Devoir de Philosophie

Une oeuvre d'art peut-elle être plus vrai que son modèle ?

Publié le 03/01/2006

Extrait du document

Tu entres parfaitement dans ma pensée.     TRANSITION Si, effectivement l'oeuvre d'art commence par un travail mimétique de représentation et de représentation à l'identique du réel, l'oeuvre d'art peut échapper à ces phénomènes de copies fidèles du réel pour se constituer comme oeuvre de la création libre.   II. L'art n'est que la caricature de la vie 1 . L'oeuvre d'art transforme le monde matériel et sensible en idéalité. TEXTE Hegel Esthétique     Le contenu peut être tout à fait indifférent et ne présenter pour nous, dans la vie ordinaire, en dehors de sa représentation artistique, qu'un intérêt momentané. C'est ainsi, par exemple, que la peinture hollandaise a su recréer les apparences fugitives de la nature et en tirer mille et mille effets. Velours, éclats de métaux, lumière, chevaux, soldats, vieilles femmes, paysans répandant autour d'eux la fumée de leurs pipes, le vin brillant dans des verres transparents, gars en vestes sales jouant aux cartes, tous ces sujets et des centaines d'autres qui, dans la vie courante, nous intéressent à peine, car nous-mêmes, lorsque nous jouons aux cartes ou lorsque nous buvons et bavardons de choses et d'autres, y trouvons des intérêts tout à fait différents, défilent devant nos yeux lorsque nous regardons ces tableaux.Mais ce qui nous attire dans ces contenus, quand ils sont représentés par l'art, c'est justement cette apparence de cette manifestation des objets, en tant qu'oeuvres de l'esprit qui fait subir au monde matériel, extérieur et sensible, une transformation en profondeur. Au lieu d'une laine, d'une soie réelles, de cheveux, de verres, de viandes et de métaux réels, nous ne voyons en effet que des couleurs, à la place de dimensions totales dont la nature a besoin pour se manifester nous ne voyons qu'une simple surface, et, cependant, l'impression que nous laissent ces objets peints est la même que celle que nous recevrions si nous nous trouvions en présence de leurs répliques réelles.

Une oeuvre d’art est le produit de cette activité singulière que l’on nomme l’art, et qui comprend en vérité deux dimensions distinctes. Jusqu’au dix-huitième siècle, le terme « art « désignait l’ensemble des techniques de production d’artefacts : tel était encore le cas dans le Discours sur les sciences et les arts (1750) de Jean-Jacques Rousseau. Aujourd’hui, par art nous entendons plutôt une activité créatrice gratuite, mais sérieuse, qui représente dans des oeuvres un état de la sensibilité et de la pensée d’une époque, en s’opposant à la fois à la disgrâce qui frappe les activités techniques utilitaires, jugées serviles, et à la futilité des activités ludiques vouées au divertissement. Ni labeur, ni distraction, l’oeuvre d’art incarne et suggère un sentiment de la vie. Une chose est vraie lorsqu’elle a le caractère de la vérité, à savoir, lorsqu’elle manifeste la conformité d’un discours avec les faits. Le concept de vérité est donc indissociablement lié à celui du langage, puisque la vérité est cette propriété d’un discours (oral ou écrit) qui dit quelque chose d’une autre conformément à l’expérience que le producteur du discours, ou autrui, a pu faire de cette chose. En termes plus précis, plus philosophiques, on dira que la vérité est la propriété d’un discours qui prédique une propriété d’un sujet de prédication, de sorte que cette prédication appartient réellement au sujet en question. Le problème de la vérité est infiniment vaste, nous pouvons d’ores et déjà en indiquer quelques aspects : la prédication dont nous parlions à l’instant est elle fondée sur une expérience empirique, ou sur une certitude d’ordre logique, avec la même assurance ? Un modèle est le point de référence à partir duquel une chose est créée, de sorte que la chose reproduite cherche à affecter une ressemblance aussi grande que possible avec la chose qui lui sert de modèle. À première vue, il semble tout à fait contradictoire de prétendre qu’une oeuvre d’art puisse être plus vraie que son modèle. En effet, si l’oeuvre d’art choisit de se rapporter à une chose réelle comme à son modèle, elle pourra tout au plus être aussi vraie que ce dernier, mais pas autant. On raconte que les oiseaux se trompaient aux raisins peints par Zeuxis au point de se heurter aux murs où ils étaient représentés : cette anecdote ne signifie pas que l’oeuvre peut être plus vraie que son modèle, mais tout autant, c'est-à-dire, susciter la même réaction. Néanmoins, il est peut-être possible que l’oeuvre d’art surpasse son modèle en vérité lorsqu’elle est capable de mettre en lumière une vérité qui demeure cachée dans le modèle, et que la fonction dévoilante de l’art est au contraire capable de révéler. La question au centre de ce travail sera donc de déterminer de quelle nature est la vérité que l’oeuvre d’art est capable de révéler avec plus d’évidence que son propre modèle.

