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Une éducation des passions est-elle possible ?

Publié le 02/01/2006

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« Dans l'émotion, l'esprit surpris par l'impression perd l'empire de soi-même. Elle se déroule dans la précipitation [...]. La passion au contraire se donne le temps et. aussi puissante qu'elle soit, elle réfléchit pour atteindre son but. L'émotion agit comme une eau qui rompt la digue : la passion comme un courant qui creuse toujours plus profondément son lit. L'émotion agit sur la santé comme une attaque d'apoplexie, la passion comme une phtisie ou une consomption. L'émotion est comme une ivresse qu'on dissipe en dormant, au prix d'une migraine le lendemain, la passion comme un poison avalé ou une infirmité contractée » (ibid.). La passion comme conflit Un drame intérieur La passion est donc une disharmonie à l'intérieur de l'homme.

« En cela la passion se distingue de l'émotion, plus soudaine et momentanée.

« Dans l'émotion, l'esprit surpris parl'impression perd l'empire de soi-même.

Elle se déroule dans la précipitation [...].

La passion au contraire se donne letemps et.

aussi puissante qu'elle soit, elle réfléchit pour atteindre son but.

L'émotion agit comme une eau qui romptla digue : la passion comme un courant qui creuse toujours plus profondément son lit.

L'émotion agit sur la santécomme une attaque d'apoplexie, la passion comme une phtisie ou une consomption.

L'émotion est comme uneivresse qu'on dissipe en dormant, au prix d'une migraine le lendemain, la passion comme un poison avalé ou uneinfirmité contractée » (ibid.). La passion comme conflit Un drame intérieur La passion est donc une disharmonie à l'intérieur de l'homme.

Le renversement des rapports hiérarchiquesqu'entretiennent l'âme et le corps introduit «le tumulte, la lutte, les sueurs» dont parlait Platon dans sa descriptionde l'âme, à travers le mythe de l'attelage ailé, quand par son impéritie le cocher ne peut plus maîtriser ses chevaux(cf..

Phèdre).

Ce mouvement, en effet, est «humiliant» pour l'esprit (cf..

Alain, Propos, éd.

de la Pléiade, p.

1145).Devenue esclave, l'âme s'insurge contre cet esclavage, mais l'accroît en essayant de s'en délivrer.

Ainsi conflit entremon corps et monâme, la passion est surtout un conflit entre moi et moi-même, dont je suis la victime en même temps que lecomplice.

Un tel conflit ne peut qu'être douloureux.

C'est un drame, celui de «l'esprit humain à l'épreuve, et harcelépar la nature inférieure» (Alain, Propos sur la religion). Le déchirement de la volonté. On peut rapprocher ce conflit du déchirement entre la volonté hétéronome etlavolonté autonome qu'a analysé Kant (cf.

Fondement de la métaphysique desmoeurs).

Pour lui, la volonté est liée d'une part au monde sensible - ce quientraîne sa détermination par les passions, son hétéronomie - d'autre part aumonde intelligible, transcendant au monde sensible, dont l'homme ignore tout« sinon que c'est seulement la raison, la raison pure, indépendante de lasensibilité, qui y donne sa loi ».

C'est en se conformant à cette loi morale quela volonté acquiert son autonomie et sa liberté.

Or cette loi de la raisoncommande de rejeter les passions, puisqu'elles ne sont pas universalisables etque le propre de la raison est d'être universelle.

De là un écartèlement de lavolonté entre sa passion et son devoir, une souffrance de l'âme qui aspire à laliberté et se voit réduite en esclavage. Un conflit entre l'homme et le monde. En outre, à ce conflit intérieur à l'homme s'ajoute un conflit entre l'homme etle monde.

Car le jugement faux de la passion ne peut conduire qu'à uneconstruction délirante, un monde imaginaire qui se heurte au monde réel.

Laréalité que rencontre le passionné n'étant pas celle qu'il voudrait qu'elle fût, ilse révolte contre elle, il s'insurge contre l'inévitable.

Or, de ce combat, il nepeut que sortir vaincu.

Ici encore, l'homme passionné apparaît l'esclave de sa passion, en ce sens que celle-ci l'enchaîne dans son monde fictif. Conclusion et transition. Cette analyse de la passion comme soumission de l'âme (abdiquant sa liberté fondée sur l'usage de la droite raison)à des tendances relevant de la vie du corps conduit nécessairement à poser que la passion est toujours unesclavage, puisque dès lors qu'une passion serait acceptée par la droite raison, elle perdrait aussitôt son statut depassion pour se confondre avec la libre volonté du sujet.

Toutefois, on peut s'interroger sur la validité de la thèsesur laquelle elle repose et qui postule la supériorité de l'âme (identifiée au sujet) sur le corps (qui devient un corpsétranger), de la raison sur les passions.

Ne peut-on pas mettre la vie du corps, avec ses pulsions, tendances,désirs, sur le même plan que celle de l'« esprit », de la raison, voire au-dessus d'elle ? Ne faut-il pas procéder à uneréhabilitation de la passion ? Vers une réhabilitation de la passion Le plaisir de la passion.. »

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