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Tout ce qui arrive a-t-il forcément une cause ?

Publié le 22/02/2004

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En un mot, un tel homme, sans plus d'expérience, ne ferait jamais de conjecture ni de raisonnement sur aucune question de fait ; il ne serait certain de rien d'autre que de ce qui est immédiatement présent à sa mémoire et à ses sens. « HUME L'affirmation de la causalité n'est pas légitime quand nous avons vu plusieurs fois la même conjonction, nous concluons qu'il y a connexion nécessaire et qu'à l'avenir il en ira de même. Nous présupposons que l'avenir ressemblera au passé. Mais ceci nous n'avons pas le droit de l'affirmer, car si l'expérience nous montre que jusqu'ici les choses se sont toujours passées ainsi, elle ne dit rien sur le futur. [] On peut difficilement refuser le déterminisme naturel postulé par la science, même si l'idée générale de causalité est critiquable lorsqu'elle simplifie abusivement le monde. Tout ce qui arrive a nécessairement une cause mais n'a pas forcément de raison. En effet, la cause n'est qu'un antécédent alors que la raison est un principe d'intelligibilité. Et il est vrai que la cause d'un phénomène n'est pas toujours son explication. Nous pouvons avoir l'impression qu'un phénomène n'a pas de cause parce que ce qui le produit (la cause) ne le rend pas compréhensible (la raison). Supposons avec Russell, une dinde consciencieusement inductiviste amenée un beau jour dans une ferme d'élevage.

La causalité organise l'expérience et permet de la connaître. Il faut concevoir tous les phénomènes dans un rapport d'antécédent (la cause) à conséquent (l'effet) conformément à l'idée de déterminisme naturel et universel. Mais, l'idée de cause n'est que l'idée d'une conjonction qui nous apparaît comme constante à la suite de l'habitude que nous avons de voir les choses se succéder dans un certain ordre temporel. Mais rien ne prouve sa validité.

  • I) Rien ne peut arriver sans cause selon le principe de causalité.
  1. Pas de phénomène sans cause
  2. Le déterminisme du monde
  3. Le hasard n'existe pas
  • II) Cause et croyance.
  1. L'idée de causalité est le produit de notre imagination
  2. Cause et Habitude
  3. L'indétermination du monde

.../...

« produisent les mêmes effets.

» Ce principe de causalité affirme qu'il y a de l'ordre dans la nature, qu'il y a dessuccessions de phénomènes qui se produisent de manière presque identique.A ce principe de causalité se sont peu à peu substitués, dans les sciences expérimentales, la notion de loi etle principe du déterminisme. Le hasard n'existe pas.C'est une illusion subjective.

Il n'y a de hasard que par rapport à une interprétation humaine.

Si un pot defleurs en tombant tue un passant, c'est un «hasard» fâcheux en ce sens que l'action apparaît délibérée alorsqu'elle ne l'est pas.

Mais il n'y a rien d'indéterminé dans ce type de hasard, puisque la chute du pot de fleursest explicable.

Le hasard n'est rien d'autre qu'un phénomène imprévisible mais non pas indéterminé.Pour le savant la notion de déterminisme équivaut en pratique à celle de prévisibilité.

Louis de Broglie nous ditque pour le physicien « il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés àl'instant présent ou aux instants antérieurs jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permetde prévoir rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure ».On parlera de hasard pour désigner un fait qui échappe à tout pouvoir humain de le déterminer d'avance, unfait imprévisible, sans pour cela vouloir dire que le fait attribué au hasard est un fait sans cause.

Par exemple,j'ai gagné un lot à la loterie nationale C'est un hasard.

Mais soulignons avec Vassails que « Loin de signifierl'absence de relations, de lois nécessaires, le hasard manifeste au contraire leur trop d'abondance, leur tropde complexité eu égard à nos possibilités pratiques d'information et de prévision.

» Le hasard n'est pas lacontingence, il se réduit à mon ignorance d'un déterminisme qui existe.

Et comme l'avait vu Spinoza, le hasardn'est pas l'absence de nécessité, mais l'ignorance de la nécessité.

[L'expérience ne révèle aucune connexion nécessaire maisseulement une liaison contingente entre les phénomènes.Ce n'est que la répétition de la succession de certains événements qui crée l'illusion que tout doit agir une cause.] Causalité et imaginationL'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad quel'expérience est la source de toutes nos connaissances.

Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume,que des « copies de nos impressions sensibles ».

Non seulement l'expérience est la source de nos idées maisencore elle explique l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notre esprit.

Qu'il s'agissed'association par ressemblance (deux idées s'appellent l'une l'autre quand leurs objets ont été donnés denombreuses fois soit l'un à côté de l'autre, soit l'un après l'autre).

C'est toujours dans des expériencesantérieures et répétées que se trouve la raison de ces associations. Le soleil se lèvera-t-il demain ? Bien sûr que oui serions-nous tentés derépondre, sauf extravagance.

Pourtant, qu'est-ce qui nous permet defonder cette affirmation ? Pas autre chose que l'habitude : nous avonstoujours vu le soleil se lever et après notre mort, nous supposons qu'ilcontinuera à poindre à l'horizon.

Or, d'une habitude (nous avonstoujours vu…), pouvons-nous à bon droit tirer une loi et une certitude ?Hume n'est pas fou, il se doute bien que le soleil va continuer à se levermais son raisonnement marque les limites de ce que nous pouvonsapprendre par l'expérience et par l'induction (aller du singulier augénéral).

Quand nous voulons comprendre un phénomène, nous nousfions toujours à nos inductions.

Nous voyons de la fumée s'éleverderrière une colline et nous en induisons alors qu'il y a un feu que nousne percevons pourtant pas.

Nous relions un phénomène à un autre etcette mise en relation naît d'une répétition d'expériences qui nous faitdire ensuite sous forme de loi : « il n'y a pas de fumée sans feu ».Cependant, il n'y a aucune liaison nécessaire entre eux.

Il faut doncdistinguer les vérités de fait et les vérités de raison.

Les premières sontcontingentes et relèvent de l'expérience, ce sont des conjonctions dephénomènes (A et B).

Les secondes sont nécessaires et renvoient àune logique de connexion (A donc B).

Quoi que l'on puisse invoquer :conviction intime, habitude, autorité de l'astronome ou vraisemblance,le fait que le soleil ne se lève pas demain est possible bien qu'improbable, et c'est pourquoi « nous tenterions donc en vain d'en démontrer la fausseté ».

En revanche,les vérités de raison sont toutes nécessaires (hier, aujourd'hui et demain) parce que leur contraire impliquecontradiction.

Par exemple, il serait contradictoire et donc impensable que la partie soit plus grande que letout.

Dans ces conditions, ce que l'on démontre en mathématique ou en géométrie a un coefficient de. »

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