Devoir de Philosophie

Sommes-nous responsables de nos passions ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Combien y a-t-il d'ivrognes qui reviennent à la tempérance ?Ces arguments ne permettent pas de conclure à l'irresponsabilité de la passion. Sans aller jusqu'à prétendre, comme le disent plusieurs médecins, qu'on peut modifier son tempérament par un régime approprié, on peut du moins utiliser ses avantages et parer à ses inconvénients. Nous avons des preuves éclatantes de la domination qu'exerce la volonté sur le tempérament. Socrate, né sensuel et voluptueux (il l'a avoué lui-même) est devenu un modèle de sagesse et de tempérance. Saint François, né avec des prédispositions très -fortes à la colère, est devenu le plus doux des saints.Quant à l'hérédité psychologique, elle n'est pas démontrée. Ce qu'on attribue à l'hérédité, est souvent le fait de l'éducation ou de l'influence du milieu. Mais quand bien même il faudrait faire la part des prédispositions héréditaires, n'oublions pas que le caractère est composé en partie d'habitudes, et que les habitudes ont une origine volontaire. Or il semble bien que les passions soient des habitudes de la sensibilité.

« Question controversée : deux thèses en présence. A.

— Thèse de la non-responsabilité. — Un grand nombre d'esprits (Socrate, romanciers et dramaturges modernes) penchent pour la négative.

Ils tirent leurs raisons de la fatalité de la passion : 1° La passion naît malgrénous; 2° Elle contient un élément physiologique (tempérament) qui est fatal; 3° Elle renferme souvent aussi deséléments héréditaires; 4° A son paroxysme, elle est presque inconsciente, aveugle, irrésistible.

— Et l'on conclut,avec Socrate, que « nul n'est méchant volontairement ».

Ceux que nous disons coupables ne sont, en réalité, quedes aveugles, des malades, qui ne savent pas ce qu'ils font, qu'il faut soigner comme tels, et non punir.

Exagérationmanifeste de cette doctrine, qui tend à excuser tous les crimes... B.

— Thèse de la responsabilité.

— La thèse adverse présente à son tour ses raisons : 1° Il est faux que la passion naisse malgré nous.

La passion est une habitude, et une habitude ne se contracte que par la répétitiond'actes le plus souvent volontaires.2° Il est faux que la passion, même formée, soit absolument fatale.

La volonté peut toujours la dominer; l'expériencele prouve.L'homme qui cède en disant qu'il a été impuissant à résister, qu'il a été vaincu, allègue un prétexte trop commode;en réalité, il n'a pas sérieusement essayé de lutter; 3° Si, à la rigueur, on n'est pas directement responsable de tousles effets de la passion dominante, on l'est indirectement, dans la mesure où l'on a posé la cause de ces effets, enlaissant la passion acquérir un empire tyrannique. C.

— Conclusion. — Il n'y a pas à hésiter entre ces deux thèses opposées : nous sommes responsables de nos passions, car elles ne naissent, ne progressent, ne subsistent même qu'avec le concours et la complicité de lavolonté, qui reste, en somme, toujours maîtresse de l'attention et de l'action.

— Quant au degré de responsabilité, ilne saurait être apprécié d'une manière absolue pour une faute particulière.

Montrer qu'elle doit être répartie : a) surtoute la vie de l'individu considérée dans son ensemble, puisqu'elle est en partie son oeuvre; — b) sur ses parents,ses maîtres, etc..

puisque ces circonstances ont contribué pour une bonne part à la formation de nos passions.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles