lors qu'une illusion? Autour de ces interrogations, on pourra développer les analyses et discussions philosophiques devenues classiques sur le thème du libre arbitre : philosophie stoïcienne (cf.

Marc Aurèle, Pensées et Épictète, Entretiens); saint Augustin (conception du libre arbitre chrétien, opposable à l'attrait du péché et de la concupiscence : cf .

les Confessions, Livre VIl, cha­ pitre 3 « Dieu et le mal » et Livre X, début du chapitre 30 « La concupiscence de la chair»); Descartes; Spinoza (textes cités); Rousseau.. »