Devoir de Philosophie

Sur quoi fonder l' autorité ?

Publié le 06/04/2005

Extrait du document

L'autorité comme extériorité L'autorité de prime abord, c'est l'autre. On peut repenser à la notion de tiers médiateur en psychanalyse. En effet, le père vient en tant qu'élément de l'extérieur briser la fusion qui peut exister entre la mère et l'enfant qui pendant le temps de gestation n'ont fait qu'un. Le père est donc considéré dans un premier temps comme cet autre - cet autre qui rappelons-le a incarné jusque très récemment, à lui seul, l'autorité parentale. Autorité et altérité semblent aller de paire. «Selon Lévinas, c'est de l'autre que nous vient l'injonction de ce qu'il nomme l'appel à la responsabilité. Ainsi, tenir sa promesse, ce n'est pas simplement se mettre en accord avec soi-même, de peur de se renier, c'est aussi répondre à l'attente de l'autre : quelqu'un compte sur moi, compte que je tiendrai ma promesse, et m'y aide en m'y obligeant. La première idée que nous retiendrons est donc celle d'une extériorité solidaire de l'idée de l'altérité.» Transition : le risque de l'autorité est donc de tomber dans l'extériorité la plus totale, ce que Kant appelle l'hétéronomie, symptôme de l'immoralité même. Outre ce caractère immoral, l'ombre de l'autoritarisme guête.

Analyse du sujet    Cette question porte sur ce sur quoi il faudrait fonder l'autorité. Si certes la question n'introduit pas en son sein la modalité de la nécessité (le verbe «il faut«), l'utilisation de l'infinif «fonder« nous invite à aller dans ce ce sens. Outre cela, notons avant de souligner les ambivalences inhérentes aux deux concepts centraux de la question - «fondement« et «autorité« - que poser la question du fondement ( Non pas se demander si oui ou non il y a fondement mais quels sont-ils ? ), c'est d'ores et déjà souligner le caractère non évident et potentiellement non légitime de l'autorité.  Autorité  Reprenons la définition que nous propose l'Universalis : «l'autorité est le pouvoir d'obtenir, sans recours à la contrainte physique, un certain comportement de la part de ceux qui lui sont soumis. En excluant l'intervention de la force, cette définition fait ressortir le caractère psychique qui s'attache au phénomène d'autorité. Elle souligne également le fait qu'il s'analyse nécessairement dans un rapport entre la source de l'autorité et le sujet dont elle influence la conduite. C'est dire que l'assise psychique de l'autorité ne peut être découverte par la seule analyse des psychologies individuelles. Elle se situe dans une relation entre le commandement et l'obéissance, ce qui permet de considérer l'autorité comme un phénomène social.« Notons tout d'abord que l'autorité n'est pas la force ; en effet le concept d'autorité qui partage son étymologie avec le verbe «autoriser« souligne le caractère légitime qui lui est inhérent. Il y aurait donc en droit une légitimité de l'autorité. De facto, on a tendance à rapprocher «autorité« d'autoritarisme, et d'autoritaire. Notons même si cette question sera au centre de notre réflexion, que l'autorisme et que l'autoritaire sont des émanations extrêmes de l'autorité, autrement dit des dérives. C'est d'ailleurs ce genre de dérives qui invite à se poser la question des fondements pouvant légitimer l'autorité.  Fondements  Le fondement n'est pas l'origine, ni le commencement. En effet si le fondement est premier chronologiquement, il relève moins de l'antériorité temporelle que de la logique et de la légitimitation. En effet le fondement est à la fois un point de départ logique à partir duquel on peut déduire un ensemble d'éléments, mais c'est aussi ce qui sert de justificatif, ce qui apporte un assentiment de l'esprit. Il apparaît étant donnée l'ambivalence du concept même d'autorité, entre responsabilité et autoritarisme, que le second sens ici prime, autrement dit celui d'élément légitimateur.    Problématique    Sur quoi fonder l'autorité ? Question problématique dès lors que poser la question des fondements de l'autorité, c'est en partie remettre en question son essence même dès lors que l'autorité est un pouvoir qui comme nous le rappelle son étymologie est légitimé. Cette remise en question implicite n'est pas sans refléter la réalité. En effet la remise en question de l'autorité est monnaie courante : la remise en question de l'autorité parentale ( On peut penser au fait que parfois cette autorité dans certaines conditions peut être retirée), de l'autorité judiciaire ( L'affaire d'Outreau qui a ébranlé l'autorité judiciaire) en sont des exemples. Cette interrogation ainsi prend note du fait que l'autorité est légitime en droit, et s'interroge sur les éléments qui la légitiment. D'où notre question : Sur quoi fonder l'autorité légitime en droit, décriée et remise en cause dans les faits ?

« d'autorité.

L'autorité se figure.

Elle prend figure dans les maîtres grecs de sagesse, dans les maîtres juifs de justice ;généralisant, on peut dire qu'il n'y aurait probablement pas de vie morale sans l'exemplarité de grands témoins de lavie morale.»3.

L'autorité comme extérioritéL'autorité de prime abord, c'est l'autre.

On peut repenser à la notion de tiers médiateur en psychanalyse.

En effet,le père vient en tant qu'élément de l'extérieur briser la fusion qui peut exister entre la mère et l'enfant qui pendantle temps de gestation n'ont fait qu'un.

Le père est donc considéré dans un premier temps comme cet autre – cetautre qui rappelons-le a incarné jusque très récemment, à lui seul, l'autorité parentale.

Autorité et altérité semblentaller de paire.«Selon Lévinas, c'est de l'autre que nous vient l'injonction de ce qu'il nomme l'appel à la responsabilité.

