Tout n'est il affaire que d'interprétation ?
Publié le 28/03/2005
Extrait du document
Il radicalise par conséquent
la thèse que nous venons de défendre selon laquelle tout peut devenir objet
d'interprétation. Pour Nietzsche en effet, tout est déjà toujours objet d'une
interprétation. Plus encore, tout objet d'interprétation est déjà lui-même une
interprétation. Autrement, et contre Husserl, rien ne livre jamais de soi-même
son sens, contrairement à la thèse que nous avons défendue en première partie.
Nous pouvons cependant
demander : si tout interprétation, l'interprétation s'oppose t-elle alors encore
à quelque chose ? Autrement dit, la notion même d'interprétation a-t-elle encore
du sens ? En désignant en effet tout, elle ne se distingue plus de rien : autant
dire que la notion se vide.
Que dire de plus des objets
d'une louange, d'une prière ou d'une question ? Le problème par exemple de
savoir si l'objet d'une prière : « le désir ceci ou cela » est ou non une
interprétation semble être une fausse question. Le « ceci ou cela » n'a aucun
besoin d'être interprété ou même compris.
Analyse du sujet :
- Le sujet prend la forme d'une question fermée : il s'agira donc d'y répondre par « oui « ou « non «, avec toutes les nuances qui s'imposent, au terme d'une argumentation documentée.
- La notion qui pose le plus de difficultés est celle d'interprétation : elle est en effet au coeur de nombreux débats philosophiques, ce qui empêche de trancher radicalement son statut. Elle lègue donc des questions qui rendent délicate la possibilité de la définir.
- L'interprétation, dans le langage courant, s'oppose d'abord au fait, en ce que ce dernier s'impose sans justement nécessiter aucune interprétation.
- Elle est également proche de la notion de compréhension. Toute compréhension est-elle cependant une interprétation ? Par exemple, lorsqu'on me parle, ai-je besoin d'interpréter chaque mot ou bien est-ce que je les comprends directement.
- L'interprétation s'entend en deux sens : elle est d'abord le processus qui tente de dévoiler un sens, une signification. elle n'a alors pas le caractère de l'immédiateté, contrairement par exemple à l'intuition ou la perception. Elle peut deuxièmement désigner le résultat du processus, c'est-à-dire, la signification elle-même.
- La notion de « tout « est également problématique : faut-il y inclure le non-être par exemple, c'est-à-dire ce qui n'est pas ?
Problématisation :
Le problème qui se pose d'abord est celui du statut des objets de l'interprétation : peuvent-ils être n'importe quel objet. N'y a-t-il pas au contraire des objets qui se donnent sans plus, sans que soit nécessaire une interprétation, comme les objets de notre perception sensible ? Formulé autrement, notre problème revient à demander :
I – Y a-t-il des objets qui livrent toujours déjà leur signification ?
Inversement :
II – Y a-t-il des objets qui résistent à toute interprétation ?
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