Vie et philosophie de FENELON

François de Salignac de la Mothe Fénelon naquit au château de Fénelon, en Périgord, le 6 août 1651. Il commença ses études à Cahors et vint les finir à Paris, au collège du Plessis. De là il entra au séminaire de Saint-Sulpice, et il fut ordonné prêtre en 1675.

Pendant dix ans, de 1678 à 1688, il fut chargé de la direction des Nouvelles catholiques, c'est-à-dire des jeunes protestantes converties au catholicisme. Dans ce ministère obscur, Fénelon devait puiser les éléments de son beau traité de l'Education des filles.

En 1690, il fut nommé précepteur du duc de Bourgogne. Cette charge lui donna l'occasion de composer un très grand nombre d'ouvrages, tels que ses Fables, ses Dialogues des Morts, et surtout son Télémaque. Pour le récompenser, en 1695, Louis XIV le nomma à l'archevêché de Cambrai.

Mais la disgrâce devait bientôt l'atteindre.

La querelle du quiétisme, dans laquelle il prit d'abord parti pour Mme Guyon, le fit exiler de la cour et le brouilla avec Bossuet; mais l'issue de cette affaire donna l'occasion d'admirer sa vertu.

Les dernières années de sa vie, malgré leur tristesse apparente, ne furent pas perdues. En même temps que, dans l'administration de son diocèse, Fénelon donnait l'exemple de la sagesse, de la douceur et de la charité, son activité lui faisait trouver le temps d'écrire des Lettres spirituelles aux âmes qu'il dirigeait, des Lettrés familières à ses amis, son beau Traité de l'existence de Dieu, et sa fameuse Lettre sur les occupations de l'Académie française. Il mourut le 7 janvier 1715.