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UN SAVOIR SUR L'HOMME PEUT-IL ÊTRE SÉPARE D'UN POUVOIR SUR LES HOMMES ?

Publié le 01/02/2011

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Le sujet interroge le lien entre deux couples de relations : l'un qui définit, schématiquement, le domaine des sciences humaines, « un savoir sur l'homme «, l'autre qui porte sur les mécanismes de domination, « un pouvoir sur les hommes «. A cette opposition s'adjoignent d'autres corrélations : savoir — pouvoir, l'homme — les hommes. La formulation du sujet invite donc à réfléchir sur les relations qui s'établissent entre le développement des sciences humaines et la domination des individus. Il nous semble nécessaire de connaître, au moins partiellement, quelques oeuvres contemporaines pour répondre à cette interrogation: les travaux de Michel Foucault, en particulier.

« savant. Le savoir au service du pouvoir Il est certain, en effet, que le développement de certains savoirs sur l'homme, intervient aujourd'huidans le fonctionnement du pouvoir.

Le phénomène économique est exemplaire à cet égard, maisd'autres domaines de la recherche exercent de manière plus diffuse une influence.

Ainsi, lestechniques publicitaires bénéficient des apports de la psychologie et de la psychanalyse.

Même despratiques comme la torture tirent profit de découvertes médicales.

On ne peut que renvoyer, pourdes analyses plus détaillées, à des ouvrages qui illustrent l'apport des technologies nouvelles auxmécanismes de domination et d'assujettissement : Le système totalitaire de H.

Arendt ou, dans le domaine romanesque, le célèbre 1984 de G.

Orwell.

La tyrannie contemporaine tire, des recherches scientifiques, les moyens d'une efficacité accrue, que ce soit pour la propagande, l'endoctrinement,ou les techniques de contrôle. b. Vers une conjonction des deux notions c. Il faut se demander alors si l'objectif désintéressé, affiché par les sciences humaines, n'est pas un leurreou une méconnaissance.

Il y a quelques années, un praticien de la géographie écrivait : « la géographie, ça sert d'abord à faire la guerre ».

On pourrait étendre cette remarque à d'autres disciplines. L'usage de pratiques sociologiques, aussi anodines en apparence que le sondage,deviennent des outils politiques redoutables.

De là une question qui se pose : ladistinction entre le savant et le politique a-t-elle un fondement, ou n'est-elle qu'un effetd'illusion ? 3 - Circularité du pouvoir et du savoir a) « L'archéologie » du savoir Nous sommes redevables aux analyses de Michel Foucault de la première approche systématique du statut des sciences humaines dans le champ de nos connaissances.

En étudiant la genèse de ce type dedisciplines, il a pu faire apparaître la réciproque implication de l'une et l'autre sphère : les mécanismes depouvoir, et la possibilité de nouveaux savoirs. Circularité des deux sphères Dans une étude sur la Naissance de la prison qui s'intitule Surveiller et punir, M.

Foucault montre que le développement au siècle, de ce qu'il appelle des « disciplines », c'est-à-dire des méthodes de dressage des individus, a permis une surveillance plus étroite, mais aussi la naissance de nouvellesformes de connaissances sur les individus ainsi surveillés : « L'hôpital d'abord, puis l'école, plus tard encore l'atelier n'ont pas été simplement mis en ordre par les disciplines ; ils sont devenus, grâce àelles, des appareils tels que tout mécanisme d'objectivation peut y valoir comme instrumentd'assujettissement, et toute croissance de pouvoir y donne lieu à des connaissances possibles ; c'està partir de ce lien, propre aux systèmes technologiques, qu'ont pu se former dans l'élémentdisciplinaire la médecine clinique, la psychiatrie, la psychologie de l'enfant, la psychopédagogie, larationalisation du travail ». Cette analyse de Foucault met en lumière le lien intime entre pouvoir et savoir, il fait apparaître le même socle commun à l'un et à l'autre, et l'implication réciproque quiles unit. b. La dépendance du savoir c. Au terme de cette analyse très sommaire de l'évolution des sciences humaines, à laquelle il faudrait ajouter des réflexions d'auteurs commeHabermas, par exemple, sur les sociétés avancées, se pose le statut exact de la connaissance dans les sciences humaines.

Le projet même des sociétés occidentales, fondé sur une maîtrise des forcesnaturelles par la technique contient en germe, également, la maîtrise des individus par les mêmes voies.Toute une partie de la pensée contemporaine considère cette confusion du savoir et du pouvoir commedifficilement évitable, et dénonce la prétendue neutralité de la science comme une illusion.

Il est de faitque le projet de maîtriser la nature rend aléatoire la sauvegarde d'un domaine particulier.

Les scienceshumaines, en étendant la capacité de savoir à l'homme lui-même, l'englobent dans son projet dedomination, et il semble difficile d'échapper à cette logique.

Il faut relire, ici, les réflexions de Marcuse dans L'homme unidimensionnel.. »

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