SUJETS DONNÉS AU BACCALAURÉAT; SYNTHÈSE ET CONSEILS MÉTHODOLOGIQUES

SUJETS DONNÉS AU BACCALAURÉAT; SYNTHÈSE ET CONSEILS MÉTHODOLOGIQUES

Nous avons donné dans chaque chapitre de ce livre un certain nombre de sujets proposés au baccalauréat qui le concernaient spécialement. Mais, la plupart des sujets d’examen, tout en posant une question précise, font appel à une réflexion plus générale, exigent une synthèse. Voici quelques conseils pour vous permettre de mieux les traiter.

1 Sommes-nous responsables de nos passions? (Séries C et D) - La passion peut-elle s’accorder avec la raison? (Séries C et D) - Est-ce avilir notre raison que de l’employer à justifier nos passions ? (Séries C et D) - Peut-on combattre une passion ? (Série B) - Pensez-vous que la passion soit une « maladie de l’âme » ? (Série A) - Que signifie « être maître de ses passions»? (Série A) - «Les passions de l’âme, dit Spinoza, n’ont aucun égard à l’avenir et ne tiennent compte que d’elles-mêmes. » (Série A) - «Je ne suis point d’opinion qu’on doive entièrement mépriser les passions, écrit Descartes, ni même qu’on doive s’exempter d’en avoir ; il suffit qu’on les rende sujettes à la raison, et lorsqu’on les a ainsi apprivoisées, elles sont quelquefois d’autant plus utiles qu’elles penchent plus vers l’excès. » (Série A)

Nous avons regroupé volontairement ces sujets donnés au baccalauréat la même année dans diverses académies, car leur seule juxtaposition peut vous faire saisir combien il est nécessaire :

1° d’examiner tous les aspects possibles d’un problème avant de faire le plan et de commencer à écrire ;

2° de répondre pourtant à la seule question posée, mais en tenant compte de toutes les réflexions suscitées par votre examen.

Le passionné, très souvent, comme le rappelle Spinoza, se laisse entraîner passivement par ses désirs et il en recherche la satisfaction immédiate sans vouloir en considérer les conséquences prévisibles. Il renonce donc à «être maître» de celles-ci, mais comme il veut quand même se justifier à ses propres yeux, il se donne le plus possible de prétextes ; on dit qu’il «s’écoute». En agissant ainsi, il est de moins en moins libre, de moins en moins responsable, mais il est responsable précisément de s’être abandonné. Au contraire, si la raison demeure présente, surveille les élans du cœur et du corps, les arrête lorsqu’ils vont devenir nuisibles, le point de vue pratique de Descartes se trouve justifié. Il est souvent excellent de lancer un cheval au galop — à condition d’en rester maître.

2 Quel est à votre avis le plus impérieux des devoirs? (Série B) - Peut-on à votre avis faire de la liberté la valeur suprême de la morale ? (Séries C et D) '

Ici encore nous avons regroupé ces deux sujets parce que le second vous rappelle un point important que vous auriez pu oublier en traitant le premier.

Bien entendu, vous pouvez estimer que le plus impérieux des devoirs c’est de ne jamais nuire à autrui, par exemple, ou d’être bon (la plus haute qualité de l’homme selon Beethoven et Victor Hugo)... Mais n’oubliez pas qu’il y a des conditions préalables à l’exercice pratique de ces devoirs. Celui qui a très peu de volonté ou qui ne réfléchit pas aux conséquences risquera fort d’être faible au lieu d’être bon, il ne fera peut-être pas du tout ce qui est le meilleur. Par conséquent, la liberté, la lucidité sont bien des valeurs premières, — mais qu’il est impossible de cultiver dans l’abstrait j on ne les exerce que pour des-choix pratiques.

3 Pensez-vous qu’il vaille mieux changer ses désirs que l’ordre du monde ? (Séries C et-D) - Être maître de soi. Être maître de la nature*. Quelles réflexions vous suggère le rapprochement de ces deùx'expressions ? (Série B) - Peut-on Se donner comme règle morale de suivre la nature ? (Séries C et D) - La sagesse consiste-t-elle à se soumettre à l’ordre des choses ? (Séries C et D)