Ainsi, tenirsa promesse, ce n'est pas simplement se mettre en accord avec soi-même, de peur de se renier, c'est aussirépondre à l'attente de l'autre : quelqu'un compte sur moi, compte que je tiendrai ma promesse, et m'y aide en m'yobligeant.

La première idée que nous retiendrons est donc celle d'une extériorité solidaire de l'idée de l'altérité.»Transition : le risque de l'autorité est donc de tomber dans l'extériorité la plus totale, ce que Kant appellel'hétéronomie, symptôme de l'immoralité même.

Outre ce caractère immoral, l'ombre de l'autoritarisme guête...

Il estdonc nécessaire de s'interroger sur les fondements de l'autorité L'autorité : la question des fondements de ce concepts aux multiples visages1.

L'autorité et / ou les autorités : la pluralité des autoritésPluralité des autorités : l'autorité parentale, autorité judiciaire, autorité policière, autorité gouvernementale, autoritéprofessorale...

Multiplicité qui se cache derrière l'unité inhérente au concept d'autorité que nous avons explicitéprécédemment.2.

Un fondement : le savoir incluant la compétence comme savoir faire ?Platon dans la République, inscrit la connaissance au fondement de l'autorité.

Ainsi contrairement aux régimes enplace qui adoptent le critère de l'argent (ploutocratie), de la timocratie (honneur), Platon, en soulignant le caractèredécadent de ces régimes et le caractère arbitraire de leurs fondements, propose un critère objectif fondé sur laconnaissance, et la compétence.

Pourquoi objectif ? Parce que l'objet de la connaissance dans le systèmeplatonicien est l'Idée.

Pour prendre l'exemple de l'autorité politique, qui apparaît comme étant la première formed'autorité, ontologiquement et chronologiquement parlant, seul l'individu qui aura suivi le cursus le menant àl'observation des Idées sera habilité à gouverner.

La connaissance pouvant être pris au sens de compétenceapparaît comme étant la condition sine qua non de l'autorité.3.

Un fondement : la reconnaissance – quand l'autorité est autoriséeCependant, la conception de l'autorité selon Platon, est sujette à critique.

En effet la question qui se pose est lasuivante : qui pourra être dit habilité à affirmer qui est capable ou non, qui est compétent.

A nouveau, nous avonsaffaire au problème de la régression à l'infini.

L'autorité se doit de ne pas être entièrement fondée de l'extérieur.

Eneffet, l'autorité pour être légitime se doit d'être autorisée.

Qu'en est-il de ce concept «d'autorité autorisée ?»«Ainsi, Rousseau, partant de la thèse que la volonté générale ne se réduit pas à la volonté majoritaire, à la sommedes volontés individuelles, est amené à se demander comment cette volonté générale peut se relier à nos volontésindividuelles.

Ce ne peut être, propose-t-il, qu'à l'aide d'un médiateur, à savoir, le législateur.

Avec le législateur,nous tombons sur une figure majeure de l'autorité, celle de l'autorité autorisée.» (RICOEUR, op.cit.)cf ROUSSEAU, Contrat Social, Livre I chap.

VII, Du souverain.«Afin donc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement qui seul peutdonner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout lecorps : ce qui ne signifie autre chose sinon qu'on le forcera d'être libre ; car telle est la condition qui donnantchaque Citoyen à la Patrie le garantit de toute dépendance personnelle ; condition qui fait l'artifice et le jeu de lamachine politique, et qui seule rend légitimes les engagements civils, lesquels sans cela seraient absurdes,tyranniques, et sujets aux plus énormes abus.» Le dépassement du caractère paradoxal de l'autorité – l'autorité non pas autoritaire mais source d'autonomie1.

L'autoritarisme – une forme dévoyée de l'autorité : une autorité qui n'est déjà plus autoritéDès lors que l'autorité n'est pas autorisée, elle devient autoritarisme, autrement dit abus de l'usage même del'autorité.

Si on peut penser à l'autoritarisme de certains professeurs, l'autoritarisme se manifeste de façon plusparadigmatique et à plus grand échelle dans les régimes autoritaires.

Exemple : Italie de Mussolini, Allemagne du IIIème Reich, Espagne sous Franco, URSS sous Staline...Sans rentrer dans la distinction entre régime autoritaire etrégime totalitaire ce qui n'est pas notre propos dans le cadre de notre réflexion sur l'autorité, il est nécessaire dedéfinir ce qu'on nomme un régime autoritaire :« L'autoritarisme désigne un rapport gouvernants-gouvernés reposant de manière suffisamment permanente sur laforce plutot que sur la persuasion.

Egalement, une relation politique dans laquelle le recrutemet des dirigeants relèvede la cooptation et non de la mise en concurrence électorale des candidats aux responsabilités publiques.

» (G.HERMET)L'autoritarisme apparaît donc comme une corruption même de l'autorité, quasiment un extrême négatif de l'autorité.Souvent ce qui est remis en question n'est donc pas l'autorité en tant que telle mais une forme dévoyée de celle-ci.L'autorité loin d'être autoritarisme est quête d'autonomie en vue d'un bien commun.2.

L'autorité – Par delà un rapport de commandant à commandé : une quête en vue de l'autonomie et du biencommun ?L'autorité par le biais de la thèse de Rousseau apparaît comme nécessairement autorisée.

Cette autorisation impliquela notion de reconnaissance.

En effet pour qu'il y est autorité, cette dernière doit être reconnue.

Le roi n'est roi queparce qu'il est reconnu comme tel par ses sujet.

L'autorité est reconnaissance mutuelle, du roi envers ses sujets, etde ses sujets envers lui.Cette reconnaissance mutuelle a pour conséquence directe la responsabilité.

Ainsi l'autorité. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles