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Suis je ce que j'ai conscience d'être ?

Publié le 05/11/2013

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Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? De toutes les caractéristiques de l'être humain, la conscience de soi apparaît comme la plus essentielle. Si l'être doué de conscience est un sujet, c'est parce qu'il a conscience de lui-même, ainsi que des objets qui l'entourent. La conscience de moi-même est ce qui me permet de savoir que j'existe, mais aussi qui je suis, ce que je vis et ce que je fais. Dès lors, je suis un sujet. Descartes affirme que « je pense, donc je suis ». Or, Berkeley considère qu'« être, c'est être perçu ». Donc, Si l'on reprend cette idée que la conscience tient de la perception, penser à quelque chose signifie que l'on a conscience de cette chose. Mais « penser à soi » est différent d'« avoir conscience de soi », car la spécificité de cette dernière, contrairement à la simple pensée, est la capacité de l'individu à se construire une représentation intellectuelle de lui-même, c'est-à-dire de se penser lui-même. Mais puis-je avoir conscience de ce que je suis réellement, ou bien suis-je condamné à n'être conscient que d'une infime partie de moi-même ? En remettant tout en doute, puis à l'aide d'une méthodologie prudente et logique, Descartes garantit la vérité de mes représentations de moi-même. Le cogito tel qu'il le développe nous présente la conscience de soi comme ce par quoi s'effectue l'unification de tous les états psychologiques et de toutes les pensées de l'individu, faisant de celui-ci un sujet pensant. Il est le premier philosophe pour qui la conscience est porteuse de vérité, dans la mesure où elle est la certitude inébranlable par laquelle le sujet pensant se saisit lui-même, et accède ainsi à la voie de la connaissance, fondée sur une base prouvée et donc immuable qu'est la conscience de soi. La sensation d'être conscient nous accompagne perpétuellement dans la vie quotidienne. Je suis dans la rue, je le sais, et je sais également pourquoi je suis dans la rue, où je vais et d'où je viens. J'ai donc conscience de ce que je fais. De même, nous ne remettons pas en cause notre identité. Ayant conscience d'exister, je peux m'observer, me jauger, me comprendre, savoir qui je suis. En effet, qui d'autre serait mieux placé que moi pour prendre conscience de ce que je suis ? La possibilité d'écrire dans un journal intime, ...

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« processus d’identification de soi échappe  à la conscience de chacun, et ceci car nous avons tous en nous une part   de tendances obscures (un d ésir, un instinct, une arri ère pens ée secr ète …) que nous n’arrivons pas  à analyser.

  Je recherche assid ûment un emploi int éressant et difficile  à obtenir mais, en m ême temps, je souhaiterais  être en   vacances toute l’ann ée. Il s’agit l à d’un paradoxe auquel je vais me heurter sans trouver de solution, pour la   simple bonne raison que je n’arrive pas  à le consid érer en tant que tel   : le r ésultat d’une lutte entre ce dont j’ai   conscience et qui participe  à la construction de l’id ée que je me fais de moi­m ême, et de pens ées plus troubles,   plus difficiles  à prendre en compte, que j’ai donc trop forte propension  à oublier. Mon sentiment d’identit é est   en r éalit é bien hasardeux, et ne me permet donc pas de me consid érer comme un sujet. Par ailleurs, l’hypoth èse psychanalytique de Freud   distingue deux parties principales dans notre esprit.

  La majeure partie de notre activit é psychique ne serait pas r éalis ée par notre conscience mais par un ensemble   d’id ées, de pens ées et de sentiments refoul és qui influent sur notre comportement contre notre volont é   : il s’agit   de   l’inconscient.

  Ce   que   j’ai   conscience   d’ être   n’est   qu’une   fa çade   in ébranlable   masquant   ma   v éritable   personnalit é,   celle­ci   se   traduisant   par   diff érentes   manifestations   comportementales   inexplicables   pour   ma   simple conscience, comme des pulsions, des TIC ou TOC, des lapsus, l’omission d’un mot... ( Psychopathologie   de   la   vie   quotidienne ,   1904).

  Et   toutes   ces   formes   d’ échec   du   comportement   seraient   le   r ésultat   de   ce   ph énom ène de refoulement   : Les forces  émanant du «   ç a   », c’est­ à­dire les pulsions primaires, principalement   les d ésirs  sexuels  selon  Freud,  rentrent  en  conflit  puis  se  trouvent  censur és  par  le  «   sur­moi   »,  partie  la  plus   abstraite   et   morale   de   l’esprit,   et   le   «   moi   »,   qui   dirige   les   actions   de   l’individu.

  Je   ne   connais   pas   le   sens   profond de tous mes actes. Ainsi, ma conscience ne peut prendre en compte une grande partie de mon  être, qui   é mane uniquement de mon inconscient. Comment   expliquer   alors   le   fonctionnement   de   ma   conscience   ?   Pourquoi,   comment   puis­je   ne   pas   percevoir l’activit é de toute une partie de moi­m ême   ?  Tout d’abord, l’opinion de l’individu, de quelque nature qu’elle soit, peut  être influenc ée, voire fauss ée,   par   des   facteurs   externes   comme   son   éducation,   sa   culture   ou   l’intervention   d’autrui,   ou   bien   des   facteurs   internes comme son imagination ou m ême ses propres sens. Pourtant, il sera convaincu qu’il s’agit l à de son   propre   jugement.

  La   conscience   de   soi   peut   donc   être   source   d’illusion.

  Je   crois   me   conna ître,   et   je   peux   affirmer que mes opinions politiques, par exemple, sont le fruit de ma r éflexion personnelle, alors qu’elles ne   sont en r éalit é qu’une cons équence de l’ éducation que j’ai re çue et des pr ésuppos és qui l’ont accompagn ée ­ ou   d’une r éaction contre celle­ci. J’aurais beau me complaire dans ce qui me para ît être une sinc ère r éalit é, celle­ci   peut n’ être qu’illusoire. Ma conscience n’est pas infaillible   ; elle peut s’ égarer, et m’ éloigner de la r éalit é. C’est   pourquoi  je  ne  puis  être   ce   que   j’ai   conscience  d’ être,   ou   plus  pr écis ément  ce   que   je   crois  avoir  conscience   d’ être.  N éanmoins, nous pouvons aussi imaginer que la conscience de soi suppose autrui, comme le fait Victor   Hugo dans la pr éface des  Contemplations  : "Nul de vous n'a l'honneur d'avoir une vie qui soit  à lui. Ma vie est   la votre, votre vie est la mienne, vous vivez ce que je vis   ». En effet, j’ai besoin d’autrui pour mieux me d éfinir   et prendre conscience de ce que je suis. Si les jugements de mon entourage peuvent  être trompeurs, ils peuvent   aussi tr ès souvent  être r évélateurs. «   L’autre est le miroir de l’ âme   » : J’ai besoin de la m édiation d’autrui pour   ê tre   moi­m ême   (Sartre   dans   L’ Être   et   le   N éant ).

  L’avis   d’autrui,   m ême   inexact,   m’am ène   à  me   poser   des   questions sur moi­m ême que je n’aurais pas imagin ées sans une intervention ext érieure. Il me permet  également   de   me   d éfaire   des   illusions   que   je   pouvais   entretenir   sur   mon   compte.

  Or,   ces   t émoignages   ne   s’arr êteront   jamais   :   toute   ma   vie,   autrui   peut   contribuer   à  la   construction   de   la   conscience   que   j’ai   de   moi­m ême.

  Je   n’atteindrais par cons équent jamais la conscience absolue de ce que je suis.. »

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