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Toute vérité doit-elle être prouvée?

Publié le 15/02/2005

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Une métaphysique est impossible comme science. En particulier, la raison ne saurait prouver la liberté de notre volonté, l'immortalité de l'âme, l'existence de Dieu.Avec le grand rationalisme classique inauguré par Descartes, la raison apparaissait comme l'instrument infaillible d'une critique des illusions, généralement imputées aux sens ou à l'imagination.Or, avec Kant, l'illusion est portée au coeur même de la raison. Le rationalisme fait place au criticisme, cad à une critique permanente des moyens de la connaissance, et à un incessant procès de la raison contre elle-même et ses prétentions abusives. C'est le sens de l'illusion transcendantale : la raison prétend connaître au-delà des limites de l'expérience et déterminer des choses en soi, cad des objets qui ne sont pas donnés dans un phénomène sensible (le Moi, le monde, Dieu).L'illusion n'est plus seulement un déchet à éliminer (Platon, Descartes), mais elle est consubstantielle à l'instrument lui-même, la raison, qui se trouve empêtrée dans ses propres contradictions (antinomies : opposition d'une thèse et de son antithèse). La « Dialectique transcendantale » est donc cette partie de la « Critique de la raison pure » où Kant examine comment la raison se contredit elle-même lorsqu'elle veut connaître au-delà de l'expérience.Et il est bien question ici d'illusion, et non d'erreur, car l'illusion transcendantale est inévitable, incorrigible, à l'inverse de l'erreur. L'illusion transcendantale est un besoin structurel de la raison pure, et aucun effort d'attention ne peut y remédier.

La vérité est une propriété qui s'attribue à nos jugements et à nos énoncés. La preuve implique l'usage de la démonstration, c'est-à-dire du procédé par lequel on établit logiquement la vérité d'un énoncé en le déduisant de propositions premières et dont le modèle est la déduction mathématique. «Dieu existe«, «Dieu n'existe pas«, voici deux énoncés contradictoires : nécessairement l'un est vrai et l'autre faux. En en restant à la certitude immédiate, je risque d'en rester aussi à l'opinion non fondée et de ne pas accéder à la connaissance, au savoir. De plus, la connaissance, qu'elle soit scientifique ou philosophique, ne se définit-elle pas en partie par la recherche de fondements à nos affirmations, par quoi elle se différencie de la pure et simple opinion qui manque de ces assises nécessaires? La preuve, c'est ce qui peut apporter la certitude sans laquelle la vérité ne servirait à rien, dans la mesure où nous la posséderions sans le savoir. Si on me dit que le bleu est une propriété interne à la neige, que c'est une qualité sensible de la neige, je vois spontanément qu'il s'agit là de fausseté. C'est contre ce risque d'être abusé que tout esprit exigeant en quête du vrai doit se fixer comme exigence de prouver ce à quoi il adhère, ce à quoi il donne son assentiment. C'est par cette exigence aussi que l'esprit passe de la passivité de l'adhésion spontanée et irréfléchie aux certitudes immédiates et trompeuses, à l'activité par laquelle il va produire avec rigueur des certitudes objectives et réfléchies. Ce terme renvoie ici à une épreuve ; je sens en moi cette liberté de la volonté et je ne peux pas douter de son existence, elle se manifeste à moi avec évidence quand je la considère avec mon esprit attentif.

« La certitude (l'élimination de l'erreur) ; La facilité et l'économie d'efforts ; La fécondité et l'augmentation progressive des connaissances ; La sagesse, en ce sens que l'homme qui s'y soumet atteindra la connaissance de tout ce qu'on peut humainementsavoir. Resterait à dire pourquoi Descartes ressent le besoin de créer une méthode, applicable à tous les objets deconnaissance, après vingt-trois siècle de science et de philosophie.

La première partie du « Discours » en fournitl'explication, qui se présente comme une biographie intellectuelle.

Descartes y expose ce qui l'a poussé à sortir dessentiers battus, c'est une véritable crise de l'éducation qui est le signe d'une crise de civilisation.

Bon élève dans unexcellent collège, Descartes découvre avec consternation que tout ce qu'on lui propose, quelles que soient sonutilité et sa richesse, n'est bâti « que sur du sable et de la boue ».

Le doute s'immisce dans son esprit : alors qu'il aété éduqué par les meilleurs maîtres, sa recherche d'une certitude échoue.

Il cherchait, et l'éducation lui promettait« la connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie », mais il se trouve « embarrassé de tant dedoutes et d'erreurs, qu'il me semblait n'avoir fait aucun profit, en tâchant de m'instruire, sinon que j'avais découvertde plus en plus mon ignorance ». Le savant comme le philosophe se soucient de ne rien affirmer qui ne puisse être démontré.

Une preuve est ce quiconduit de manière sûre et certaine, indubitable, à admettre la vérité d'une proposition, par la démonstration logiqueou mathématique, ou d'une loi, par la vérification expérimentale.On distingue généralement deux types de preuves : la preuve par déduction et la preuve par induction.

La premièreprouve qu'une proposition est vraie en inférant la conséquence nécessaire de ce qui a été énoncé : c'est le cas dusyllogisme ; c'est aussi le cas de la méthode hypothético-déductive.

Au contraire, l'induction est une opération parlaquelle on passe du particulier au général, des faits aux lois.Mais ces deux types de preuves ne sont pas suffisants pour asseoir la vérité des propositions énoncées.

L'unesuppose des principes connus sans prouver la vérité de ces principes ; l'autre établit une probabilité et non unevérité puisqu'il peut arriver que l'on tire des conséquences vraies de principes faux.

On ne peut donc pas toutprouver rigoureusement.

La vérité absolue est inaccessible ; on ne peut qu'essayer de s'en approcher.On peut obtenir l'adhésion des hommes par la démonstration logique.

C'est le cas des propositions mathématiques ;c'est aussi le cas du cogito cartésien : ce qui se conçoit clairement et distinctement est vrai parce qu'il estimpossible de le mettre en doute.

En effet, je peux douter de tout, mais pour douter il faut bien une pensée quipense le doute.

Ainsi, la pensée est la première vérité et personne ne doute que 2+2=4. [II.

Mais les vérités du coeur obéissent-elles aux mêmes règles que les vérités de la raison ?] Notre raison est limitéePour Pascal, on ne peut accéder à une vérité religieuse que par la seule foi sans aucun recours à la raison : celle-ciéloigne de Dieu.

Aussi , le croyant doit totalement s'abandonner aux seules principes de la Révélation .

« La foi estdifférente de la preuve : l'un est humaine, l'autre est un don de Dieu » (Pascal). «Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point [...] C'est le coeur qui sent Dieu et non la raison.

Voilà ce quec'est que la foi.» Pascal, Pensées (1670). • Pascal distingue deux modes de connaissance.

La raison «connaît» sur le mode conceptuel et argumentatif,comme dans les mathématiques.

Mais Dieu échappe à ce mode de connaissance.

Il serait vain, pour Pascal, deprétendre en démontrer l'existence.

C'est le coeur qui «sent» Dieu.

La foi est donc une connaissance immédiate ettrop subtile pour pouvoir être argumentée.• La raison peut néanmoins être mise au service de la foi, de façon indirecte: c'est la célèbre théorie du «pari»pascalien, visant à convertir les incroyants.

II montre que l'homme a beaucoup à gagner en croyant, et,réciproquement qu'il n'a rien à gagner en en croyant pas.

Il est donc, en pratique, raisonnable de croire en Dieu,même si ce n'est pas rationnel, et n'a pas besoin de l'être.. »

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