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Texte de Hume sur la religion

Publié le 02/10/2013

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hume

"N'importe quelle affection humaine peut nous conduire à la notion d'une puissance invisible et intelligente, l'espoir aussi bien que la crainte, la gratitude aussi bien que l'affliction. Mais si nous examinons notre propre coeur ou observons ce qui se passe autour de nous, nous découvrirons que les hommes s'agenouillent bien plus souvent sous l'effet de la mélancolie que sous celui des passions agréables. Nous acceptons facilement la prospérité comme notre dû, et nous nous interrogeons peu sur sa cause ou son auteur. Elle suscite la gaîté, l'activité, la vivacité et une intense jouissance de tous les plaisirs de la société et des sens ; et tant que nous demeurons dans cet état d'esprit, nous avons peu le loisir ou le goût de penser aux régions invisibles ou inconnues. D'un autre côté, tout accident funeste nous alarme et nous incite à rechercher les principes de son origine ; la crainte du futur jaillit et l'esprit, en proie à la méfiance, à la terreur et à la mélancolie, a recours à toutes les méthodes susceptibles d'apaiser ces puissances intelligentes et secrètes dont, pensons-nous, notre sort dépend entièrement."

L'auteur a exposé ses deux thèses, mais ne les a pas démontrées. C'est le travail de la seconde étape du texte, qui s'attache surtout à prouver la validité de la seconde thèse. Il procède en deux temps: en premier lieu (l.·6-11), il montre pourquoi les affections agréables ou joyeuses ne conduisent pas à une croyance religieuse; en second lieu (l. 11-16), il explique pourquoi les affections tristes y mènent naturellement.

hume

« 0 Analyse du texte LES TERMES À RETENIR Trois types de termes sont à retenir : .,..

Des expressions se rapportant à la religion et à Dieu (ou aux dieux) : « une puissance invisible et intelligente » (1.

2), « les hommes s'age­ nouillent » (1.

5), « sa cause ou son auteur » (1.

8), « régions invisibles et inconnues » (1.

11 ), « les principes de son origine » (1.

13), « ces puis­ sances intelligentes et secrètes » (1.

15).

L'une des difficultés du texte est d'ailleurs de repérer ce thème essentiel, puisque ni la religion ni Dieu ne sont cités nommément: Hume procède uniquement par périphrases -une des tâches du commentaire consistera d'ailleurs à expliquer la persistance de ce procédé stylistique .

.,..

Un ensemble de termes désignant les passions en général ou cer­ taines passions particulières.

Ainsi « affection humaine » (1.

1), « pas­ sions agréables » (1.

6), et les nombreux exemples de passions, senti­ ments et sensations mentionnés par Hume : « espoir » (1.

2), « crainte », « gratitude », « affliction » (1.

3) ; « mélancolie » (1.

6 et 14) ; « gaîté », « vivacité », « jouissance », « plaisirs » (1.

8-9) ; « méfiance », « terreur » (1.

14).

Il faut noter, malgré la grande variété des exemples présentés, que chaque passion appartient à l'un des deux grands types de sentiment distingués par Hume lui-même : soit la « mélancolie » (autrement dit la tristesse), soit les « passions agréables » (autrement dit la joie ou le plaisir).

Cette association des thèmes de la passion et de la religion peut paraître étonnante, paradoxale.

Elle constitue à la fois la difficulté et la richesse du texte, puisque (nous le verrons), l'objet de Hume est d'expliquer la naissance de la croyance religieuse par la passion .

.,..

Des expressions se rapportant à la notion de causalité : « puissance invisible et intelligente » (1.

2), « sa cause ou son auteur » (1.

8), « les principes de son origine » (1.

13), « puissances intelligentes et secrètes » (1.

15).

Tous ces termes sont importants, car ils suggèrent implicitement la définition que Hume donne de Dieu ou des dieux : ils déterminent les événements du monde à exister ; autrement dit, ces puissances divines sont définies comme causes des bonheurs et malheurs humains.. »

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