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TEMPS ET BONHEUR : SONT-ILS COMPATIBLES ?

Publié le 31/03/2023

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« TEMPS ET BONHEUR : SONT-ILS COMPATIBLES ? A) Qu’est-ce donc que le temps? AUGUSTIN : les trois temps.

Manuel p.398 et BERGSON : distinction temps pensé et durée vécue.

Manuel p.401 « Peut-on être heureux en dépit de cette conscience du temps qui passe ? » La réponse du stoïcien SENEQUE.

Manuel p.406 à 409 Qlq remarques sur le stoïcisme B) Bonheur et plaisir La lettre à Ménécée, EPICURE (341 av.

JC.- 270 av.

JC.) Fondateur d’une école à Athènes en 306 : le Jardin.

Il meurt dans de très grandes souffrances physiques mais avec la sérénité qui sied à sa philosophie qui vise avant tout le bonheur, pensé comme accessible. Pour EPICURE, le bonheur réside dans le plaisir.

D’où sa réputation de jouisseur mais attention vous avez bien compris que cette réputation ne tient pas compte du détail de sa pensée qui vise bien plus la modération que l’accumulation. L’épicurisme est certes un hédonisme (en grec plaisir se dit hêdonê).

« Nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse » écrit-il mais ce plaisir doit être stable et non déréglé. On lit ainsi dans La Lettre à Ménécée : « Quand nous disons que le plaisir est notre ultime but, nous n’entendons pas par là les plaisirs des débauchés » « Ce ne sont pas les beuveries et les orgies continuelles, les jouissances des jeunes garçons et des femmes, les poissons et les mets qu’offre une table luxueuse qui engendrent la vie heureuse » Pq alors ce malentendu puisque les textes et la vie même d’Epicure ne recèlent aucune ambiguïté ? Il fut plus un ascète qu’un débauché.

Vivre content de peu avec un peu d’eau, du pain, du fromage et entouré d’amis ; telle était la vie dans le Jardin.

C’est peut être parce que comme l’écrit Cicéron (106.43av.JC) dans sa réfutation de l’épicurisme : « le mot plaisir a quelque chose d’odieux, de mal famé, de suspect » (Des Fins II, IV, 12) ; « il manque de noblesse ».

Tout se passe comme si l’expérience du plaisir réveillait un sentiment de culpabilité, attisait les peurs les plus obscures.

La peur de l’excès, de la débauche dans laquelle on se perd? On peut aussi invoquer la malveillance, ou l’incapacité à comprendre dont sa philosophie fut victime. Il est vrai aussi que ses écrits ne laissent pas de doute sur l’importance qu’il accorde au plaisir qui est par nature plaisir corporel, plaisir de la chair ou du ventre.

Epicure veut dire que le plaisir est ce qui se ressent. En cette matière comme en toutes les autres le moyen de mesure est la sensation.

Sentir est une expérience corporelle.

Même quand les plaisirs sont des plaisirs de l’âme, l’expérience dans laquelle ils s’éprouvent est une expérience corporelle.

Par exemple, la joie que donne la connaissance de la nature est délivrance des craintes suscitées par les superstitions, en particulier de la crainte des souffrances qui nous attendent dans le monde infernal.

Par exemple encore, il y a une joie de l’amitié mais celle-ci est liée à l’assurance de ne pas être abandonné dans la maladie ou la vieillesse. La signification de l’expression « plaisir de la chair ou du ventre » est donc très précise.

Elle ne consiste pas à exalter les plaisirs de la bouche ou du sexe.

Mais c’est ce genre de fantasme qu’engendrent les notions de « chair » ou de « ventre ».

Fantasme ne pouvant que scandaliser si l’on a présent à l’esprit le mépris du corps qu’a pu entretenir le platonisme avec le thème du « corps, prison de l’âme » et plus tard le christianisme avec le thème du « corps, siège du péché ».

Ainsi le mot chair désigne chez St Paul, parmi d’autres acceptions, l’ensemble des concupiscences asservissant l’homme au péché et le vouant à la mort.

On comprend mieux donc les dérives engendrées pas ses propos mal compris. EPICURE soutient aussi que le plaisir est en soi un bien.

« Nul plaisir n’est en soi un mal » lit-on dans la maxime principale, VIII. Si certains plaisirs doivent être condamnés, si la débauche ne peut pas être conseillée, ce n’est donc pas parce qu’elle serait un mal par principe, c’est que le plaisir qu’elle promet n’est pas au rendez-vous.

