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Suffit-il de discuter pour lever les obstacles à la compréhension d'autrui ?

Publié le 05/11/2010

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Il est ici question de la connaissance d’autrui, de sa possibilité même de dépasser une altérité fondamentale qui nous sépare des autres êtres. Il est presque acquis que nous ne pouvons connaître autrui parfaitement, en comprenant sa subjectivité.

1) Autrui comme inconnaissable ?

2) La connaissance d’autrui comme impossible.

3) Autrui et le danger solipsiste, la solution merleau-pontienne. 

« Mais, dès lors qu'Autrui m'a vu, je prends conscience de la vulgarité de mon geste et j'en éprouve de la honte.

Leregard qu'Autrui porte sur moi comme sur un objet me met en demeure de porter un jugement sur moi-même.

Par leregard qu'autrui pose sur moi, il me révèle à moi-même comme objet, me fait accéder à la reconnaissance de moicomme ego.

Mon être est un être-vu : « J'ai besoin d'autrui pour saisir à plein toutes les structures de mon être, lePour-soi Simultanément, autrui m'échappe puisque je le rencontre en tant qu'il n'existe pas pour moi, mais existepour lui comme pure liberté.

L'existence d'autrui ne peut dès lors qu'être placée sous le signe du conflit : « autrui,en effet c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi (...) et que je ne suis pas.

Ce ne-pas indique un néantcomme élément de séparation donné entre autrui et moi-même ».

La discussion serait-elle un meilleur moyen deconnaître autrui ? 3) Autrui et le danger solipsiste, la solution merleau-pontienne. Pour Merleau-Ponty dans la Phénoménologie de la perception , Aussi autrui nous est tout d'abord présenté comme corps.

Un corps qui n'a pas de statutparticulier par rapport aux autres corps, qui est un corps dans le monde.

Lecorps est voyant et visible à la fois, je suis percevant et je sui perçu parautrui.

Aussi, notre corps est notre seule réalité, nous sommes dans notrecorps.

C'est un « être au monde » qu'il faut décrire.

Dans ce cadre laconnaissance d'autrui semble problématique, comment connaître cet ensembleâme-corps, comment atteindre autrui, qui n'est finalement connaissable quepar son être- au- monde, c'est-à-dire comme comportement ? Commentpallier à cette intersubjectivité indépassable ? Pour connaître autrui, ilfaudrait dans l'idéal connaître sa conscience, or on ne connaît autrui qu'àtravers son corps et de facto son comportement.

Il écrit dans le mêmeouvrage "Qu'il s'agisse du corps d'autrui ou de mon corps propre, je n'ai pasd'autre moyen de connaître le corps humain que de le vivre, c'est-à-dire dereprendre à mon compte le drame qui le traverse et me confondre avec lui.

Jesuis donc mon corps, au moins dans toute la mesure où j'ai un acquis etréciproquement mon corps est comme un sujet naturel, comme une esquisseprovisoire de mon être total" Mais ce corps reste opaque, je suis réduit qu'àne connaître mon corps, je ne peux connaître le corps d'autrui qu'à travers lemien.

Ce qui m'échappe chez autrui ne peut être que pallié par le langage.

Lelangage permet aussi un certain solipsisme, une solitude et me donne lesentiment d'appartenir à un même monde.

On peut ainsi comprendre qu'onperçoit les mêmes choses.

Finalement nous affaire à un monde unique perçu des subjectivités radicalementdifférentes, autonomes qui ne peuvent communiquer que par le langage.

« Mais enfin, le comportement d'autrui etmême les paroles d'autrui ne sont pas autrui.

Le deuil d'autrui et sa colère n'ont jamais exactement le même senspour lui et pour moi.

» Merleau-Ponty entend souligne le caractère intersubjectif de la perception, du langage, del'exercice des libertés en situation.

Le langage est une restitution d'un univers et même d'un univers corporel.

Lelangage, comme le sens qu'il construit, s'enferme dans les sons et les mots, qui sont corporels.

En outre, pourautant qu'il soit parole constituée, le langage s'impose à moi comme une facticité inépuisable, largementimmaîtrisable, codifiée, organisée selon des structures rigides (du moins à l'échelle de l'individu), à laquelle, pourparler vraiment, je suis contraint de me soumettre.

C'est certainement cet enracinement corporel propre à chacunqui ne permet l'exacte transmission de la pensée, mais d'un ensemble de comportement vécu par autrui et perçu parmoi.

Qu'effectue donc la discussion ? Elle entraîne dans l'autre non par un face-à-face réconciliateur, mais de biais,par la séduction que crée un style.

« Elle réalise l'impossible accord de deux totalités rivales.

» D'un autre côté, parl'incursion de l'autre en moi, Autrui devient le garde-fou qui protège de la possible illusion perceptive, sauvegarde lemoi de n'être qu'un songe.

Autrui confirme, garantit la différence entre moi et l'autre.

Toutefois, « Le mystèred'autrui n'est pas autre chose que le mystère du moi.

» Aussi, on ne peut que connaître qu'imparfaitement autrui àtravers le langage. Conclusion. La discussion n'est qu'un moyen de connaître autrui mais il reste insuffisant, elle ne me permet que de conjecturerl'intériorité d'autrui.

Elle me permet de ne pas rester dans mon moi, d'être dans le solipsisme, de reconnaîtrel'existence de l'autre, et de comprendre que nous vivons dans une même réalité.

Connaître la conscience d'autruirestera, par définition, impossible.

On ne peut connaître que par conjecture, et ces hypothèses bien qu'imparfaitesdoivent pourtant constituer la base de notre rapport aux autres et de notre morale.

On doit respecter autrui nonparce que on aurait une connaissance parfaite de ce dernier mais parce qu'il possède une conscience, un corpscomme nous.

Attendre un rapport parfait avec autrui pour instaurer une morale risquerait de repousser à jamais sa. »

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