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Une société juste peut-elle s'accommoder d'inégalités ?

Publié le 06/03/2004

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Mais l'égalité n'est pas l'identité. Comment alors penser en même temps l'égalité et la différence? Ce qui revient à se demander s'il est possible d'organiser une société autour de ces deux valeurs que sont la liberté et l'égalité. Dès lors, une société juste ne sera-t-elle pas condamnée à s'accommoder de certaines formes d'inégalité?
Société et individus
Légalité et égalitéUne société est une association de personnes unies par certains intérêts communs sous l'égide de règles de conduite. Chaque individu, afin de bénéficier des avantages de la collectivité, est sans nul doute prêt à accepter de limiter ou perdre certains de ses pouvoirs individuels. Toutefois, la coopération sociale produit certaines richesses qu'il faudra redistribuer. Ainsi, l'ordre social, fondé sur un intérêt commun, ne peut empêcher cependant les conflits d'intérêts entre les particuliers. Il faudra donc dégager des principes équitables permettant une redistribution juste des différentes richesses et avantages nés de la coopération sociale.
Pour qu'il y ait justice, il faut qu'il y ait respect. Respecter l'autre, c'est aussi respecter le fait qu'il soit moins fort, moins intelligent, moins habile. Il n'est pas juste que le médiocre bénéficie des mêmes droits que l'âme noble.
Mais...
L'injustice consiste à considérer que certains êtres humains ont plus de droits que d'autres. Si, comme le pense Rousseau, les hommes naissent libres et égaux, cela signifie que les inégalités sont intolérables.

  • I) Une société juste peut s'accommoder d'inégalités.
a) Une société juste ne peut pas être une société contre nature. b) Le principe d'égalité ne peut pas fonder l'idée de justice. c) Les respect d'autrui commence par le respect des inégalités.

  • II) Une société juste ne peut pas s'accommoder d'inégalités.
a) L'homme n'est plus un animal. b) L'injustice a pour seule source l'inégalité. c) Avoir des droits ne supprime pas l'injustice.
.../...

« doctrine subordonne le juste au bien : le bien étant préalablement et indépendamment défini, le juste est alors cequi contribue à la maximisation de ce bien.

John Rawls résume cette conception « L'idée principale en est qu'une société est bien ordonnée et, par là même, juste, quand ses institutions majeuressont organisées de manière à réaliser la plus grande somme totale de satisfaction pour l'ensemble des individus quien font partie» (Théorie de la justice, p.

49). Il s'agit de mettre au jour un principe commun d'organisation d'une société juste.

Pour les utilitaristes, ce principen'a pas à être trouvé dans la référence à un système métaphysique ou religieux.

Il faut partir du sujet concret ettenir compte du pluralisme des préférences.

Rien n'entre en ligne de compte que les désirs (du moins rationnels) del'individu et les sacrifices qu'il est prêt à consentir pour les réaliser.

Ainsi chacun peut s'imposer pendant un tempsun certain nombre de privations en espérant un avantage plus grand par la suite.

Ce qui est vrai d'un individu l'estpour la société: augmenter son bien-être, en mettant en balance les pertes présentes et futures par rapport auxgains présents et futurs.

Ainsi une société est bien organisée lorsque ses institutions sont susceptibles de maximiserle solde global des satisfactions.Comment, dans ce cadre utilitariste, fixer les règles de la coopération sociale et définir les principes de la distributiondes charges et des richesses? La société doit être organisée de façon à attribuer les moyens de satisfaction(richesses, privilèges...) pour que soit atteinte sur un plan général une satisfaction maximale.

Les inégalités entreles individus pourront être acceptées dans cette seule mesure.

De cette façon, pourront être justement distinguéset favorisés les compétences, les savoirs, les expériences qui profiteraient à la communauté. Le sacrifice d'une minorité. Cependant, dans un tel système, on peut imaginer une situation dans laquelle la violation de la liberté d'un petitnombre d'individus serait compensée par un plus grand bonheur pour un plus grand nombre.