Ce sont les conséquences néfastes de la vie dissolue qui la condamnent car si elle assurait le bonheur elle serait un bien. Mais elle implique des maladies, des tracasseries, conduit à l’opprobre qu’elle ne manque jamais de déclencher et engendre donc une insatisfaction permanente: Elle ne rend pas heureux. On comprend combien de telles affirmations heurtent tous les défenseurs de l’idéal ascétique, ceux que Nietzsche dénonce comme des nihilistes, prompts à haïr la vie, le corps, le plaisir au nom d’un néant auquel il faudrait sacrifier le réel. EPICURE distingue le plaisir stable (ou catastématique) et les plaisirs en mouvement. Les plaisirs en mouvement sont « doux et flatteurs ».

Se propageant dans la chair, ils provoquent une excitation violente et éphémère.

C’est en recherchant uniquement ces plaisirs que les hommes trouvent l’insatisfaction et la douleur parce que ces plaisirs sont insatiables et que parvenus à un certain degré d’intensité, ils redeviennent des souffrances. Le plaisir en mouvement est lié aux intermittences du désir ou du besoin.

Il est en général précédé de la souffrance, puisque son intensité procède de la tension qui se dénoue en lui.

Il est une sensation ponctuelle que l’on peut éprouver alors même que l’on est très malheureux.

En témoigne la vie de ceux qui pratiquent un hédonisme débridé.

Ce sont souvent des êtres en proie à une profonde détresse existentielle, recherchant des plaisirs divers et variés pour s’étourdir, pour fuir la douloureuse difficulté d’être.

Par ailleurs, comme l’ennui est vite au rendez-vous, il faut pratiquer une véritable surenchère des plaisirs.

En inventer de nouveaux, de plus forts.

La soif des plaisirs ne connaît pas l’apaisement.

Elle s’attise sans fin, enchaînant sa victime dans une spirale infernale, à la manière dont la drogue asservit le toxicomane dans une dépendance de plus en plus profonde.

La brûlure du manque, la servitude, l’insatisfaction sont d’ordinaire la rançon du culte des plaisirs. Une vie dissolue est une vie de « tonneaux percés ». C’est pq EPICURE oppose au plaisir en mvt, le plaisir en repos.

C’est un état d’équilibre qui est aux antipodes de l’expérience des plaisirs mobiles.

« La santé du corps, la tranquillité de l’âme sont la perfection de la vie heureuse.

Car tous nos actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur.

Lorsqu’une fois nous y sommes parvenus, la tempête de l’âme s’apaise, l’être vivant n’ayant plus besoin de s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni chercher autre chose pour parfaire le bien-être de l’âme et celui du corps. C’est alors, en effet, que nous éprouvons le besoin du plaisir quand par suite de son absence nous éprouvons de la douleur, mais quand nous ne souffrons pas, nous n’éprouvons plus le besoin du plaisir ». Pour EPICURE, le + haut degré du plaisir est donc la suppression de la douleur.

D’où l’équivalence des expressions : « souverain bien », « bonheur », « absence de souffrances corporelles càd aponie », « absence de troubles de l’âme ou ataraxie », « plaisir ». Ces considérations conduisent certains à qualifier l’hédonisme épicurien d’hédonisme négatif car au fond, pour Epicure, le plaisir ne serait rien d’autre qu’un état négatif c’est-à-dire l’absence de souffrances ou un état neutre : absence de souffrances mais absence de plaisir aussi.

Ce qui, il faut bien l’avouer, ne semble pas un idéal très réjouissant.

On a dit que c’était l’idéal d’un homme malade, n’espérant rien de mieux sous le nom de plaisir que le fait de ne pas souffrir. Les hommes souffrent physiquement et moralement, leur vie est empoisonnée de multiples craintes et asservie à des désirs vains.

Comment donc s’affranchir des craintes, des angoisses, des désirs illusoires exposant la vie au malheur ? Comment se rendre heureux ? La réponse est formulée au début de La Lettre à Ménécée : en philosophant. La philosophie est définie comme la méthode du bonheur.

Pq ? Parce que pour être heureux il faut : - D’abord comprendre quelles sont les causes du malheur.

Qu’est-ce qui est au principe de l’impuissance humaine à cultiver le plaisir d’exister ? Seul un travail d’analyse, de réflexion peut élucider cette question.

Or c’est là, la vocation de la philosophie dans sa dimension théorique. - Ensuite sur la base de ce diagnostic, il convient de définir et de mettre en œuvre un ensemble de principes propres à garantir la vie heureuse.

C’est là la dimension pratique de la philosophie.

Elle consiste en un certain art de vivre. EPICURE récuse le principe d’une activité humaine désintéressée.

L’individu est mû par la recherche de son plaisir et par son intérêt.

La philosophie n’est pas une fin en soi, elle est un moyen dans la recherche du plaisir.

Epicure considère que «.... »

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