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Un enseignement de la vertu est-il possible ?

Publié le 28/02/2011

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Selon moi, la vertu c’est la capacité à faire du bien par le biais d’une bonne raison. Elle ne s’explique pas comme étant une action physique qui mène à un résultat, mais plutôt par une valeur morale qui une fois appliquée par une bonne raison, nous pousse à faire une bonne action. C’est pour cela qu’elle est présente chez tous les Hommes, mais elle se présente différemment pour chacun. Pour être plus clair, la vertu regroupe plusieurs valeurs morales (comme dans le texte de Ménon où on établit que la justice fait partie de la vertu), et donc chaque personne peut mener au bien par le biais d’une de ces nombreuses valeurs, alors qu’un autre pourrait le faire par une autre valeur.

« comme on le constate en lisant Diogène Laërce ( Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres , Livre VI « Diogène ») : « Un homme lui amena un jour son enfant, et le présenta comme très intelligent et d'excellentesmœurs.

« Il n'a donc pas besoin de moi » répondit-il.

» Cette méthode, certes louable, se révèle cependant être peu compatible avec l'évolution des sociétés.Celles-ci peuvent en effet difficilement se passer de la prise en charge systématique de l'éducation des individus quila composent.

On a d'ailleurs longtemps cru que l'on pouvait inculquer la morale aux enfants, à la manière den'importe quelle autre discipline scolaire.

La méthode employée procédait par injonctions du type « tu dois » ou « ilfaut », sans forcément plus de justification.

Par analogie, on peut penser à un professeur de mathématiques quienseigne l'arithmétique à son élève en lui faisant répéter ses tables d'addition et de multiplication en lui disant :« c'est ainsi et pas autrement ».

Que faire ici du libre arbitre et de la capacité de jugement de l'élève ? Doit-onl'empêcher à tout prix de se manifester pour que l'enseignement aille à son terme ? De plus, si la vertu pouvait effectivement s'enseigner à la manière d'une science, il faudrait alors qu'il existedes personnes spécialistes de la vertu aptes à former les âmes à devenir vertueuses.

La question est alors de savoirsi fréquenter un grande âme suffit pour reprendre à son compte ses qualités.

On peut trouver d'une certainemanière cette idée dans la formation des religieux, où les élèves qui souhaitent rentrer dans les « Ordres » doiventau départ accepter d'adopter de façon mimétique le comportement jugé exemplaire de leurs pères.

Dans ce cas,comme chez les Cyniques, la volonté ou l'adhésion totale du sujet pour devenir vertueux semble la clé de la réussitede l'enseignement. Mais en dehors de ces cas exceptionnels, la vertu peut-elle véritablement s'enseigner ? *** La difficulté à définir la vertu et donc à l'enseigner Dans l'antiquité grecque, Socrate a mis beaucoup d'énergie à tenter de déterminer ce qu'était la vertu,condition préalable pour pouvoir l'enseigner.

On trouve l'illustration de cette recherche dans deux dialogues dePlaton : le Protagoras et le Ménon. Dans le premier, Socrate affirme contre le sophiste Protagoras que la vertu, par sa nature propre, ne peuts'enseigner.

D'une part car elle n'est pas une technique (comme la médecine), dont seuls les spécialistes peuventdiscourir véritablement.

Au contraire, tout le monde peut en donner sa propre définition sans avoir eu aucunenseignement, ce qui rend évidemment le consensus difficile à trouver.

D'autre part, les grands hommes, aussivertueux soient-ils, peinent à transmettre leur savoir ou leurs aptitudes à leur proche, comme Périclès par exemple,le plus grand homme politique d'Athènes.

A la fin du dialogue, avec l'exemple du courage, Socrate avance cependantque plus un homme est savant, plus il est vertueux.

Si les lâches ne sont pas courageux, c'est qu'ils n'ont pas lascience de ce qui est réellement à craindre et de ce qui ne l'est pas. A défaut d'être une science qui s'enseigne, la vertu semble au moins requérir un savoir abouti pour se manifester. Reprenant cette analogie avec la science, Platon met en scène Socrate avec Ménon dans un dialogueparadoxal : avant de savoir si la vertu s'enseigne, il faudrait déjà en donner une définition, ce que les deuxinterlocuteurs peinent à formuler dans la première partie du dialogue.

Au moment où la recherche semble échouer,Socrate présente sa théorie de l'immortalité de l'âme et de la « réminiscence » (ressouvenir lié à l'immortalité) pourexpliquer qu'à son sens, si on ne peut définir la vertu, on peut au moins émettre quelques opinions vraies à sonsujet, comme Ménon et lui-même l'ont fait à l'instant, sans pour autant que cela aboutisse à une définitioncomplète.

Il lui semble en effet que nous pouvons avoir en nous la connaissance de ce que nous ne connaissonspas, d'où la nécessité de rechercher toujours avec ardeur les définitions qui nous semblent impossible à émettrespontanément. Ainsi, si la vertu ne peut vraisemblablement pas s'enseigner à la manière d'une science, chacun de nouspeut tout de même en faire preuve en ce que notre âme en a conservé la trace.

La question est maintenant desavoir comment il est possible de manifester concrètement cette vertu, à partir de notre capacité à le faire, a priori , indépendamment de tout enseignement. *** La vertu ne s'enseigne pas, elle se manifeste dans l'action La vertu serait donc une qualité innée (en puissance) que chacun pourrait développer, en fonction descirconstances et de son expérience : on juge d'ailleurs vertueux les actes plus que les discours sur la vertu.

Le biencausé par la vertu ne saurait être théorique, il se doit en effet d'être effectif pour être reconnu comme tel.

C'est ceque semblait suggéré Aristote avec cette idée que l'homme, qui a en lui le potentiel pour être vertueux, doit le. »

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