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Une connaissance métaphysique est-elle possible ?

Publié le 17/01/2022

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Mais l'embarras de la raison apparaît avec une évidence particulière lorsque le métaphysicien essaie de concevoir le monde dans son unité (cosmologie rationnelle) car ici on peut également démontrer le pour et le contre (démontrer que le monde a eu un commencement, car « l'infini en arrière est impossible ») et qu'il n'a pas eu de commencement car la raison demande la cause de la cause et l'origine de l'origine). La raison pure, privée du point d'appui de l'expérience se perd dans les antinomies.  Conclusion. Ces quelques lignes extraites de la préface de la deuxième édition de la « CRP » nous ont permis de dégager quelques idées fondamentales de Kant. Ø     L'opposition entre la validité de la science qui certes suppose les synthèses a priori de notre entendement, mais s'appuie dans son effort de rationalisation sur le donné intuitif ; et la vanité de la métaphysique qui opérant en dehors de toute intuition ne rencontre que le vide. Ø     La persistance de l'illusion métaphysique qui exprime une tendance à l'unification invincible dans la raison humaine. C'est la raison qui invente le fantôme de l'âme comme substance parce qu'elle suppose réalisée l'unification complète de mes états d'âme dans le temps ; c'est la raison qui non contente de découvrir dans les phénomènes du monde l'occasion d'appliquer son exigence de causalité invente une causalité du monde, un fondement unique (Dieu) à tout ce qui se passe dans l'univers. La métaphysique n'est pas une illusion du coeur, mais une illusion de la raison. Si chez Kant l'espace et le temps, cadres subjectifs de toute perception, nous masquent à jamais le fond des choses, d'après Marx c'est encore la temporalité, le devenir qui ruine toute possibilité de métaphysique. En effet alors que les systèmes métaphysiques prétendent exprimer des réalités éternelles, ils ne reflètent à leur insu, et d'une manière déguisée, que les conditions de la vie économique et de la lutte des classes à leur époque.
La métaphysique ne peut faire avancer la connaissance de l'homme et du réel. La métaphysique, illusion de la Raison humaine, est inutile. Mais, le problème de l'existence de Dieu, de l'âme humaine nous conduit forcément à des interrogations métaphysiques.

« « Si de cela seul que je puis tirer de ma pensée l' idée de quelque chose, il s'ensuit que tout ce que je reconnais clairement et distinctement appartenir àcette chose, lui appartient en effet, ne puis-je pas tirer de ceci un argumentet une preuve démonstrative de l'existence de Dieu ? Il est certain que je ne trouve pas moins en moi son idée , cad l' idée d'un être souverainement parfait, que celle de quelque figure ou de quelque nombre que ce soit.

Et je neconnais pas moins clairement et distinctement qu'une actuelle et éternelleexistence appartient à sa nature, que je connais que tout ce que je puisdémontrer de quelque figure ou de quelque nombre, appartient véritablementà la nature de cette figure ou de ce nombre.

Et partant, encore que tout ceque j'ai conclu dans les Méditations précédentes ne se trouvât pointvéritable, l'existence de Dieu doit passer en mon esprit au moins pour aussi certaine, que j'ai estimé jusques ici toutes les vérités des mathématiques, quine regardent que les nombres et les figures : bien qu'à la vérités cela neparaisse pas d'abord entièrement manifeste, mais semble avoir quelqueapparence de sophisme.

Car ayant accoutumé dans toutes les autres chosesde faire distinction entre l'existence et l'essence, je me persuade aisémentque l'existence peut être séparée de l'essence de Dieu , et qu'ainsi on peut concevoir Dieu comme n'étant pas actuellement.

Mais néanmoins, lorsque j'y pense avec plus d'attention, je trouve manifestement que l'existence ne peutnon plus être séparée de l'essence de Dieu , que de l'essence d'un triangle rectiligne la grandeur de ses trois angles égaux à deux droits, ou bien de l' idée d'une montagne l' idée d'une vallée ; en sorte qu'il n'y a pas moins de répugnance de concevoir un Dieu (cad un être souverainement parfait) auquel manque l'existence (cad auquel manque quelque perfection), que de concevoir unemontagne qui n'ait point de vallée.