N'est-on pas alors obligéde réintroduire d'autres principes pour éviter une situation dans laquelle serait toléré le sacrifice de certains? Parailleurs, on peut reprocher à l'utilitarisme de réintroduire subrepticement des conceptions métaphysiques.

En effet,celui-ci fait du bien-être une fin dominante ; mais que faut-il mettre sous ce terme de «bien-être»? La conceptionutilitariste de la justice ne serait plus aussi conforme avec le pluralisme démocratique, ainsi que le montre JohnRawls « Supposons, par exemple, que la majorité de la société haïsse certaines pratiques religieuses ou sexuelles et lesconsidère comme une abomination.

L'idée seule qu'elles puissent exister suffit à susciter chez la majorité colère ethaine.

Même si ces émotions sont inacceptables du point de vue moral, il ne semble pas exister de moyen efficacede les exclure comme étant irrationnelles.

La recherche de la plus grande satisfaction possible des désirs peut doncjustifier des mesures extrêmement répressives à l'encontre d'actions qui ne nuisent pourtant pas à la société »(Théorie de la justice, p.

489-490). L'utilitarisme peut réintroduire une interprétation totalitaire du bien et n'est alors plus compatible avec la liberté et lapluralité de choix des individus.

Tel était pourtant l'un de ses objectifs premiers.

Comment définir une justice quis'accorderait avec le souci individuel du bien-être sans imposer une conception générale du monde? La questionpeut être posée d'une autre manière: comment élaborer une théorie de la justice distributive qui puisse concilier laliberté individuelle et tout autant l'égalité des personnes? C'est à ces questions que tente de répondre John Rawls. Thème 2123 Rawls: L'égalité est-elle possible en société ? Il semble difficile pour l'homme de s'abstraire de la vie en communauté, qui le place dans des rapports constantsavec les autres, qu'il s'agisse de l'existence familiale ou sociale.

La vie familiale semble aller de soi, puisqu'elle estfondée sur des relations naturelles, biologiques, où chacun joue un rôle défini.

On s'interroge davantage sur les liensqui attachent l'homme à la société, sur le sens et la nature de son engagement dans la collectivité.

Faut-il lescomprendre sur le fond d'une sociabilité spontanée, voire de l'altruisme ? Ou ne s'agit-il pour nous que du jeu del'intérêt bien compris ? Voire de la satisfaction égoïste des besoins, qui engendrent le conflit ? Quoi qu'il en soit, lasociété semble peser sur l'individu, hypothéquant sa liberté et l'empêchant d'être ce que bon lui semble. Une vie en société ne peut sans doute pas se concevoir sans règles ni lois, qui entravent les libertés individuelles.Celles-ci paraissent légitimées par l'utilité publique, l'intérêt commun du groupe, afin de prévenir et régler lesdiscordes engendrées par la diversité.

Au point que ce qui est bien ou mal, dans une société, paraît souvent selimiter à cette utilité.

Disposons-nous d'une autre norme du bien et du mal, de l'utile et du nuisible, que ce qui estpermis ou défendu selon qu'il favorise, ou au contraire met en danger, la cohésion sociale ?On peut toutefois se demander si les règles sociales expriment une sorte d'idéal, ou si elles ne sont au contrairequ'un pis-aller : au risque de l'arbitraire et de l'injustice, des modes de fonctionnement seraient imposés pour pallierles imperfections de l'être humain. Les règles sociales, nécessaires pour la vie en commun, le bon fonctionnement de la société, visent-elles seulementle bien particulier de chaque individu, un intérêt déterminé ? Vont-elles au-delà d'accords locaux, de conventionsplus ou moins arbitraires, et peut-on sans illusion ou mystification leur donner une portée universelle ? Cherche-t-onl'utile ou le bien ? Au nom de quoi pourrait-on critiquer ou vouloir bouleverser une société ou une autre ?. »

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