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Suis-je ce que j'ai choisi d'être ?

Publié le 27/02/2005

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  III.  La liberté de l'homme, seule responsable du choix de son essence   a.    « L'existence précède l'essence »   Malgré tout ce que nous avons défendu jusqu'ici, il faut voir à présent que notre liberté a sans doute plus de puissance que nous ne lui en avons prêtée. Dans « L'existentialisme est un humanisme », Sartre écrit : « L'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait ». Pour Sartre, c'est au sens le plus fort que l'homme choisi ce qu'il est puisque pour l'existentialisme, l'homme décide absolument de sa propre vie. Ce n'est donc pas le monde qui choisit pour nous ce que nous sommes : c'est toujours nous qui choisissons de le laisser décider à notre place, en appelant nécessité un pouvoir contre lequel nous pouvons lutter.   b.    Le réajustement de la liberté en fonction des circonstances indépendantes de ma volonté   On opposera à cette idée que l'homme ne choisit pas toujours sa condition sociale, ou d'avoir un accident qui le prive de ses facultés. En ce sens, semble-t-il, il ne choisit pas ce qu'il est.

La question « suis-je ce que j’ai choisi d’être ? « nous invite à poser le problème de la liberté. En effet, si je suis ce que j’ai choisi d’être, cela signifie que j’ai la liberté de faire correspondre ma propre vie à mes projets, de me faire devenir ce que j’ai décidé d’être. En revanche, si je ne suis pas ce que j’ai choisi d’être, cela signifie que ma liberté est impuissante à me faire devenir l’être que j’ai décidé d’incarner, que d’autres que moi ont décidé de ce que j’allais devenir. Qui sont ces autres ? Les circonstances extérieures qui peuvent déterminer le contenu de ma propre vie, la destinée, si on accepte l’idée d’une telle puissance transcendante ; mais aussi, plus simplement, le hasard qui provoque certains évènements dans ma vie et qui commence, semble-t-il, par choisir pour moi ce que je suis originellement (soit un être humain, né dans telle portion du monde au sein de telle catégorie sociale, avec l’hérédité et l’ascendance qui vont avec). Allant plus loin, nous pouvons dire que la question posée par ce sujet plante également le problème de la responsabilité : si je suis ce que j’ai choisi d’être, alors je puis me glorifier d’être devenu un individu respecté et respectable ; dans le cas contraire, je ne suis pas pleinement responsable de ce que je suis devenu, c'est-à-dire, je ne suis pas susceptible de blâme et de louanges selon la manière dont j’ai mené ma vie. Nous prendrons bien garde au fait que le sujet nous invite à penser ce qu’ «est « l’homme, c’est à dire en quoi consiste son essence. Par essence, nous entendrons toutes les composantes qui rentrent dans la définition de l’identité d’un homme, c'est-à-dire aussi bien le rôle qu’il tient dans la société que son curriculum vitae (au sens étymologique de « parcours de vie «). Nous nous demanderons donc si l’homme a la liberté de définir son essence, ou si des forces transcendantes (autrui, la société, le cours du monde, l’enchainement des causes et des effets…) en décident.

« a.

« L'existence précède l'essence » Malgré tout ce que nous avons défendu jusqu'ici, il faut voir à présent quenotre liberté a sans doute plus de puissance que nous ne lui en avons prêtée.Dans « L'existentialisme est un humanisme », Sartre écrit : « L'homme estcondamné à être libre.

Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, etpar ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il estresponsable de tout ce qu'il fait ».

Pour Sartre, c'est au sens le plus fort quel'homme choisi ce qu'il est puisque pour l'existentialisme, l'homme décideabsolument de sa propre vie.

Ce n'est donc pas le monde qui choisit pournous ce que nous sommes : c'est toujours nous qui choisissons de le laisserdécider à notre place, en appelant nécessité un pouvoir contre lequel nouspouvons lutter.

Une philosophie existentialiste se définit par le fait qu'elle pose l'existenceavant l'essence et de la sorte définit la condition humaine.

Les objetsmatériels dérivent d'un concept, répondent à une finalité — ce à quoi l'objetva servir — et à un ensemble de règles techniques.

Pour tout ustensile,l'essence précède l'existence, et son existence ne vaut que dans la mesureoù elle réalise l'essence, c'est-à-dire par rapport à l'idée qui a permis de laconcevoir et de la produire.

Dans la théologie traditionnelle, on voit en Dieuune sorte d'artisan supérieur qui a créé le monde et les hommes à partir d'une idée, d'un projet.

Lorsque Dieu crée, ilsait au préalable ce qu'il crée.

Chaque individu réalise un certain concept contenu dans l'entendement divin.

Auxviiie siècle, au concept de Dieu a succédé le concept de nature humaine, chaque homme étant un exemplaireparticulier d'un concept universel : l'Homme.

Du point de vue de l'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans le fond,tous les hommes sont semblables, quels que soient leur culture, leur époque ou leur statut social.

Pourl'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni deréférent suprême.

Il y a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individus qui d'abord existent avant de sedéfinir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite.

Si l'homme est a priori indéfinissable, c'estqu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans le monde : "L'homme n'est riend'autre que ce qu'il se fait." b.

Le réajustement de la liberté en fonction des circonstances indépendantes de ma volonté On opposera à cette idée que l'homme ne choisit pas toujours sa condition sociale, ou d'avoir un accident qui leprive de ses facultés.

En ce sens, semble-t-il, il ne choisit pas ce qu'il est.

Mais pour l'existentialisme, cetteobjection n'a pas lieu d'être.

En fonction des circonstances indépendantes de sa volonté, l'homme choisit encore dece qu'il veut devenir (un athlète handicapé peut choisir de pratiquer les jeux paralympiques, ou de cesser touteactivité, ou de se lamenter sur son sort, mais il reste toujours un champ de manœuvre à sa liberté) et le refus dechoisir est encore un choix (l'homme qui accuse la destinée a choisi une telle attitude, d'embrasser une tellephilosophie, mais son choix aurait tout aussi bien pu être différent).

Par conséquent, il existe toujours un espace oùla liberté de choisir ce que nous sommes peut s'exercer.

Conclusion A première vue, il semble que nous ne choisissons pas ce que nous sommes.Je n'ai pas choisi mon sexe, ma couleur de peau, mon milieu d'origine ni ma patrie.

Et lorsque j'ai l'âge de définir desprojets de vie, de décider ce que je veux être, la contingence peut m'empêcher d'y parvenir.

Il semble que notreseule liberté est alors de vouloir, et de comprendre, ce que le monde a voulu que nous devenions.

Mais contre cetteconception, nous pouvons préférer une position plus énergique qui fait de l'homme le seul responsable de sa vie, etqui le représente comme un être dont la faculté de choisir ce qu'il veut être s'exerce toujours sur des possibilitésmultiples.. »

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