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Tout comprendre est-ce tout excuser ?

Publié le 09/04/2004

Extrait du document

Après qu’un individu ou un groupe aient porté préjudice à quelque autre, en provoquant un dommage, une humiliation, en portant atteinte à son intégrité physique ou psychologique ou à sa réputation..., on peut tâcher de comprendre pourquoi ils ont commis de tels actes. Mais, à supposer que l’on puisse tout comprendre, peut-on tout excuser? Tout comprendre, est-ce tout excuser?  Peut-on, doit-on toujours disculper celui ou ceux qui ont mal agi dès lors que sont découvertes les motivations de leur action?  Qu’observe-t-on? Que tantôt on excuse après avoir compris et tantôt non. Et, en effet, quel sens pourrait bien avoir le fait de condamner toujours sans chercher à comprendre? Ne serait-ce pas absurde et injuste? Mais, d’autre part, s’il fallait toujours excuser après avoir compris, cela ne reviendrait-il pas à absoudre tous les crimes?    Ne faut-il pas excuser parfois? Et, pour cela, ne faut-il pas d’abord comprendre? Mais, suffit-il de comprendre pour toujours mettre hors de cause?    Excuser n’est pas pardonner. Le pardon est un acte de générosité d’une victime qui décide d’effacer la faute reconnue et connue de celui qui l’a fait souffrir, tandis qu’excuser, à l’inverse, consiste à reconnaître que celui qui a mal agi est hors de cause, qu’il n’y est pour rien, que précisément ce n’est pas de sa faute s’il a mal agi. Comme on dit, il a des excuses...  

« Après qu'un individu ou un groupe aient porté préjudice à quelque autre, en provoquant un dommage, unehumiliation, en portant atteinte à son intégrité physique ou psychologique ou à sa réputation..., on peut tâcher decomprendre pourquoi ils ont commis de tels actes.

Mais, à supposer que l'on puisse tout comprendre, peut-on toutexcuser? Tout comprendre, est-ce tout excuser?Peut-on, doit-on toujours disculper celui ou ceux qui ont mal agi dès lors que sont découvertes les motivations deleur action?Qu'observe-t-on? Que tantôt on excuse après avoir compris et tantôt non.

Et, en effet, quel sens pourrait bienavoir le fait de condamner toujours sans chercher à comprendre? Ne serait-ce pas absurde et injuste? Mais, d'autrepart, s'il fallait toujours excuser après avoir compris, cela ne reviendrait-il pas à absoudre tous les crimes? Ne faut-il pas excuser parfois? Et, pour cela, ne faut-il pas d'abord comprendre? Mais, suffit-il de comprendre pourtoujours mettre hors de cause? Excuser n'est pas pardonner.

Le pardon est un acte de générosité d'une victime qui décide d'effacer la fautereconnue et connue de celui qui l'a fait souffrir, tandis qu'excuser, à l'inverse, consiste à reconnaître que celui qui amal agi est hors de cause, qu'il n'y est pour rien, que précisément ce n'est pas de sa faute s'il a mal agi.

Comme ondit, il a des excuses... Qu'est-ce que cela signifie? Que l'on peut expliquer le geste de celui qui a mal agi de telle sorte que cetteexplication le justifie, c'est-à-dire révèle qu'en dépit de sa mauvaise action, il est resté juste, il n'a pas voulu fairedu mal.

Cela signifie donc que pour excuser, à la différence du pardon, il est nécessaire de connaître lescirconstances de l'action mauvaise, son origine, que donc pour excuser, il faut d'abord comprendre. Mais que veut dire comprendre exactement? Il ne s'agit pas d'être compréhensif à l'égard de celui qui a mal agi,c'est-à-dire faire preuve d'indulgence et de bienveillance après l'avoir reconnu comme un semblable sujet aux mêmesfaiblesses que soi.

Etre compréhensif est de l'ordre du pardon.

Ce qu'il s'agit de comprendre pour être en mesured'excuser ou de refuser de la faire, ce sont, non pas l'autre en tant que tel, mais les causes ou les raisons de sonaction mauvaise.

Les causes lorsque l'action n'était pas délibérées, voulue en tant que telle, mais provoquée,déterminées par des causes extérieures et indépendantes.

Des raisons, lorsque l'action a été réfléchie, préméditéeet voulue.

Dans le premier cas, l'homme agit de manière contrainte, contre son gré, de manière non-libre ; dans lesecond, il agit en tant que sujet, c'est-à-dire en tant qu'être doué de conscience et de liberté.

Mais, quoiqu'il ensoit de la présence ou de l'absence de liberté d'agir, c'est cela qu'il s'agit de comprendre pour pouvoir excuser. Et, en effet, il n'est pas rare qu'après avoir compris les causes ou les raisons d'une action qui s'est révéléedommageable, nous soyons conduit à ne pas tenir l'auteur de l'action pour coupable ou responsable de son gestemalheureux.

A moins qu'après avoir céder à la colère ou au désir de se venger, nous prenions conscience ducaractère injuste parce qu'injustifié de notre réaction.Un tel a mal agi, mais sous la contrainte d'un chantage, un autre parce qu'il n'avait pas prévu toutes lesconséquences de son action, un autre encore parce qu'il avait en vue quelque chose de plus grand qui l'a renduaveugle, un dernier parce qu'il avait l'excuse d'avoir lui-même souffert.En définitive, pour mettre hors de cause, pour disculper, justifier, il faut d'abord comprendre, connaître les causes etles raisons de l'action mauvaise. Mais a-t-on toujours raison d'excuser après avoir compris?Suffit-il toujours de comprendre pour excuser? A l'évidence non, puisque nous condamnons quelquefois, puisqu'aussi les tribunaux prononcent de légitimescondamnations.

Mais pourquoi cela ne suffit pas puisqu'il nous arrive bien d'excuser? Reprenons l'analyse.

On peut distinguer à l'origine d'une action des causes ou des raisons.

Examinons d'abord lesraisons.

Il apparaît dès l'abord que si ces raisons expriment l'intention de faire du mal, de nuire délibérément,quoiqu'on puisse les comprendre, c'est-à-dire en saisir le sens, aucune excuse n'est possible puisque dans ce cas onne peut pas mettre celui qui a agi hors de cause, le tenir pour étranger aux dommages qu'il a causé.

Mais pour ceuxqui n'avaient pas une telle intention, qu'en est-il? Leurs raisons d'agir dépourvues de toute volonté de nuire lesexcusent-elles? A première vue oui, mais ne devons-nous pas distinguer de bonnes et de mauvaises raisons,indépendamment des conséquences éventuellement fâcheuses de leurs actions? Agir pour soi au mépris des autreset de la loi, en vue de son plaisir au mépris de son bien, en vue de son intérêt au mépris de ses devoirs, tout celane constitue-t-il pas autant de mauvaises raisons, incapables par conséquent de justifier celui qui agit si, par. »

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