« — De quelle manière, s'il te plaît ?— La chose n'est pas difficile.

On l'exécute souvent, et en très peu de temps.

Veux-tu en faire l'épreuve à l'instant? Prends un miroir; présente-le de tous côtés : en moins de rien tu feras le soleil et tous les astres du ciel, la terre,toi-même, les autres animaux, les plantes, les ouvrages d'art, et tout ce que nous avons dit.— Oui, je ferai tout cela en apparence; mais il n'y aura rien de réel et d'existant.— Fort bien.

Tu entres parfaitement dans ma pensée. TRANSITION Si, effectivement l'oeuvre d'art commence par un travail mimétique de représentation et de représentation àl'identique du réel, l'oeuvre d'art peut échapper à ces phénomènes de copies fidèles du réel pour se constituercomme oeuvre de la création libre. II.

L'art n'est que la caricature de la vie 1 .

L'oeuvre d'art transforme le monde matériel et sensible en idéalité. TEXTE Hegel Esthétique Le contenu peut être tout à fait indifférent et ne présenter pour nous, dans la vie ordinaire, en dehors de sareprésentation artistique, qu'un intérêt momentané.

C'est ainsi, par exemple, que la peinture hollandaise a su recréerles apparences fugitives de la nature et en tirer mille et mille effets.

Velours, éclats de métaux, lumière, chevaux,soldats, vieilles femmes, paysans répandant autour d'eux la fumée de leurs pipes, le vin brillant dans des verrestransparents, gars en vestes sales jouant aux cartes, tous ces sujets et des centaines d'autres qui, dans la viecourante, nous intéressent à peine, car nous-mêmes, lorsque nous jouons aux cartes ou lorsque nous buvons etbavardons de choses et d'autres, y trouvons des intérêts tout à fait différents, défilent devant nos yeux lorsquenous regardons ces tableaux.Mais ce qui nous attire dans ces contenus, quand ils sont représentés par l'art, c'est justement cette apparence decette manifestation des objets, en tant qu'oeuvres de l'esprit qui fait subir au monde matériel, extérieur et sensible,une transformation en profondeur.

Au lieu d'une laine, d'une soie réelles, de cheveux, de verres, de viandes et demétaux réels, nous ne voyons en effet que des couleurs, à la place de dimensions totales dont la nature a besoinpour se manifester nous ne voyons qu'une simple surface, et, cependant, l'impression que nous laissent ces objetspeints est la même que celle que nous recevrions si nous nous trouvions en présence de leurs répliques réelles...Grâce à cette idéalité, l'art imprime une valeur à des objets insignifiants en soi et que, malgré leur insignifiance, ilfixe pour lui en en faisant son but et en attirant notre attention sur des choses qui, sans lui, nous échappaientcomplètement.

L'art remplit le même rôle par rapport au temps et, ici encore, il agit en idéalisant.

Il rend durable cequi, à l'état naturel, n'est que fugitif et passager ; qu'il s'agisse d'un sourire instantané, d'une rapide contractionsarcastique de la bouche, ou de manifestations à peine perceptibles de la vie spirituelle de l'homme, ainsi qued'accidents et d'événements qui vont et viennent, qui sont là pendant un moment pour être oubliés aussitôt, toutcela l'art l'arrache à l'existence périssable et évanescente, se montrant en cela encore supérieur à la nature. 2.L'art est cette forme qui n'a jamais été tracée texte de Malévitch Dieu n'est pas déchu , in Ecrits, G.Lebovici " Ce à quoi nous donnons le nom de réalité est l'infini qui ne connaît ni poids, ni mesure, ni temps,ni espace,ni absolu, ni relatif, qui n'a jamais été tracé dans une forme.

La réalité n'est pas plus représentable queconnaissable.

Rien n'est connaissable, mais dans le même temps, ce "rien" éternel existe.

Le souci constant del'homme est que tout soit argumenté, mûrement réfléchi[...]" TRANSITION L'oeuvre d'art n'est pas en son essence une création du réel, elle prend son origine dans l'activité de l'esprit.

Orl'oeuvre d'art se veut dépassement et transfiguration. III.

dépasser et transfigurer 1.le privilège de fonder et d'inventer un monde nouveau TEXTE texte de F.Léger "Au contraire l'art consiste à inventer et non à copier.

La renaissance italienne est une époque dedécadence artistique.

Ces gens dépourvus de l'invention de leurs prédécesseurs ont cru être plus forts en imitant,c'est faux.

L'art doit être libre dans son invention, il doit nous enlever à la réalité trop présente.

Que cela soitpoésie ou peinture, c'est là le but." 2.

l'accès à la transfiguration du réel. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles