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Vérité et interprétation de H. G. GADAMER

Publié le 08/01/2020

Extrait du document

Les études qu’on va lire traitent du problème herméneutique. Comprendre et interpréter correctement ce qui est compris, ce phénomène ne constitue pas un problème spécialisé qui ne concernerait que la méthodologie des sciences humaines (...). La compréhension et l’interprétation des textes ne sont pas seulement une affaire de science, mais relèvent bien évidemment de l’expérience totale que l’homme fait du monde (...). L’enjeu n’est pas, à titre premier, d’édifier une connaissance assurée satisfaisant à l’idéal méthodologique de la science. Et pourtant, ici, il s’agit aussi de connaissance et de vérité. Quand on comprend ce qui est transmis du passé, on ne se borne pas à comprendre des textes ; on acquiert des conceptions, on accède à des vérités. A quel type de connaissance, et à quelle sorte de vérité a-t-on affaire ici ?

Si l’on considère la prééminence dont jouit la science moderne dans le travail philosophique de clarification et de justification appliqué au concept de connaissance et à celui de vérité, notre question paraît dépourvue de vraie légitimation. Et pourtant on ne lui échappe pas, même à l’intérieur du domaine des sciences (...). Les études qu’on va lire (...) se proposent de discerner partout où elle se rencontre l’expérience de vérité qui outrepasse le domaine soumis au contrôle de la méthodologie scientifique et d’interroger sa légitimation spécifique. Ainsi les sciences humaines se rencontrent avec certains types d’expérience situés à l’extérieur de la science, avec l’expérience de la philosophie, avec celle de l’art et celle de l’histoire elle-même. Ce sont tous des types d’expérience dans lesquels une vérité s’annonce qui ne peut être vérifiée par les procédés méthodologiques de la science (...).

Une des expériences les plus élémentaires de la réflexion philosophique est que les classiques de la pensée philosophique, lorsque nous nous efforçons de les comprendre, fassent valoir d’eux-mêmes une prétention à la vérité que la conscience contemporaine ne saurait ni récuser, ni dépasser (...).

Un’en va pas autrement avec l’expérience de l’art. Ici, la recherche scientifique que cultivent les sciences dites de l’art a bien conscience, dès le premier abord, de ne pas pouvoir remplacer l’expérience de l’art, ni enchérir sur elles. Qu’en présence

La science épuise-t-elle la prétention de l’homme à la vérité ? Sans parler de la métaphysique, que dire des « sciences humaines », comme l’histoire ? Et que dire de l’art? L'univers des intentions humaines nous ouvre alors peut-être une autre approche de la vérité, où il s'agit moins, comme en science, d'établir les faits et de les expliquer par des lois que d'interpréter le sens des actions et des œuvres des hommes. C'est la tâche de l'herméneutique*, ou science de l'interprétation (du grec hermeneuein, « interpréter »).

« expliquer par des lois que d'interpréter le sens des actions et des œuvres des hommes.

C'est la tâche de /'herméneutique*, ou science de l'interprétation (du grec hermeneuein, "interpréter").

Les études qu'on va lire traitent du problème herméneuti­ que.

Comprendre et interpréter correctement ce qui est com­ pris, ce phénomène ne constitue pas un problème spécialisé qui ne concernerait que la méthodologie des sciences humaines( ...

).

La compréhension et l'interprétation des textes ne sont pas seu­ lement une affaire de science, mais relèvent bien évidemment de l'expérience totale que l'homme fait du monde( ...

).

L'enjeu n'est pas, à titre premier, d'édifier une connaissance assurée satisfaisant à l'idéal méthodologique de la science.

Et pour­ tant, ici, il s'agit aussi de connaissance et de vérité.

Quand on comprend ce qui est transmis du passé, on ne se borne pas à comprendre des textes ; on acquiert des conceptions, on accède à des vérités.

À quel type de connaissance, et à quelle sorte de vérité a-t-on affaire ici ? Si !'on considère la prééminence dont jouit la science moderne dans le travail philosophique de clarification et de jus­ tification appliqué au concept de connaissance et à celui de vérité, notre question paraît dépourvue de vraie légitimation.

Et pourtant on ne lui échappe pas, même à l'intérieur du domaine des sciences( ...

).

Les études qu'on va lire( ...

) se pro­ posent de discerner partout où elle se rencontre l'expérience de vérité qui outrepasse le domaine soumis au contrôle de la méthodologie scientifique et d'interroger sa légitimation spé­ cifique.

Ainsi les sciences humaines se rencontrent avec cer­ tains types d'expérience situés à l'extérieur de la science, avec l'expérience de la philosophie, avec celle de l'art et celle de l'histoire elle-même.

Ce sont tous des types d'expérience dans lesquels une vérité s'annonce qui ne peut être vérifiée par les procédés méthodologiques de la science ( ...

).

Une des expériences les plus élémentaires de la réflexion phi­ losophique est que les classiques de la pensée philosophique, lorsque nous nous efforçons de les comprendre, fassent valoir d'eux-mêmes une prétention à la vérité que la conscience con­ temporaine ne saurait ni récuser, ni dépasser ( ...

).

Il,n'en va pas autrement avec l'expérience de l'art.

Ici, la recherche scientifique que cultivent les sciences dites de l'art a bien conscience, dès le premier abord, de ne pas pouvoir rem­ placer l'expérience de l'art, ni enchérir sur elles.

Qu'en présence. »

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