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Vivre vraiment: en travaillant ou sans travailler ?

Publié le 05/01/2006

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L'homme ne fait plus que les surveiller et les commander, il pourrait donc vivre sans effectuer un travail visant directement à répondre à ses besoins.   II.             VIVRE SANS TRAVAIL, C'EST SURVIVRE Rousseau, s'il met en lumière cet état bienheureux de l'homme premier paresseux, n'a également de cesse d'affirmer la perfectibilité humaine. Or, le travail modifie autant la Nature que celui qui l'effectue : il forme tant on esprit que son corps, exerce son intelligence. De plus, travailler, ce n'est pas uniquement modifier la matière, mais échanger avec ses semblables, que ce soit de façon langagière ou économique. Une vie sans travail se résumerait donc à celle de la bête qui ne peut penser un autre état que celui dans lequel elle se trouve, ce serait nier la fonction sociale du travail. Perdre son travail, ce n'est pas uniquement perdre son moyen de subsistance, mais perdre une partie de son identité, cesser de coopérer au fonctionnement de la société, et par là, perdre le sentiment d'appartenance au tout sociétal. Là se pose la question de la reconnaissance qu'inclut le travail : l'individu est en effet reconnu par son travail, au même titre que dans la Cité idéale de Platon il existait des individus nés pour être artisans, d'autre dirigeants. Si de nos jours le mythe ne survit pas, subsiste ce besoin de reconnaissance de ses compétences et d'appartenance à un tout. Vivre sans travail, c'est vivre dénué de la reconnaissance de ses talents.

Avant la Chute, Adam et Eve jouissaient des richesses du jardin d’Eden, sans avoir à travailler. Cet état d’innocence et de béatitude est bien vite anéanti, et les hommes condamnés à gagner leur pain « à la sueur de leur front «. La paresse devient un des sept pêchés capitaux : l’oisiveté est prohibée tant par l’Eglise que par la morale. Pourtant, la tentation de vivre sans travailler reste forte : mais est-il possible de préserver des liens sociaux sans apporter sa contribution à la communauté ? Ne pas travailler, n’est-ce pas également éviter de se heurter à son environnement et à autrui ? Si les enjeux de ces interrogations s’avèrent tout à la fois relever de la morale et de la politique, c’est que le travail est synonyme de transformation tant de soi que de la nature : une vie sans travail, n’est-ce pas une vie sans résistance, menée uniquement dans le souci de soi et de l’instant ?

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