[...]De cela seul que je ne puis concevoir Dieu sans existence, il s'ensuit que l'existence est inséparable de lui, et partant qu'il existe véritablement : non pas que ma pensée puisse faire que cela soit de la sorte, et qu'elle imposeaux choses aucune nécessité ; mais, au contraire, parce que la nécessité de la chose même, à savoir de l'existencede Dieu , détermine ma pensée à le concevoir de cette façon.

Car il n'est pas en ma liberté de concevoir un Dieu sans existence (cad un être souverainement parfait sans une souveraine perfection), comme il m'est libre d'imaginerun cheval sans ailes ou avec des ailes.

» Descartes , « Méditations métaphysiques ». Descartes avait tout d'abord, dans son « Discours de la méthode », montré que les idée s que nous concevons clairement et distinctement, qui s'imposent donc à nous avec évidence, sont innée s (antérieures à notre propre naissance) et vraies (auxquelles par conséquent nous pouvons nous fier).

Par la suite, dans les « Méditationsmétaphysiques », l'auteur avait avancé un argument a posteriori de l'existence de Dieu : j'ai en moi l' idée (claire et distincte) de parfait ; moi qui suis un être imparfait, je ne peux l'avoir posée en moi-même ; seul un être parfait peutdonc être la cause de la présence en moi de cette idée de parfait (« Méditation troisième »). Dans le présent texte (« Méditation cinquième ») , Descartes double cet argument a posteriori d'un argument ontologique, purement conceptuel.

Parmi les idée s innée s, se trouvent les nombres et figures mathématiques, mais aussi l' idée de Dieu , que l'auteur définit comme « un être souverainement parfait et infini ». A partir de cette définition, Descartes développe sa version de l'argument ontologique : il déduit l'existence de Dieu de son essence même.

En effet, Dieu est par définition doté de toutes les perfections ; or l'existence est une perfection : l'existence en tant que perfection fait partie de sa définition.

Dieu ne peut donc pas ne pas exister.

La distinction entre essence et existence ne convient pas au sujet de Dieu . Descartes associe ces deux arguments, l'un qui remonte de l'effet à la cause, l'autre qui déduit l'existence de l'essence, pour démontrer l'existence de Dieu , « être parfait ». De même, si Spinoza accorde à l'évidence intellectuelle la valeur d'une connaissance absolue, c'est parce que toutepensée claire et distincte est coïncidence avec la Pensée divine à l'oeuvre dans l'univers.

Dans ce système, commeon l'a souvent dit, «toute vraie pensée est une pensée vraie ».

Autrement dit, lorsque je pense c'est Dieu qui penseen moi ; et cette connaissance divine est une connaissance absolue car l'opération par laquelle Dieu pense ne faitqu'un avec l'opération par laquelle les choses réelles sont produites : « L'ordre et la connexion des idées sont lesmêmes que l'ordre et la connexion des choses ».

« Notre âme étant une partie de l'entendement de Dieu, il estnécessaire que les idées claires et distinctes de notre âme soient vraies comme celles de Dieu ». Toutefois ces ambitions ontologiques se révèlent à l'épreuve décevantes, car il y a autant de métaphysiques que demétaphysiciens, comme Kant en fait la remarque.

Descartes, Leibniz ou Spinoza croient que nous disposonsd'intuitions intellectuelles qui nous révèlent l'essence même des choses.

Mais leurs trois systèmes métaphysiquessont différents et inconciliables.

Tandis que les savants prouvent leurs propositions — qui finissent toujours par fairel'accord des esprits compétents — les métaphysiciens discutent indéfiniment sans se convaincre.Pourquoi cet échec des métaphysiques ? Kant répond : parce que nous ne disposons pas d'intuitions intellectuelles.Le seul donné de la connaissance, c'est le sensible.

L'absolu, le « noumène », nous échappe.

Nous ne connaissons le. »

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