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Un homme qui vit sans folie n'est pas aussi sage qu'il croit ?

Publié le 01/01/2006

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folie
Il faut donc admettre une certaine folie, comme irréductibilié à la raison, mais non comme déraison. Proposition de plan   La sagesse ne peut admettre aucune folie, car elle consiste en une vie selon la raison.   On relève dans cette partie le côté manifestement hasardeux de la thèse posée par le sujet. En effet, la sagesse consiste en un savoir, lequel implique la raison tant théorique que pratique. La sagesse peut en effet être présentée comme le but de l'activité philosophique, laquelle pose une liaison indefectible entre le vrai et le bien. La vie bonne doit reposer sur une action droite, la droiture de l'action devant être évaluée par la raison. On peut ici penser à la sagesse stoïcienne : l'homme a en son pouvoir ses représentations, c'est donc bien sur elles qu'il peut faire porter son effort de sagesse : retenir son assentiment dès lors que la représentation est douteuse, assentir si elle est vrai et la refuser si elle est fausse. A partir de cette sagesse des représentations, il convient alors de développer une sagesse de l'action.Vivre comme un sage, c'est en effet posséder la vertu, laquelle consiste à vivre selon la raison. Sénèque le remarque dans la Lettre.

La sagesse doit admettre, à quelque degré que ce soit, une forme de la raison. La raison est en effet l'instrument du savoir, lequel est bien nécessaire à la sagesse (qui est savoir théorique et pratique). Néanmoins, la raison paraît ne pas suffire, et l'histoire connaît de mutliples exemples de raisons à l'oeuvre dans des crimes contre l'humanité ou des guerres planifiées. Cette raison instrumentale, qui ignore les fins, paraît plus terrifiante encore dès lors qu'elle se croit sage. On peut alors reconnaître l'existence d'une raison folle, d'autant plus folle qu'elle se croit sage. Mais si ce peut être folie pour la raison de se croire sage, alors peut être est-ce sagesse qu'elle se croit folle. En effet, se méfier de sa folie, si ce n'est pas encore être raisonnable, c'est peut être déjà être sage : savoir qu'on est fou. Le problème est donc le suivant : quelque raison est nécessaire à la sagesse, mais la raison seule n'y paraît pas suffire. Il faut donc admettre une certaine folie, comme irréductibilié à la raison, mais non comme déraison.

folie

« (le travail à la chaîne, les camps de la mort etc.).

La raison, calcul de moyens, instrumentale, n'implique pas lasagesse.

Parfois même, il peut paraître plus sage, plus moral, de ne pas agir selon son intérêt le plus privé etparticulier. "Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ;guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; jugeinfaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'esttoi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sanstoi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que letriste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'unentendement sans règle et d'une raison sans principe.Grâce au ciel, nous voilà délivrés de tout cet effrayant appareil dephilosophie : nous pouvons être hommes sans être savants ; dispensésde consumer notre vie à l'étude de la morale, nous avons à moindresfrais un guide plus assuré dans ce dédale immense des opinionshumaines.

Mais ce n'est pas assez que ce guide existe, il faut savoir lereconnaître et le suivre.

S'il parle à tous les coeurs, pourquoi donc y ena-t-il si peu qui l'entendent ? Eh ! c'est qu'il parle la langue de la natureque tout nous a fait oublier.

La conscience est timide, elle aime laretraite et la paix ; le monde et le bruit l'épouvantent ; les préjugésdont on l'a fait naître sont ses plus cruels ennemis [...], le fanatismeose la contrefaire et dicter le crime en son nom." ROUSSEAU • Le problème posé par le texte Il est facile de constater la diversité historique et géographique des moeurs ("dédale immense des opinionshumaines").

Peut-elle constituer un argument contre l'idée qu'il existe des principes moraux universels, susceptiblesde guider tous les hommes de la même façon ? Autrement dit, la diversité des moeurs peut-elle justifier unrelativisme qui rendrait incertaine l'idée même de moralité ?Par le terme de « conscience », le texte désigne donc exclusivement la conscience morale. • Le raisonnementIl est un fait que chacun entend en lui-même la voix de sa conscience qui lui dicte son devoir.Quelle est la nature de cette voix ? Rousseau emploie l'expression a instinct divin ».

Le mot « instinct » est engénéral utilisé pour caractériser les conduites animales ou ce qui, en l'homme, relève de son aspect « animal » ets'oppose à la raison.

Or, ici, Rousseau l'emploie au contraire pour nommer ce qui va diriger l'homme vers uneconduite non animale (« sans toi je ne sens rien qui m'élève au dessus des bêtes »).Parler d'instinct à propos de la conscience permet de ne pas l'identifier à la raison.

Comme l'instinct animal, laconscience n'est pas le résultat d'un apprentissage ou d'une réflexion, le fruit de connaissances : elle estspontanée, « innée ».

Mais, en même temps, l'adjectif « divin » différencie la conscience de l'instinct animal ensoulignant son caractère éminemment spirituel.Pourquoi sommes-nous « sourds » ? Si la conscience était à nos actions ce que l'instinct est à la conduite animale,nous ne pourrions lui résister.

Mais, précisément, « tout » nous fait oublier cette voix de la nature.

a Tout », c'est-à-dire l'éducation que nous recevons dans la société et qui, dès l'enfance, inculque des préjugés.

La voix de laconscience n'est ni celle de la raison instruite, ni celle du fanatisme nourri dès l'enfance.

D'où le projet de Rousseaudans l'Émile d'expliquer ce que pourrait être une éducation --qui préserve, pour l'enfant, la possibilité d'entendrecette voix à la fois naturelle et divine. • Rapprochements possibles et intérêt philosophique du texteOn retrouvera chez Kant la même idée selon laquelle le sens moral est à la portée de tout homme, même non instruit: chacun sait immédiatement où est son devoir.

Mais cette universalité même de la moralité est pour Kant le signeque la conscience morale est l'oeuvre de la raison : non pas une raison « théorique » ou « savante », mais uneraison pratique.

Contrairement à Rousseau, Kant ne fait pas de la morale un sentiment qui s'éprouve mais une loi quis'impose à tout être raisonnable.

La différence entre Kant et Rousseau n'est pourtant pas si grande : lorsqueRousseau dissocie conscience et raison, c'est à la « raison savante » qu'il pense, et le sentiment moral, dans saspiritualité, est pour lui hautement raisonnable. – En outre, on peut développer l'idée que le raisonnable n'est pas identifiable à la sagesse dans l'idée du courage, du risque : risquer sa vie, se rebeller etc.

Il y a des saintes colères.

Ainsi, Platon considère, dans laRépublique , que si la justice interne à l'âme, ce en quoi consiste la sagesse, consiste dans une domination de la partie intellectuelle ou rationnelle sur les parties de la concupiscence et de l'ardeur, néanmoins, l'intellect a toutautant besoin de l'ardeur que pour agir que ce dernier a besoin de l'intelligence pour s'orienter. – Transition : donc, une raison sans folie est soit une raison instrumentale dénuée de finalité, soit une raison impuissante, sans force.

On peut alors dans un dernier temps approfondir l'essence de cette folie sage.. »

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