Suis je ce que j'ai conscience d'être?
Publié le 10/02/2013
Extrait du document


«
Ce qui est présent dans la conscience semble directement accessible.
Un simple
regard, une simple introspection, c'est-à-dire une analyse du sujet par lui-même
suffisent.
De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa
totalité.
Avec la conscience, on est donc dans la signification : la conscience semble
transparente à elle-même.
Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait
que la conséquence de l'inattention ou d'une attention insuffisante.
En cela le rapport
de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avec l'objet.
L'objet estune
zone d'opacité pour la conscience.
Quand je m'engage dans la connaissance du monde
extérieur, je quitte le domainde de la certitude.
Seule la transparence de la conscience
avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.
Autrement dit, je lis dans ma
conscience à livre ouvert.
La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à
une vérité reconnue par elle avec évidence.
D'autre part, ce qui fait l'originalité du rapport de la conscience à elle-même,
c'est son immédiateté.
Nul intermédiaire, nul médiation : la conscience se donne
immédiatement.
Pour Descartes, la vérité se saisit dans le présent et plus précisément
dans l'instant.En effet, c'est au moment où je prononce "je suis, j'existe" que cette
proposition est vraie ( Méditations métaphysiques ).
C'est dans l'instant où elle se
donne que je l'éprouve dans sa vérité.
Le présent est la seule chose qui échappe au
doute.
Il se distingue du passé qui, en tant qu'il suppose la mémoire, dépend de la
fiabilité de cette dernière et de la reconstruction qu'elle implique.
Prenons l'exemple
d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer : elle sait ce qu'elle vit, mais oublie
ce qu'elle a vécu, elle est la preuve même de la fiabilité du présent par rapport à la
reconstruction d'un souvenir passé.
Seul le présent peut signifier cette immédiateté, il
est le temps de la vérité de la conscience.
Par-delà la multiplicité de ses affectations, la conscience est ce qui se présente
comme quelque chose d'unique.
Le vécu peut se présenter sous des formes multiples,
les réactions devant des situations diverses ou identiques peuvent être différentes.
Il
s'agit de mon expérience, de mon vécu.
Tout cela ne prend forme que sur un fond
d'unité de la conscience : Descartes, dans ses Méditations Métaphysiques, II ,
reconnaît qu'il existe des facultés diverses et multiples de la conscience, à savoir
l'entendement, la volonté, l'imagination, la sensibilité..
Mais ces facultés sont toutes
déduites à partir de l'unité de sa réflexion première : "Je pense donc je suis." La
conscience s'apparaît à elle-même comme unique et identique.
Et c'est cette unité de
conscience qui assure l'accès à la personne.
Kant écrit dans l' Anthropologie d'un point
de vue pragmatique, établit une analyse de l’importance qu’a le pouvoir de dire « je »
pour le sujet humain.
En effet pour Kant ce pouvoir élève l’homme au dessus de tous
les autres êtres vivants, il est à l’origine de la supériorité et de la dignité de l’homme,
c’est par la conscience que l’homme devient un être moral, autrement dit un être
capable de se penser lui-même et donc de s’interroger sur la nature et la valeur de ses
actes.
Il prend l'exemple d'un enfant, qui sachant parler, se désigne d'abord à la
troisième personne puis à partir d'un jour se désigne par "je".
Kant nous dit :
" Auparavant il ne faisait que se sentir; maintenant il se pense."
Ainsi, toute personne pouvant prononcer le "je" semble consciemment
supérieur à ceux qui ne le peuvent pas, et ainsi se reconnaît en temps que ce qu'il est,
c'est-à-dire un animal pensant.
Mais le "moi" n'est-il composé que d'une partie.
»
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