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Une science de l'homme peut-elle se passer de morale ?

Publié le 17/04/2010

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Si la notion de « nature humaine « est, en effet, antérieure au XIXe, l’homme, en tant qu’activité dont il est possible d’étudier l’organisation et les lois, est apparu tardivement sur la scène du savoir. La science de l’homme n’est rien d’autre que cette étude de l’homme par lui-même. Pourtant n’est-ce pas faire de l’homme un simple objet ? La question est donc essentiellement éthique ? Cependant, comme on peut le voir dans les questions de bioéthique comme l’étude sur les fœtus par exemple : ne faut pas limiter la science parce que l’humain n’est pas qu’une chose comme les choses ? D’où la question : une science de l’homme peut-elle se passer de la morale ?

Si la science de l’homme ne doit pas considérer l’homme comme une chose (1ère partie), il n’en reste pas moins que la science tend toujours vers la réification (2nd partie) alors que la morale doit imposer son respect toute science (3ème partie).

1 - Que sont la morale et l'étude des mœurs ? 2 - La morale est-elle un objet des sciences de l'homme ? 3 - Quelles dérives peuvent occasionner des sciences humaines amorales ? 4 - Une finalité morale est-elle l'horizon nécessaire des sciences de l'homme ? 5 - Quels exemples produiriez-vous ?

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« morceau de monde que nous connaissons – j'entends notre raison humaine – n'est pas trop raisonnable.

Et si ellen'est elle, constamment et complètement sage et rationnelle, le reste du monde ne le sera pas non plus ; leraisonnement a minori ad majus, a parte ad totum est ici valable, et il l'est avec une force absolument probante ».c) Or c'est bien ce que montre le cas du Prométhée moderne dans la fiction du Frankenstein.

Sans référence àl'éthique, à un cadre humain, c'est-à-dire raisonnable, la science risque de perdre justement la raison, c'est-à-direde ne plus de comprendre dans un cadre compréhensible.

Et c'est en ce sen que l'on peut relire avec profit leFrankenstein de Shelley .

En effet, la question que se pose finalement le docteur après la création du monstre est « pourquoi ».

Il comprend son erreur, son génie et sa folie lorsqu'il mesure le caractère démesuré et déraisonnablede son entreprise.

Il la comprend alors comme irrationnelle.

L'homme n'est donc pas un objet à prendre sansconsidération ou comme tout autre objet.

On ne peut donc pas se passer de la morale dans la constitution d'unescience de l'homme.

Transition : Ainsi la science, qu'elle soit de l'homme ou non, est toujours au-delà de la morale.

La science pour progresser nepeut pas se laisser entraver par la morale.

Pourtant la morale ne doit-elle pas s'imposer à tous ? III – La nécessaire morale a) Or l'homme n'est justement pas un objet quelconque de la science, c'est notamment en raison du respect de ladignité de la personne que contient la seconde formulation de l'impératif catégorique : « Agis de telle sorte que tutraites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps commefin et jamais simplement comme moyen » ( Kant , Fondation de la métaphysique des mœurs ).

Cette fin est bien universelle, puisque tout homme, en tant qu'il est un être de raison, doit être reconnu comme une fin et ne jamaisêtre utilisé seulement comme un moyen.

Kant utilise les expressions « toujours en même temps comme une fin » et« jamais simplement comme un moyen ».

Le « toujours » montre seulement que le « traitement » de l'autre homme,mais aussi de soi-même, doit toujours être subordonné à la reconnaissance de celui-ci comme fin en soi, c'est-à-dire comme personne ou sujet moral.

Or c'est bien le sujet moral qui fait partie de cette humanité.b) Kant pose alors que la seule fin en soi, la seule fin qui ne soit pas relative, est l'homme en tant qu'être de raison. Cela signifie que toute volonté devra reconnaître cette fin en soi qu'est l'homme en tant qu'être raisonnable (oupersonnalité); elle ne pourra pas faire dépendre la reconnaissance de la valeur de l'homme de ses propressentiments ou de ses propres intérêts subjectifs mais, bien au contraire, toujours subordonner ces derniers à unetelle reconnaissance.

En ce sens, les objets des inclinations n'ont de valeur parce que nous le désirons.

Les êtresnon raisonnables ont une valeur d'utilité et c'est bien le sens de la valeur que l'on peut accorder aux animaux.

Etenfin il y a que l'homme en tant qu'être raisonnable qui peut se définir moralement, suivant la loi morale et l'impératifcatégorique.

Et en ce sens, c'est dire que la raison a une valeur en soi, c'est-à-dire une valeur intrinsèque.

Et c'estbien sur cette valeur en soi que se fonde la dignité de l'homme et le respect pour son humanité.

Or cette valeur ensoi de la raison se réfléchit donc dans l'être qui la possède, l'homme en particulier (mais non pas exclusivementpeut-être; nous ne savons rien de l'existence d'autres êtres raisonnables au sein de la nature).

Par là même,l'homme devient à son tour une fin en soi.

La fin de toute action morale doit donc être, pour la volonté du sujetmoral humain, la reconnaissance de l'homme comme fin en soi, c'est-à-dire le respect de la dignité de la personnehumaine et c'est bien ce que nous dit Kant dans la Fondation de la Métaphysique des Mœurs. c) Or nous avons des devoirs envers autrui comme il le développe dans la Doctrine de la vertu .

En effet, la question des devoirs envers les autres, « considérés simplement comme des hommes ».

Dans ce cas, amour et respect sontdes sentiments qui accompagnent ces devoirs.

Or ces devoirs envers autrui se divisent en plusieurs catégories :« La division suprême peut être celle qui intervient entre les devoirs envers les autres qui sont tels que s'enacquitter crée en même temps une obligation pour autrui, et ceux qu'on peut observer sans que cela ait pourconséquence d'obliger autrui.

S'acquitter des premiers […] est méritoire, s'acquitter des seconds […] est un devoirdont est redevable ».

Ainsi comme on le voit avec Kant dans la Doctrine de la vertu , il existe différents devoirs envers autrui comme le devoir d'amour qui est une maxime de bienveillance, c'est-à-dire d'amour universel du genrehumain.

Le devoir d'amour se décline en devoir de bienfaisance, de reconnaissance.

Conclusion : Dès lors, il apparaît qu'une science de l'homme ne peut pas se passer de la morale et ne le doitpas.

La notion de devoir est essentielle.

Il faut bien voir que l'homme n'est pas un science objet comme un atomesur lequel on pourrait tout faire au nom de la science.

L'homme a une vie, il a une conscience, sent et ressent.

Ilest donc particulier et c'est bien pour cela que la science doit s'adapter à lui au risque de devenir monstrueux.

Nousne pouvons donc pas tout sacrifier au nom de la science.

Le savoir a une prix : celui de la conscience morale.. »

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