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Toutes croyances sont-elles respectables ?

Publié le 27/02/2008

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  Plan   I)                   Le problème de la croyance comme opinion : ne jamais la respecter.   ·         Le problème que l'on pose ici est celui de l'illusion, parce qu'il semble que toutes croyances, entendue comme opinion, doit non pas être respecter (considération distante) mais bien plutôt critiquée, dénoncée (méfiance accrue). ·         La recherche du vrai suppose une conversion radicale qui fasse passer du plan de l'opinion à celui d'un savoir  fondé en vérité. Vaincre l'illusion est possible, à condition de résister au premier mouvement qui nous porte à accepter ce qui s'impose à nous et malgré nous. L'illusion résulte en effet d'un abus de confiance : nous avons cru, à tort. Croire, c'est s'en remettre à quelque chose ou à quelqu'un d'autre que soi pour juger. Nous ne sommes, par conséquent, condamnés à l'illusion ou à l'erreur que pour autant que nous préférons croire que juger par nous-mêmes. On ne peut, ni ne doit donc, respecter toutes croyances qui auraient trahi notre confiance et qui serait le résultat d'une paresse à juger par soi-même. ·         A cet égard, l'analyse que fait Descartes sur l'illusion est exemplaire. Si l'illusion perceptive nous abuse, c'est que nous croyons le témoignage de nos sens et fondons sur lui nos jugements.

Angle d’analyse :

•    Le rapport spontané de l’homme au monde et à lui-même est un rapport de confiance. Nous prenons le monde pour ce qu’il se donne, nous croyons autrui, nous nous fions à nos sentiments ou nos impressions. C’est ce premier élan que vient contrarier l’expérience de l’illusion : ayant été abusée, notre confiance naturelle se trouve ébranlée. Une telle déconvenue provoque une crise qui peut mener au repli sur soi et au découragement : que l’illusion soit possible semble invalider par avance toute prétention à atteindre le vrai ou à prendre appui sur quelque certitude que ce soit. Mais affirmer qu’une croyance n’est jamais assurée et qu’il n’y a, par conséquent, pas de critère possible pour établir une équivalence entre opinion et vérité, croyance et savoir. •    On comprend alors que la question nous mène à nous poser le problème de notre rapport au monde, particulièrement dans les domaines de la connaissance. On devra alors aborder le thème de l’illusion voire de l’erreur. •    De plus, il faut distinguer, comme on l’a fait dès le début, les deux types de croyance : d’un côté l’opinion, de l’autre la foi. On ne peut pas traiter les deux dimensions de la même manière sans risquer de tomber dans une vue étroite et illégitime. C’est d’ailleurs ce que suggère la formule « toutes croyances «, on pourrait développer en disant toute forme de croyance par exemple. •    La question de leur respect suppose à fortiori celle de leur légitimité : on ne peut éprouver du respect pour qqch. qu’en tant qu’on en pense l’usage légitime. Problématique Toutes les formes de croyance, qu’il s’agisse de l’opinion (rapport à la connaissance) ou de la foi (rapport à la divinité) peuvent-elles, en droit, faire objet de respect, c’est-à-dire être accepter comme étant légitime même si l’on a affaire à des croyances divergentes ? Quels dangers court-on en accordant son respect à toutes croyances ? Et dans ce cas à quelles conditions une croyance est digne de respect.

« croire, en ce cas, signifie refuser de laisser nos sens nous induire en erreur et conduire notrejugement (attitude bien plus respectable).

Un bâton plongé dans l'eau paraît brisé, mais si nousjugeons qu'il l'est, nous ne sommes pas victime d'une illusion, mais responsables de notre erreur.

Enelles-mêmes d'ailleurs, les données des sens ne sont ni vraies ni fausses.

Les illusions des sensobéissent à des lois d'organisation du champ perceptif tout aussi régulières que celles qui régissentnotre perception dite « normale ».

