Devoir de Philosophie

Un homme doit-il justifier son existence ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Cela est purement irrationnel. D'où cette assertion de Spinoza : « la Nature n'a aucune fin qui lui soit fixée, et (...) toutes les causes finales ne sont que des fictions humaines » (L'Ethique, première partie, appendice). [« cause finale » est l'expression par laquelle Aristote désignait les buts vers lesquels tendait la nature] -         Le monde ressemble donc bien plus à ce que décrit Nietzsche dans La Volonté de puissance : « une force partout présente, un jeu de forces et une vague d'énergie, aussi bien une que « Multiple », se décomposant ici quand elle se concentre là, un océan déchaîné, un déluge de forces changeant éternellement (...) - : ce monde dionysiaque qui est le mien, de l'éternelle création de soi-même par soi-même, de l'éternelle destruction de soi-même par soi-même, ce monde mystérieux des voluptés à double tranchant, voilà mon par-delà le bien et le mal, sans finalité, à moins que le bonheur d'avoir accompli ce cycle soit un but, sans vouloir, à moins qu'un cercle n'ait le bon vouloir de tourner éternellement sur lui-même » (fragment de Juin-Juillet 1885, 38[12]) -         Ainsi peut-on comprendre que le monde est absurde, qu'il ne répond à aucune providence et qu'il ne possède pas de sens. -         Par conséquent, il est faux d'affirmer que l'existence humaine réponde à une certaine essence, et que justifier son existence, ce soit conformer son existence à cette essence car il n'y a pas de sens préexistant à l'homme. -         Il semble donc qu'on puisse en déduire que l'être humain n'a pas à justifier son existence, puisque celle-ci est de toute façon absurde.     L'homme doit produire sa propre essence pour justifier son existence.   -         Cependant, nous avons vu également que l'homme qui ne trouve pas de sens à sa vie est quelqu'un qui risque le malheur. Aussi, l'homme ne devrait-il pas justifier son existence au moins à ses propres yeux ? -         L'homme éprouve en effet le besoin de donner un sens à sa vie pour en supporter les souffrances. Faute de cela, l'homme éprouve l'angoisse, angoisse qui est celle de la liberté absolue : l'homme n'est lié à rien et rien ne l'oblige à quoi que ce soit, il est « condamné à être libre » (Sartre, l'Être et le néant).

« se fixe des buts également.

Cela est purement irrationnel.

D'où cette assertion de Spinoza : « laNature n'a aucune fin qui lui soit fixée, et (…) toutes les causes finales ne sont que des fictionshumaines » ( L'Ethique , première partie, appendice).

[« cause finale » est l'expression par laquelle Aristote désignait les buts vers lesquels tendait la nature] - Le monde ressemble donc bien plus à ce que décrit Nietzsche dans La Volonté de puissance : « une force partout présente, un jeu de forces et une vague d'énergie, aussi bien une que «Multiple », se décomposant ici quand elle se concentre là, un océan déchaîné, un déluge de forceschangeant éternellement (…) - : ce monde dionysiaque qui est le mien, de l'éternelle création de soi-même par soi-même, de l'éternelle destruction de soi-même par soi-même, ce mondemystérieux des voluptés à double tranchant, voilà mon par-delà le bien et le mal, sans finalité, àmoins que le bonheur d'avoir accompli ce cycle soit un but, sans vouloir, à moins qu'un cercle n'aitle bon vouloir de tourner éternellement sur lui-même » (fragment de Juin-Juillet 1885, 38[12]) - Ainsi peut-on comprendre que le monde est absurde, qu'il ne répond à aucune providence et qu'il ne possède pas de sens. - Par conséquent, il est faux d'affirmer que l'existence humaine réponde à une certaine essence, et que justifier son existence, ce soit conformer son existence à cette essence car il n'y a pas desens préexistant à l'homme. - Il semble donc qu'on puisse en déduire que l'être humain n'a pas à justifier son existence, puisque celle-ci est de toute façon absurde. L'homme doit produire sa propre essence pour justifier son existence. 3.

- Cependant, nous avons vu également que l'homme qui ne trouve pas de sens à sa vie est quelqu'un qui risque le malheur.

Aussi, l'homme ne devrait-il pas justifier son existence au moins àses propres yeux ? - L'homme éprouve en effet le besoin de donner un sens à sa vie pour en supporter les souffrances.

Faute de cela, l'homme éprouve l'angoisse,angoisse qui est celle de la liberté absolue : l'homme n'estlié à rien et rien ne l'oblige à quoi que ce soit, il est« condamné à être libre » (Sartre, l'Être et le néant ). - Comment justifier son existence si rien ne la détermine ? Comment rendre raison de quelque chose qui, de toutefaçon, est absurde ? - D'après Sartre, on peut rendre raison de son existence à soi-même, en donnant le sens qu'on souhaite à sa proprevie : « Chaque personne est un choix absolu de soi » écrit-ildans l'Être et le néant . - L'individu peut alors se constituer lui-même comme projet et engendre alors une certaine image de l'homme. - Le fait d'engendrer cette image de l'homme rend ainsi l'individu responsable vis-à-vis d'autrui : il donne un modèleà suivre qui n'est fondé que par sa liberté individuelle. - Ce sentiment de responsabilité à l'égard des autres justifie ainsi l'existence de l'individu libre. - On peut dire qu'ainsi, en donnant sens à l'existence humaine, l'homme libre produit une essence, il définitl'essence de l'homme. - D'où la célèbre phrase de Sartre : « l'existence précède l'essence ».

En effet, ce n'est pas en vue d'une certaine essence de l'homme, d'une naturehumaine, d'une définition de l'être humain que l'homme doit mener son existence.

C'est parl'existence qu'il mène qu'il définit ce qu'il est. - C'est donc par le sens qu'il donne à sa propre existence que l'homme justifie cette existence à ses propres yeux. - Et il est forcé de justifier cette existence pour échapper à l'angoisse. Conclusion : Dans une première partie, nous avons montré qu'il était possible de soutenir que l'homme devait justifier sonexistence en respectant l'essence de l'homme.

Nous avons ensuite montré en deuxième partie que le monde étaitabsurde, et que par conséquent, il n'était pas possible de supposer qu'une essence de l'homme préexistait à l'êtrehumain.

Nous avons alors présenté en troisième partie l'angoisse devant laquelle se trouvait l'homme livré àl'absurde, et avons par suite expliqué en quoi l'homme devait donner un sens à sa vie pour justifier son existence.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles