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Thomas Münzer (1489-1525) ou la logique de la révolution

Publié le 28/10/2009

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Il est intéressant de constater que, tout comme Luther, Münzer appartient à l'ordre des Augustins et qu'il reçut comme lui une formation humaniste. Mais alors que pour Luther, le chrétien ne peut pas toucher à l'ordre du monde, voulu et institué par Dieu, car cela serait sacrilège, Münzer, au nom même de l'évangile, en tire exactement la conclusion inverse : le chrétien doit s'emparer du pouvoir afin de faire cesser le mal qui s'étend, car il s'agit d'émanciper le peuple de Dieu de tout pouvoir tant ecclésiastique que civil.  Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, que non seulement il se sépare de Luther mais encore le considère purement et simplement — à partir du moment où ce dernier prend le parti du pouvoir contre la « révolte évangélique « — comme un traître, un hypocrite et un allié du pouvoir à renverser.  Lorsque Münzer rencontra en 1519, à l'âge de trente ans, Luther, âgé lui de trente-six ans, tous deux étaient déjà tellement fermes l'un et l'autre dans leurs positions, aux antipodes l'un de l'autre, qu'aucun accord ni religieux ni politique ne put en résulter.

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