On comprend alors que l'opinion porte le saut de la responsabilité :elle est, à double titre, indigne d'un quelconque respect.--> Descartes, Sixièmes réponses aux objections adressées aux Méditations . II) La question de la foi : le respect comme considération admirative mêlée de distante. · Le problème fondamental de la croyance ce n'est pas tant sont existence que sa visée.

Quand elle vise à se substituer au raisonnement, fondé sur la logique (c'est-à-dire lorsqu'on se remet à uneautre instance que notre propre raison pour juger), alors on ne peut la respecter, et bien au contraireil faut la combattre.

Parce qu'elle est responsable d'erreurs plus irraisonnées et illégitimes les unes queles autres.

Mais ici, nous nous attacherons à étudier ce qu'il en est de la croyance, non pas commeopinion, mais comme foi. · On pourrait ainsi expliquer la formule de Pascal « le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas » (formule souvent mal comprise) : en réalité, il s'agit ici de prendre conscience qu'il est desdomaines, comme celui de la divinité, qui sont impénétrables à la raison, et que seule la foi peutexpliquer.

Il en est ainsi de la croyance religieuse.

Son principe est par nature irrationnel, on ne peutavancer les preuves assurées de l'existence de Dieu, pour autant, la foi peut se définir comme cetteintime conviction qui parle au coeur et non pas à la raison.

Il ne sert donc à rien de soumettre lacroyance religieuse aux cribles de la rationalité. · On ne peut donc avoir une autre attitude que celle du respect ainsi défini comme cette considération admirative mêlée de distance.

En effet, la force de la foi d'un croyant doit êtrerespecter.

On ne peut juger adéquatement de la validité d'une telle croyance, mais la prégnanced'une telle croyance force le respect, on voit difficilement comment on pourrait (en droit !) ne pas larespecter.

D'abord parce que le respect est toujours réciproque : on respecte aussi pour êtrerespecter.

Le respect semble donc être la condition de possibilité pour qu'une tolérance existe entreles diverses croyances.

Si donc on ne peut qu'avoir un rapport de respect envers une croyancereligieuse ( et non jamais un rapport de véracité), ce rapport est pour autant fondamental, essentiel. · De façon parallèle, on pourrait reprendre, dans cette perspective, notre analyse de l'illusion et en prolonger les conséquences : on doit la distinguer de l'erreur.

En effet, l'erreur, pour Spinoza n'est qu'une simple « privation de connaissance » ( Ethique , LII, scolie de la proposition XXXV).

Nous avons beau savoir que lesoleil est extrêmement éloigné de nous, nous continuons à lavoir beaucoup plus proche qu'il ne l'est en réalité Or, cettecroyance est respectable en ce sens, et en ce sens seulement,parce qu'elle est l'expression d'un certain rapport au monde,témoin de la condition de l'homme dans le monde.

Elle estmanifeste de la façon dont en se rapporte à lui originairement,et en cela elle dit quelque chose de nous.

Dans cetteperspective cette forme de croyance est tout à faitrespectable, c'est-à-dire digne d'être objet d'intérêt, d'être prisen considération dans l'étude de l'homme dans son rapport aumonde. · Par ailleurs, si tout ce qui existe à une raison d'être (selon le principe de la raison énoncé par Leibniz), ce qui semble sansraison d'être a, en vérité, une raison d'être.

Or, c'est encomprenant que toutes croyances ont une origine et une raisond'être que l'on comprendra pourquoi, en ce sens, elles sontdignes de respect.

III) Les raisons de croire. · Croire, c'est être --> croire, ce n'est pas seulement, ce n'est peut-être pas d'abord penser, c'est être.

Avoir des croyances, on est croyant.

C'est la raison pour laquelle les croyances sontvéritablement le signe de notre identité, beaucoup plus que les pensées que nous pouvons formulersur des sujets plus abstraits.Les hommes tiennent plus à leurs croyances qu'à leurs connaissances, comme si ces dernières ne leurappartenaient pas vraiment.

D'ailleurs, on n'a jamais vu quelqu'un oublier ses croyances, alorsqu'oublier ses connaissances est habituel.. »

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