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Une vérité est-elle discutable ?

Publié le 08/02/2004

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1. On peut toujours discuter une véritéA. Qu'est-ce qu'une vérité ?Les choses en elles-mêmes ne sont ni vraies ni fausses : elles sont ou ne sont pas. La vérité réside dans la manière dont on les pense. Ce que j'affirme est vrai si ma proposition est en accord avec l'objet de ma proposition. Dire qu'il fait telle température, à tel endroit et à tel moment est vrai si à cet endroit, à ce moment, le degré de température est bien celui affirmé. Sinon il y a erreur, non conformité entre ce qui est dit et la réalité.B. Nos vérités sont toujours incertainesMais comment prouver qu'une connaissance est vraie ?

« 3.

Les vérités n'annulent pas la nécessité de philosopher A.

En quel sens une vérité scientifique peut-elle être dite « indiscutable » ? Il serait donc absurde que la communauté scientifique continue à débattre de questions qu'elle a déjà théoriquement tranchées.

Dans l'histoire dessciences, la discussion est circonscrite aux débats qui définissent ce qu'on pourrait appeler une « actualité scientifique ».

La discussion scientifique estalimentée par un certain nombre d'arguments et d'objections qui réclament un examen critique précis.

Les vérités qui ne sont plus discutées ne sont pasconverties en dogmes définitifs mais consistent en affirmations qui ne sont plus, peut-être de façon provisoire, au coeur des interrogations théoriques dumoment.

Faut-il pour autant renoncer aux vérités que la science ne discute plus ? Doit-on laisser les vérités scientifiques définir le champ de notre pensée? De simples sciences de faits forment une simple humanité de fait...

Dans la détresse de notre vie...

cette science n'a rien ànous dire.

Les questions qu'elle exclut par principe sont précisément les questions qui sont les plus brûlantes à notreépoque malheureuse pour une humanité abandonnée aux bouleversements du destin : ce sont les questions qui portent surle sens ou l'absence de sens de toute cette existence humaine...

Ces questions atteignent finalement l'homme en tantque dans son comportement à l'égard de son environnement humain et extra-humain il se décide librement, en tant qu'ilest libre...

de donner à soi-même et de donner au monde ambiant une forme de raison.

Or, sur la raison et la non-raison,sur nous-mêmes les hommes en tant que sujets de cette liberté, qu'est-ce donc que la science a à nous dire ? La simplescience des corps manifestement n'a rien à nous dire, puisqu'elle fait abstraction de tout ce qui est subjectif.

En ce quiconcerne d'autre part les sciences de l'esprit, qui pourtant dans toutes leurs disciplines, particulières ou générales,traitent de l'homme dans son existence spirituelle, il se trouve, dit-on, que leur scientificité rigoureuse exige du chercheurqu'il mette scrupuleusement hors-circuit toute prise de position axiologique .

Mais est-il possible que le Monde et l'êtrehumain en lui aient véritablement un sens si les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui est constatable dans uneobjectivité de ce type ? HUSSERLArticulation des idées Idée centrale : des sciences qui ne s'attachent qu'aux faits (les sciences positives) ne peuvent répondre aux questionsessentielles et angoissantes qui se posent à l'homme. Explication: a) Les sciences des corps (physique, biologie, etc.) ignorent tout ce qui est subjectif (qui appartient au sujet en tant que conscience).Or l'homme est avant tout un sujet conscient et libre, qui se donne et donne au monde une « forme de raison », dont les sciences physiques ne sepréoccupent pas. b) Les sciences de l'esprit (psychologie) prétendent, au nom précisément de leur scientificité, exclure tout jugement de valeur (bien et mal).Elles ne peuvent donc pas non plus éclairer l'homme sur la valeur de ses actes. Conclusion générale : de telles sciences ne se préoccupent pas du sens des choses.

Or c'est le sens ou l'absence de sens de son existence qui importe le plus à l'homme.HUSSERL : LES SCIENCES IGNORENT LE SENS DE L'EXISTENCE Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? T elles sont les questions que les hommes se posent.

La science peut-elle y répondre ? Elle yprétend dans une certaine mesure.

Mais ses réponses ne sont pas celles que nous attendons vraiment, car se prononçant uniquement sur des faits, lascience se tait sur ce qui est au coeur de nos interrogations, le sens de notre existence. ordre des idées 1) Idée centrale : Des sciences qui ne s'attachent qu'aux faits (les sciences positives) ne peuvent répondre aux questions essentielles et angoissantes quise posent à l'homme. 2) Explicationa) Les sciences des corps (physique, biologie, etc.) ignorent tout ce qui est subjectif (qui appartient au sujet en tant que conscience).

Or, l'homme est avanttout un sujet conscient et libre, qui se donne et donne au monde une « forme de raison », un sens, dont ces sciences ne se préoccupent pas.

b) Les sciencesde l'esprit (psychologie) prétendent, au nom précisément de leur scientificité, exclure tout jugement de valeur (bien et mal).Elles ne peuvent donc pas non plus éclairer l'homme sur la valeur de ses actes. 3) Conclusion générale : de telles sciences ne se préoccupent pas du sens des choses.

O r c'est le sens ou l'absence de sens de son existence qui importele plus à l'homme. B.

Questionner ou discuter ? Il convient pour répondre de préciser en quoi la reconnaissance du caractère indiscutable des vérités n'exclut pas la possibilité de leur questionnement.Questionner ne revient pas en effet à contester.

O n questionne quand on veut des précisions, quand on désire mieux comprendre.

On peut définir laphilosophie comme l'art du questionnement.

Le philosophe n'a pas les moyens de contester ou de vérifier ce que telle personne ou telle discipline affirme ; ilcherche seulement à discerner le sens de ce qui est dit, à en dégager les présupposés et à en déduire les implications.

C ette activité critique ouvre l'espacedu dialogue.

Elle suppose certes la liberté de remettre en question la vérité examinée mais seulement pour mieux comprendre son originalité, c'est-à-direce en quoi elle s'oppose à d'autres manières de voir.

L'autorité des sciences ne doit donc pas nous dessaisir de la liberté d'interroger et de questionnerleurs savoirs.

Nous avons besoin du questionnement philosophique pour ne pas cesser de penser, pour combattre l'illusion que les sciences, dépositairesde vérités, ont le dernier mot et rendent vaine la tâche d'exercer notre propre jugement. Conclusion La philosophie révèle, par sa mise en question des vérités établies, que notre puissance de pensée excède toujours les limites de notre savoir.

Sa tâchedevient un combat quand elle s'en prend aux vérités que les hommes sont peu enclins à contester.

Le souci philosophique du dialogue ne doit pas êtreconfondu avec la disposition à discuter.

On discute, on dispute quand on prétend détenir une vérité concurrente ; on dialogue quand on cherche àcomprendre et qu'on refuse de faire de ce que l'on sait ou de ce que d'autres savent les limites de notre propreréflexion.. »

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