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Travaillons-nous pour seulement satisfaire nos besoins ?

Publié le 10/11/2009

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Le travail est donc un moyen qui nous permet de satisfaire nos besoins, et son caractère libérateur se résume dans cette citation de Marx : « Le domaine de la liberté commence là où s'arrête le travail déterminé par la nécessité. «

Cependant d’autres formes de travail pourraient exister. Des façons d’organisation du travail qui ne mettent pas en péril l’humanité des travailleurs. Par exemple l’expérience de ouvriers de l’entreprise Lip montre que d'autres formes de travail existent (à savoir l’autogestion) et peuvent parfois être beaucoup plus enrichissantes et encourageantes pour l'individu. Lorsque tout le monde se sent faire partie d'un tout (en l’occurrence un petit groupe: les LIP), tout se passe dans une certaine bonne humeur. Chacun souhaite délibérément participer au fonctionnement de l'entreprise car se sent responsable et important puisqu’on laisse la place à chacun de décider de ce qu'il veut faire et de prendre des initiatives. L’entreprise devient alors une véritable petite communauté où chacun est valorisé. Les ouvriers sont d’autant plus efficaces  qu’ils se sentent solidaires avec les autres dans l’objectif d’augmenter la production.

« seulement comme une activité contraignante dans l'objectif de satisfaire quelques besoins ou intérêts est une visionbien réductrice de celui-ci. En effet le travail peut aussi être une finalité recherchée et appréciée puisqu'il est un fait purement humain pouvant être libérateur et plaisant. Le travail est un fait purement humain.

On ne peut assimiler le travail des animaux à celui de l'homme.

Le travail de l'animal est conduit par son instinct ; il satisfait un besoin concret et immédiat.

Quand le loup poursuit unlièvre, c'est parce qu'il a faim et non parce qu'il aime courir ou chasser les lièvres.

A l'opposé, l'homme agit par saraison (ou par ses passions).

Marx montre que le travail fait corps avec l'intelligence.

Car travailler c'est transformerle réel et seule l'intelligence en est capable.

En effet l'homme transforme la matière pour l'adapter à ses besoins,mais il rectifie aussi ses pensées : l'évolution des mentalités est le fruit d'un travail humain.Max weber, dans son ouvrage L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme étudie l'aspect économique du protestantisme et la portée des idées religieuses sur l'activité économique.

Ainsi il a constaté que dans la religionprotestante le travail consiste à approfondir l'œuvre divine et à multiplier les richesses.

Travailler, épargner etinvestir sont des devoirs dictés par la religion : « le travail constitue surtout le but même de la vie, tel que Dieu l'afixé.

» Etre riche sur la Terre était pour les protestant un signe qui les assurait pour leur vie après la mort : le signed'être un « élu », d'accéder au paradis.De même, sans la connotation religieuse, Kant affirmait que contrairement aux animaux qui ont des griffes, descornes etc.

et qui peuvent satisfaire leurs besoins directement dans la nature, celle-ci n'a donné à l'homme que sesmains et son intelligence et il doit s'en servir.

Et c'est ce que l'homme a toujours fait : il a transformé la nature entravaillant pour se vêtir, se nourrir, se défendre, etc.

Kant dit que c'est le devoir de l'homme envers lui-même dedévelopper ses facultés, sans quoi il resterait inachevé.

Le travail n'est donc pas une contrainte, mais une œuvre :une création, une bonne action.Dans le mythe de Prométhée, ce dernier accorde aux hommes la technique et le feu.

Ainsi, quand les archéologuesdécouvrent un squelette, pour savoir s'il s'agit de celui d'un homme ou d'un singe, ils cherchent aux alentours pourtrouver quelques outils, ce qui est le signe de l'humain.« Ce n'est pas parce qu'il a des mains que l'homme est le plus intelligents des êtres, mais c'est parce qu'il est leplus intelligent des êtres qu'il a des mains.

» Ainsi Aristote accorde son humanité à l'homme à travers ce qu'il fait deses mains.

C'est en travaillant que l'homme évolue et devient un véritable humain.

Le travail peut aussi être une activité libératrice et plaisante.Comme on l'a déjà évoqué, le travail participe à l'intégration collective.

Il élargit notre champ relationnel, permet auxindividus de se reconnaître dans un groupe, se forger une identité, acquérir une situation, un statut au sein de lasociété qui les rapproche d'autres individus qui leurs ‘'ressemblent'’.Durkheim affirme que la division du travail a permis aux hommes de libérer leurs capacités intellectuelles et de lesrendre indispensables les uns pour les autres.

C'est cela qu'il appelle la solidarité organique qui est le propre dessociétés modernes (contrairement à la solidarité mécanique des sociétés primitives) : les tâches sont divisées etchaque individu remplit une fonction dont l'accomplissement est primordial pour le fonctionnement des autresactivités.

L'individu a donc une grande importance dans cette société et même s'il agit pour son propre intérêt, ilcontribue à l'intérêt de tous, comme l'affirme Smith.Il est des activités que la nécessité suscite mais ne commande pas.

Par exemple la chasse permet au chasseur dese nourrir, mais il y a bon nombre de chasseurs pour qui cette activité ne se confond pas avec le travail, elle lesdistrait.

Ou bien on peut donner l'exemple de Van Gogh qui réalisa des dizaines de tableaux sans jamais s'arrêteralors qu'il vivait dans une détresse absolue et n'a finalement vendu que deux toiles de son vivant.

La satisfactionde l'œuvre accompli pousse l'homme à travailler avec passion.

C'est ainsi qu'une élève de Terminale (la même quetout à l'heure) cherche à perfectionner sa dissertation de philosophie, car une fois le travail terminé, elle serasatisfaite de son travail et fière d'elle-même, une satisfaction qui récompense largement ses heures de travail.On ne vit pas pour travailler, mais on travaille pour vivre, ou plus encore : pour bien vivre.

On cherche donc dans letravail un aspect libérateur, au-delà de la simple satisfaction de nos besoins primaires.

Les progrès de la science etde la technique illustrent bien ce désir de l'homme de s'améliorer par le travail.

En effet, si Galilée a consacré sontemps à démontrer que la Terre était ronde, ce n'était pas pour se nourrir, mais pour faire évoluer les connaissancesde l'humanité.

Le travail élève l'homme.

Ainsi l'étudiant a certes pour objectifs de trouver après ses études un emploilui assurant des ressources pour vivre, mais il cherche aussi à apprendre des choses qui l'aideront à mieuxcomprendre le monde qui l'entoure le feront évoluer, cela lui procure un plaisir et une satisfaction.Hegel, en prédécesseur de Marx, disait que le pouvoir du maître est illusoire car dépend du travailleur qui un jourprendra conscience de sa force et se libérera : d'où le caractère libérateur du travail.. »

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