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UNE SOCIÉTÉ SANS CONFLITS EST-ELLE POSSIBLE? EST-ELLE SOUHAITABLE ?

Publié le 08/03/2004

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La violence peut prendre la forme d'une  guerre pour l'hégémonie : « L'idée générale, la catégorie qui se présente d'abord dans ce changement sans trêve des individus et des peuples qui existent un temps puis disparaissent, c'est en général la transformation. La vue des ruines d'une magnificence antérieure, nous conduit à saisir cette transformation par son côté négatif. [...] Or la conséquent la plus prochaine qui se rattache à la transformation, c'est que celle-ci qui est ruine, est aussi naissance d'une vie nouvelle. « La transformation, les grandes périodes de l'histoire sont les moments où le monde existant et reconnu est mort, miné par de nouvelles possibilités, par l'exigence de donner forme au nouveau stade de l'Idée de liberté. Or la force de casser les vieilles structures et de fonder les nouvelles, Hegel l'assigne aux grands hommes de l'histoire  (Alexandre, César, Napoléon). Ce sont des héros dans la mesure où leurs passions personnelles coïncident avec l'exigence du temps, et leur donnent la capacité de passer par-dessus les lois et la morale reconnues  pour « accoucher «  l'histoire de sa nouvelle forme. La ruse de la raison, la ruse de l'histoire consistent en ce que les hommes croient réaliser leur ambition et  mettent en réalité au jour  ce qu'exigeait l'époque : « Il résulte de l'action des hommes en général encore autre chose  que ce qu'ils projettent et atteignent, que ce qu'ils savent et veulent immédiatement ; ils réalisent leurs intérêts, mais il se produit avec cela quelqu'autre chose qui y est caché à l'intérieur, dont leur conscience ne se rendait pas compte, et qui n'était pas dans leurs vues. « Les passions humaines, les buts particuliers des hommes ne servent qu'à réaliser la progression de l'Idée de liberté, et la connexion du stade déterminé de la conscience de la liberté et des aspirations humaines se manifeste au sein d'une forme politique et étatique elle-même déterminée : « Ainsi deux éléments interviennent dans notre sujet : l'un est l'Idée, l'autre les passions humaines ; l'un est la chaîne, l'autre la trame du grand tapis que constitue l'histoire universelle étendue devant nous. La liberté morale dans l'Etat  forme le centre concret et  la jonction de ces deux éléments.

La finalité de l'Etat est l'instauration d'une société paisible et sécurisée. Le conflit met en danger la cohésion sociale.

MAIS...

Une société sans conflit est comme morte. Par ailleurs on peut concevoir que le conflit et la concurrence entre les individus sont le moteur même du progrès.

  • I) Une société sans conflit est concevable et souhaitable.

a) La paix doit règner. b) Les conflits sont des freins à l'épanouissement des hommes. c) Gouverner c'est gérer les conflits (sociaux, économiques, etc.).

  • II) Une société sans conflit n'est pas concevable.

a) tout conflit n'est pas mauvais. Lutte sociale et progrès. b) Le conflit est un signe de vitalité sociale. c) La fin des conflits , c'est la fin de l'histoire !

.../...

« subsisteront les inégalités, tant que ceux qui possèdent les richesses et les moyens de productionexploiteront le travail et la vie des plus pauvres, le conflit continuera.

Mais la révolution prolétarienne doitmettre un terme à cette lutte en instaurant une société sans classes. Puisque « la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaque époque, la base de l'histoirepolitique et intellectuelle de l'époque », le « Manifeste » affirme que « toute l'histoire a été une histoire de lutte de classes ».

Mais la démonstration à laquelle se livre Marx ne s'arrête pas là: rendant intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce également l'inéluctable avenir.

En effet, « Cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne peut plus selibérer de la classe qui l'exploite et l'opprime sans libérer en même tempset pour toujours la société entière de l'exploitation, de l'oppression et des luttes de classes.

» Réfutant un certain nombre d'interprétation fautives duMarx isme, Lénine affirme dans « L‘Etat & la Révolution » que l'oeuvre de Marx ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes : l'idée de la « lutte des classes » n'est rien en effet si on ne la combine pas à celle de « dictature du prolétariat ».

Elle reste pourtant l'un des concepts clés de la théorie Marx iste et Lénine le reconnaissait bien qui, dans un texte de 1914 consacré àMarx déclarait : « Que, dans une société donnée, les aspirations des uns aillent à l'encontre de celles des autres, que la vie sociale soitpleine de contradictions, que l'histoire nous montre une lutte entre lespeuples et les sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre une alternance de périodes derévolutions et de périodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et de progrès rapide ou de déclin,ce sont là des faits universellement connus.

Le Marx isme a fourni le fil conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce labyrinthe et ce chaos apparents : c'est la théorie de la lutte des classes.

» La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d' Engels , l'idée maîtresse de Marx comme elle est, aux yeux de Lénine , le fil conducteur qui permet de comprendre l'histoire humaine.

C'est sur elle en tout cas que s'ouvre le texte du « Manifeste ». Ce que pose en son début ce texte est bien une règle d'interprétation générale de l'histoire. Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit –ouvert ou dissimulé- quese livrent oppresseurs et opprimés : « Hommes libres et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maîtred'un corps de métier et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont menéune guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par unetransformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction de deux classes en lutte.

» Marx & Engels proposent donc bien une vision de l'histoire.

Celle-ci est totalement en accord avec leur philosophie matérialiste telle qu'ils ont pu déjà l'exposer en partie dans « L'idéologie allemande ».

Dans ledevenir de l'humanité, ce sont, en dernière instance, les infrastructures qui déterminent les superstructures.Ce qui signifie que ce sont les rapports économiques qui définissent, dans tous les cas, la société et lesclasses qui, s'y affrontant, sont elles-mêmes définies par la place qu'elles occupent dans le système de production.

De ce fait, dire de l'histoire qu'elle est l'histoire de la lutte des classes revient donc à rappeler quel'histoire n'est pas un pur chaos d'événements inintelligibles ou encore l'épopée de l'Esprit en marche vers saréalisation : tout à l'inverse, elle est le produit de l'affrontement de classes sociales qui sont elles-mêmes le produit du développement économique de l'humanité. Dans un passage du premier chapitre de son « Anti-Duhring », Engels lie de manière très claire les propositions Marx istes sur la lutte des classes à l'interprétation matérialiste de l'histoire.

Evoquant la naissance des mouvements ouvriers en France et en Angleterre dans les années 1830, il écrit : « Les faits nouveaux obligèrent à soumettre toute l'histoire du passé à un nouvel examen et il apparût que toute l'histoirepassée était l'histoire de lutte de classes, que ces classes sociales en lutte l'une contre l'autre sont toujoursdes produits des rapports de production et d'échange, en un mot des rapports économiques de leur époque ;que, par conséquent, la structure économique de la société constitue chaque fois la base réelle qui permet,en dernière analyse, d'expliquer toute la superstructure des institutions juridiques et politiques, aussi bien quedes idées religieuses, philosophiques et autres de chaque période historique.

Ainsi l'idéalisme était chassé deson dernier refuge, la conception de l'histoire ; une conception matérialiste de l'histoire était donnée et la voieétait trouvée pour expliquer la conscience des hommes en partant de leur être, au lieu d'expliquer leur être enpartant de leur conscience, comme on l'avait fait jusqu'alors. » Se définissant ainsi comme matérialiste, la conception de Marx et Engels permet donc de jeter un regard rétrospectif sur l'histoire de l'humanité dans son ensemble et d'en découvrir la logique véritable.

Il. »

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