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Suis-je mon corps?

Publié le 22/01/2005

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Ce qui, en moi, dit «je suis» ne se confond pas avec mon corps. On doit donc dire «j'ai un corps».]  Je ne suis pas mon corps Pour Descartes, la conscience, bien qu'étroitement unie au corps, est radicalement distincte de lui. «Je ne suis pas seulement logé dans mon corps, ainsi qu'un pilote en son navire, mais, outre cela, (...) je suis conjoint très étroitement, et tellement confondu et mêlé, que je compose comme un seul tout avec lui» (Méditations métaphysiques). Ainsi, je suis «moi» et mon corps est «lui». La conscience est abstraite Lorsque je pense «je suis», ma conscience se saisit elle-même comme conscience, en faisant abstraction de mon corps. La conscience du corps ne vient qu'ensuite. Le corps n'est donc qu'un des objets parmi d'autres qui peuvent occuper la conscience; il est donc juste de dire «j'ai un corps», comme on dit «j'ai les yeux bleus» ou «j'ai les cheveux châtains». Mon moi ne dépend pas de mon corps Il est de nombreux moments dans la vie où l'on n'a pas du tout conscience de son corps.

« [On doit donc dire: «J'ai un corps».

Avant de sentir le corps, la conscience se saisit elle-même.

Elle estdonc distincte du corps.

Ce qui, en moi, dit «je suis» ne se confond pas avec mon corps.

On doit donc dire «j'ai un corps».] Je ne suis pas mon corpsPour Descartes, la conscience, bien qu'étroitement unie au corps, est radicalement distincte de lui.

«Je nesuis pas seulement logé dans mon corps, ainsi qu'un pilote en son navire, mais, outre cela, (...) je suisconjoint très étroitement, et tellement confondu et mêlé, que je compose comme un seul tout avec lui»(Méditations métaphysiques).

Ainsi, je suis «moi» et mon corps est «lui». Le corps humain, comme le corps de l'animal, est une machineperfectionnée créée par Dieu.

Bien qu'infiniment plus complexe que nosmachines, son fonctionnement se laisse expliquer de la même manière.Les corps sont composés de nerfs et de muscles, comparables à despetits tuyaux, dans lesquels circule une matière subtile : les espritsanimaux.

Lorsque nous touchons un objet par exemple, nous en prenonsune conscience tactile par l'effet de ces esprits animaux qui remontentjusqu'au cerveau par l'entremise des nerfs, et viennent heurter la"glande pinéale", siège de l'âme.

Il en est ainsi de tout le systèmesensorimoteur.

Si je veux me mouvoir, un grand nombre d'espritsanimaux seront canalisés vers les muscles qui seront sollicités pouraccomplir ce mouvement.

La lumière, les odeurs, les sons, les goûts, lachaleur se propagent jusqu'à notre esprit par l'intermédiaire de nosnerfs qui canalisent ces particules.

La faim, la soif, le sommeil, la veille,le rêve se produisent de la même manière : un déplacement d'espritsanimaux à l'intérieur des canalisations de la machinerie complexe denotre corps.

Il existe cependant une différence de mille entre un corpshumain et un corps animal.

Aucun animal n'use jamais de signes, oud'un quelconque langage pour exprimer une pensée.

On peut concevoirun automate qui réponde par la parole à certains messages simples :crier si on le touche, ou prononcer quelques phrases simples, maisaucun automate ne sera jamais en mesure d'agencer une parole quiréponde au sens de ce qu'on lui dit.

Enfin, si un corps animal ou un automate peut accomplir un nombre limitéde tâches, parfois même mieux que nous, il ne peut aller au-delà.

Ce qui montre qu'ils agissent par ladisposition de leurs organes, et non par connaissance.

Ils sont dépourvus de pensée ou d'esprit.

Il n'y a quel'homme à disposer de cet instrument universel qu'est la raison et qui lui sert en toute occurrence afin d'agircomme il convient.

Chaque organe de la machinerie animale, tout au contraire, est spécialisé.

Il lui faudrait -ce qui est impossible - un nombre infini d'organes pour faire autant de choses que notre raison nous lepermet. La conscience est abstraiteLorsque je pense «je suis», ma conscience se saisit elle-même comme conscience, en faisant abstraction demon corps.

La conscience du corps ne vient qu'ensuite.

Le corps n'est donc qu'un des objets parmi d'autresqui peuvent occuper la conscience; il est donc juste de dire «j'ai un corps», comme on dit «j'ai les yeuxbleus» ou «j'ai les cheveux châtains». Mon moi ne dépend pas de mon corpsIl est de nombreux moments dans la vie où l'on n'a pas du tout conscience de son corps.

La conscience peutmême parfois se dissocier du corps.

On peut sentir que l'on est bien portant alors que l'on est malade, que l'onest laid alors que l'on est beau, que l'on a vingt ans alors qu'on en a soixante, que l'on est une femme alorsqu'on a un corps d'homme.

Notre sentiment d'être ne dépend donc pas de notre corps.

On pourra songer ici àla philosophie stoicienne d'Epictète:. »

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