Devoir de Philosophie

Suffit-il de vouloir pour pouvoir ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Même si Aristote considérait la délibération et la décision comme une succession linéaire et temporelle, il faut dire que cette distinction n?est justifiable qu?au point de vue du sens et non pas du point de vue temporel. Cela parce que la délibération, la décision et l?exécution sont enchevêtrés dans ce que l?on appelle la volonté. En conséquence, un vouloir authentique ne peut se limiter à une simple projection : il a besoin de se concrétiser dans la réalisation. Paul Ricoeur considère que l?agir doit être saisi dans sa globalité : ne volonté qui resterait inerte, silencieuse, ne déciderait pas vraiment puisque la réalisation  et la décision s'imbriquent l'une l'autre. Quand on prend une décision, c'est pour ou en vue de, il y a toujours un certain rapport d'intentionnalité qui lie la décision et l'action ensemble. L'agir, au travers de notre expérience corporelle, fait surgir une autre dimension de l'action: le pouvoir. En me projetant moi-même comme sujet de l'action, je m'affirme capable de cette action. Et du fait que mon corps m'obéit, le pouvoir ramassé en mon corps oriente mon projet en direction de l'action, en direction de la réalité.  L'action se déroule toujours à la première personne, c'est toujours moi ou je qui agit. Le sentiment de pouvoir devient un critère de la volonté: comme pour le projet, le vouloir ne peut se suffire à lui-même, c'est donc dans l'action, en tant que réalisation du vouloir, ou dans le sentiment de pouvoir, qui anticipe l'action, que la volonté trouve ses critères d'authenticité.

Liens utiles