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SOMMES NOUS TOUJOURS LIBRES DE NOS DECISIONS ?

Publié le 22/02/2012

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Décider c'est préférer, c'est émettre un choix personnel, c'est dire oui à un élément en excluant les autres possibilités. La liberté présuppose le pouvoir de l'esprit et ainsi la capacité de prendre soi même une décision. Le choix est un acte de la conscience, de la pensée mais est-il totalement libre ou au contraire soumis aux influences étrangères à l'esprit ? Ainsi, nous nous demandons si le pouvoir de l'esprit fait toujours abstraction du monde qui nous entoure dans la prise de décision. Dans un premier temps, nous admettrons un pouvoir complet et illimité de l'esprit, de la raison, du « moi » et sa supériorité vis à vis de ce qui m'est étranger. Par la suite, nous prouverons qu'au contraire il existe des limites au pouvoir de l'esprit et qu'il n'est pas toujours hermétique et indépendant des forces externes. Enfin, nous soutiendrons que le pouvoir de l'esprit et celui des influences sont surpassées par des éléments qui vont au delà de la raison et du monde, au moment de la prise de décision.

« volonté absolue ou libre mais l'âme est déterminée à vouloir ceci ou cela par une cause qui est aussi déterminée parune autre et cette autre cause l'est à son tour par une autre et ainsi à l'infini ».

Ainsi, l'homme ne représenteraitqu'un maillon microscopique dans l'infini, dans la nature.

L'esprit possède peut-être la clef de la décision mais,ignorant les causes qui la déterminent, il n'est pas totalement libre car ces causes l'influencent sans qu'il en soitconscient.Par ailleurs, l'homme n'est pas seulement déterminé par son corps mais aussi par son milieu.

Pourrions-nous parlerd'inconscient social ? Selon Marx, notre rapport au monde est défini par notre travail car c'est celui-ci qui formenotre esprit.

Ainsi les idées de l'homme seraient déterminées voire imposées par la réalité sociale et non pas par sonpropre esprit.

Cela signifierait que le moindre choix que nous pensons effectué n'est en réalité que l'expression denotre société.

De ce fait, nos goûts, nos préférences et même nos caractères, nos valeurs sont inconscients etinvolontaires donc loin d'être libres.

Par exemple dans la société de consommation d'aujourd'hui, le choix de l'individulambda est suggéré par sa société, notamment à travers la publicité.

Il serait évident que les stratégies marketing,pour pousser le consommateur à dépenser, cherchent plus à influencer notre inconscient que notre conscient, enfaisant appel à un emballage attrayant (par exemple) ce qui définira pourquoi une personne choisit tel article au lieud'un autre.

L'homme, qui se croit libre, serait donc en réalité modelé par son milieu (éducation, travail..) et parconséquent facilement manipulable par la société.

Cela expliquerait peut-être comment des dictatures, telle que ladictature du prolétariat, ont attiré des classes sociales spécifiques « à leur insu », en d'autres termesinconsciemment.En effet, la plupart des phénomènes qui se passent en nous sont inconscients c'est-à-dire qu'ils échappent à laconscience.

Selon Freud, « je ne suis pas maître chez moi » , je ne suis donc pas libre de mes décision vu que c'estl'inconscient (étranger au pouvoir de l'esprit) qui dirige mes choix sans que j'en sois conscient donc sans que j'ensois libre.

L'inconscient se manifeste chez nous, par exemple, à travers les actes manqués ou les lapsus, en faisantl'exacte opposé de ce que nous voulions faire.

En effet, de tels actes trahiraient des désirs, des penséesinconscientes qui agissent sur nous à notre insu.

Le pouvoir le l'esprit ne serait donc pas absolu.

Néanmoins, ilexisterait une échappatoire au « labyrinthe de l'esprit » que représente l'inconscient, c'est la psychanalyse.

Serions-nous capables de déchiffrer, de comprendre sa complexité et ainsi déterminer les causes (du moins certaines) denos décisions ? La psychanalyse freudienne serait-elle une réponse (partielle) au déterminisme de Spinoza ? Ainsi,l'homme n'est pas tout puissant, il n'est pas toujours libre de ces décisions.

En effet, le pouvoir de son esprit setrouve limité par le monde mais aussi par soi même. Nous avons d'abord montré que le pouvoir de l'esprit était à la fois complet mais aussi, paradoxalement, influencépar le monde qui l'entoure et faillible en certains points.

Nous avons cherché à savoir et à comprendre qui tenait lesrênes de la décision : l'esprit ou le monde ? Mais s'il s'agissait d'une puissance supérieure aussi bien à l'esprit qu' aumonde ? En effet, si nous admettons que l'homme puisse prendre une décision par le pouvoir de l'esprit et par celui desinfluences externes, il existe un élément, autre, qui va jouer un rôle, certes indirect, dans la prise de décision.

Ils'agit de l'ignorance, du décalage entre la réalité et sa perception.

L'ignorance serait-elle pour autant l' excuse d' unmauvais choix, d'une erreur ? Notons que cet élément (ou plutôt absence d'élément(s) justement) affecte madécision puisque je ne possède pas toutes les solutions en main mais malgré cela je détiens quand même laresponsabilité car le choix est, finalement, un acte personnel.

Toutefois, puisque nous ne détenons jamais tous lesaspects ni toutes les explications qui justifient un choix, nous ne sommes donc jamais libres de nos décisions.De même, fatalisme montre à nouveau que le pouvoir de l'esprit n'est rien face au monde qui l'entoure mais aussique le monde n'est rien face au fatalisme.

En effet, le fatalisme est la conception métaphysique et religieuse duDestin aveugle gouvernant tous les événements et donc ruinant une quelconque possibilité de liberté.

Ainsi, unequelconque prise de décision ne peut en aucun cas être libre (même si elle paraît l'être) car elle correspond de toutemanière à une étape de plus dans l'accomplissement d'une destinée déjà « écrite ».

L'exemple est celui du mythed'¼dipe qui malgré toutes les précautions prises pour ne pas affronter le destin prédit par l'oracle, ne peut échapperà sa tragique destinée, celle de tuer son père et d'épouser sa mère.

Cela nous montre la fragilité humaine, la fragilitéde l'existence mais surtout le manque de liberté dans nos actes, actes dont le choix est inexistant puisque destiné àêtre accompli. Ainsi, la prise de décision se révèle être un acte encore plus complexe que ce qui est communément pensé.

Le «processus décisif » serait aussi bien influencé par le pouvoir de l'esprit que celui du monde qui l'entoure (le corps, lesautres, le matériel..).

Cependant, si toutes nos décisions sont déjà « programmées », dans l'optique du fatalisme,alors quel serait le but de savoir si elles sont résultat du pouvoir de l'esprit et/ou du monde qui l'entoure ?En effet, quelle serait l'importance de savoir si une décision est fondamentalement libre ou pas du moment que nousvivons dans une illusion de liberté? Pouvons-nous nous contenter d'une chimère étant donné que, finalement, ceque nous cherchons c'est le bonheur ? Sujet désiré en échange : une science de l'esprit est elle possible?. »

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