Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?
Publié le 01/04/2004
Extrait du document


«
[Le moi n'existe à mes yeux que parce que j'en ai conscience.
Je suis donc ce que j'ai conscience d'être.
Il est impossible de penser sans avoir consciencede penser.
Ce qui est inconscient ne renvoie plus à la pensée mais au corps.
Avoir conscience de ce que je suis, c'est avoir conscience que j'agis.]
Immédiateté, transparence et unité de la conscience font que je suis bien celui que j'ai conscienced'être
1) La transparence de la conscience.Ce qui est présent dans la conscience semble directement accessible.
Un simple regard, une simpleintrospection suffisent.
De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité.
Avecla conscience, on est donc de plain-pied dans la signification.
Bref, la conscience est transparente à elle-même.
Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait que la conséquence de l'inattention oud'une attention insuffisante.
En cela le rapport de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avecl'objet.L'objet est une zone d'opacité pour la conscience.
Quand je m'engage dans la connaissance du mondeextérieur, je quitte le domaine de la certitude.Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.
Autrement dit, je lisdans ma conscience à livre ouvert.
La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une véritéreconnue par elle avec évidence comme telle.
2) L'immédiateté de la conscience.D'autre part, ce qui fait l'originalité du rapport de la conscience à elle-même, c'est l'immédiateté.
Nulintermédiaire, nulle médiation, la conscience se donne immédiatement.
Pour Descartes, la vérité se saisit dansle présent et plus précisément dans l'instant.
En effet, c'est au moment où je prononce « je suis, j'existe »que cette proposition est vraie.
C'est dans l'instant où elle se donne que je l'éprouve dans sa vérité.
Leprésent est la seule chose qui échappe au doute.
Il se distingue du passé qui, en tant qu'il suppose lamémoire, dépend de la fiabilité de cette dernière et de la reconstruction qu'elle implique.
Seul, le présent estce qui peut signifier cette immédiateté.
Le présent est le temps de la vérité de la conscience.
3) L'unité de la conscience.Par-delà la multiplicité de ses affections, la conscience est ce qui se présente comme quelque chose d'unique.Le vécu peut se présenter sous des formes multiples, les réactions devant des situations diverses, voireidentiques, peuvent être différentes, mais en dépit de ces différences, il s'agit de mon expériences, de monvécu.
La multiplicité ne prend sens que sur fond d'unité de la conscience.
Ainsi Descartes, dans la « DeuxièmeMéditation » reconnaît qu'il existe des facultés diverses et multiples : l'entendement, la volonté, l'imagination,la sensibilité.
Mais ces facultés sont toutes déduites à partir de l'unité du cogito.
La conscience s'apparaîtdonc à elle-même comme fondamentalement unique & identique.
Elle joue comme pouvoir unificateur.
C'estcette unité de la conscience qui assure l'accès à la personne.
Kant écrit : « Posséder le JE dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tousles autres êtres vivants sur la terre.
Par là, il est une personne ; etgrâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuventlui survenir, il est une seule et même personne, cad un être entièrementdifférent, par le rang et la dignité, de choses, comme le sont lesanimaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise.
» («Anthropologie du point de vue pragmatique »).
Je suis celui que j'ai conscience d'être.
Une pensée inconscienteest absurde.
L'inconscient, c'est le corps.Alain, professeur de philosophie, journaliste, écrivain se consacre à ladiffusion d'une pensée rationaliste qui réfute les courants à la mode auprofit de la « grande philosophie » traditionnelle, représentée, selon lui,par Platon, Descartes, Hegel, Comte.
Il considère la philosophie commeun instrument de libération où l'esprit maîtrise l'imagination et lesdésordres de la passion.
Cette victoire de la raison, qui est toujours àrecommencer, passe par la soumission du corps et le rejet des inerties« qui, si on n'y prend garde, prennent le masque de la pensée.
»Aussi Alain refuse-t-il, chaque fois qu'il a à s'exprimer sur ce point, lacroyance à l'inconscient.
Dans « Eléments de philosophie », il écrit : «L'inconscient est une méprise sur le moi, c'est une idolâtrie du corps.On a peur de l'inconscient ; là se trouve logée la faute capitale.
Un.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La conscience de soi rend-elle libre ? (Corrigé) Problématisation
- Commentaire Texte Bergson L'évolution créatrice, l'élan vital et la conscience
- expose sur la conscience
- La conscience de soi suppose-t-elle autrui ?
- LA CONSCIENCE (résumé)