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Temps et Durée ?

Publié le 13/04/2009

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temps

Par la mémoire, nous souvenant des battements précédents du pendule, nous lui accordons de durer comme nous durons nous-mêmes. Supprimons au contraire la mémoire, et nous supprimons du même coup tout lien temporel entre les phénomènes.

B. Le temps est un milieu homogène, comme l'espace. De ce qui précède, il ne faudrait pas conclure que le temps revêt tous les caractères de la durée. Il ne conserve en fait que le caractère de succession. Si, contrairement à la durée, il est mesurable, c'est qu'il emprunte ce caractère complémentaire à l'espace. Mesurer le temps, c'est toujours mesurer l'espace ? que l'on songe par exemple à l'invention des cadrans ? mais dans la mesure du temps, on ne s'occupe pas de ce qui remplit qualitativement les intervalles entre le début et la fin. C'est ainsi que les astronomes prévoient le retour de telle comète ou annoncent telle éclipse, en ne tenant compte que des conjonctions, c'est-à-dire des simultanéités dans l'espace. Que la vitesse des phénomènes produits dans le monde croisse universellement et devienne double ou triple, et rien ne sera changé à la mesure du temps.

  • durée:

   Alors que le temps, comme grandeur physique homogène et mesurable, se réduit à une suite discon­tinue d'instants ponctuels, la durée est le temps subjectif, tel que nous le vivons, qui transcende toujours l'Instant ponctuel en empiétant sur le passé et sur l'avenir.

   Bergson montre ainsi que la durée, ou temps vécu, est hétérogène, continue et qualitative, contrairement au temps physique, qui n'en est que la spatiallsation abstraite pour les besoins de l'action.

temps

« A.

— Le temps est succession, comme la durée.Par eux-mêmes, les êtres physiques sont étrangers à la notion de chancellement, puisqu'ils ne sont pas doués deconscience, et que la conscience est nécessaire pour qu'on ait le sens de l'écoulement.

Il ne peut donc pas êtrequestion de durée, à proprement parler, pour les phénomènes, mais seulement de simultanéité dans l'espace.Comment sommes-nous donc amenés à la notion de temps ? A chaque moment de notre durée peut correspondre,dans le monde physique, une oscillation de pendule.

Par la mémoire, nous souvenant des battements précédents dupendule, nous lui accordons de durer comme nous durons nous-mêmes.

Supprimons au contraire la mémoire, et noussupprimons du même coup tout lien temporel entre les phénomènes. B.

— Le temps est un milieu homogène, comme l'espace.De ce qui précède, il ne faudrait pas conclure que le temps revêt tous les caractères de la durée.

Il ne conserve enfait que le caractère de succession.

Si, contrairement à la durée, il est mesurable, c'est qu'il emprunte ce caractèrecomplémentaire à l'espace.

Mesurer le temps, c'est toujours mesurer l'espace — que l'on songe par exemple àl'invention des cadrans — mais dans la mesure du temps, on ne s'occupe pas de ce qui remplit qualitativement lesintervalles entre le début et la fin.

C'est ainsi que les astronomes prévoient le retour de telle comète ou annoncenttelle éclipse, en ne tenant compte que des conjonctions, c'est-à-dire des simultanéités dans l'espace.

Que lavitesse des phénomènes produits dans le monde croisse universellement et devienne double ou triple, et rien ne serachangé à la mesure du temps.

La notion de temps est donc une notion scientifique, fondée sur l'homogène et lequantitatif, et donc radicalement différente de la notion de durée pure. III.

— LA DURÉE CONCRÈTE. Après avoir étudié les notions de durée pure et de temps, qui résultent toutes les deux d'une abstraction de l'esprit,il faut maintenant revenir à la notion concrète de la durée vécue.

La durée concrète est celle d'une conscience quiest associée intimement à un corps, de telle sorte qu'on trouvera en elle deux pôles. A.

— Le moi profond.Lorsque la conscience se recueille, loin de l'agitation des sens, elle a accès au « moi profond ».

Les étatspsychiques paraissent alors sous leur vrai jour.

Ce sont des états qualificatifs, où il est impossible d'introduire lamesure, et qui se fondent les uns dans les autres. B.

— Le moi superficiel.Mais un tel recueillement n'est pas fréquent.

L'image de l'espace envahit notre conscience.

Familiarisés avec lanotion d'étendue par le canal des sens, « nous juxtaposons nos états de conscience de manière à les apercevoir,non plus l'un dans l'autre, mais l'un à côté de l'autre ».

(Données immédiates.) Fascinés par les sens, nous risquonsdès lors de ne jamais approfondir la vie intérieure, pour nous répandre dans le monde des phénomènes physiques etsociaux.Le « moi profond » et le « moi superficiel » ne sont pourtant en réalité qu'une seule et même personne, mais laconscience oscille entre ces deux positions-limites, parce qu'elle hésite entre la durée et le temps. CONCLUSION. — Dans son étude magistrale, Bergson a souligné la valeur de la notion de durée pure, et son style montre clairement ses préférences pour le « moi profond » qui tente de rejoindre cette durée pure.

La notion detemps devient dès lors « un concept bâtard » qui « contamine » la durée pure.

La résonance affective de cesmétaphores témoigne que, pour BERGSON, la question de la distinction entre le temps et la durée pure n'était pasune distinction purement académique, mais qu'elle devait servir de fondement à une métaphysique de la liberté et dejustification, a une mystique. »

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