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Vouloir dire la vérité n'est-il qu'un idéal vain ?

Publié le 27/02/2008

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La vérité peut se définir comme un discours vrai c'est-à-dire un jugement correspondant adéquat entre l'objet et le discours proféré. Or il y a essentiellement deux dimensions dans la vérité : une formelle, logique qui marque la cohérence du discours. Elle est la non-contradiction. Et par rapport au contenu : elle est la vérité correspondance : accord avec les phénomènes. En ce sens, la vérité apparaît comme une norme c'est-à-dire règle, modèle, type idéal indiquant ce qui doit être. Le faux est toujours déviation par rapport à ce type idéal. Le faux dépasse le vrai dans son utilisation. Et c'est en ce sens que la vérité peut apparaître comme un idéal, comme une norme. Vouloir dire la vérité ce serait donc chercher à proférer un discours adéquat sur une chose mais aussi sur toutes les choses. Ce vouloir serait donc un désir du vrai. Or justement en tant que norme : n'est-ce pas dire justement qu'essayer de dire toute la vérité est impossible à l'homme ? Et dans ce cas vouloir dire la vérité serait un idéal vain effectivement. Mais si nous comprenant le terme d'idéal en rapport avec celui d'Idée c'est-à-dire dans un sens positif et régulateur pour l'entendement alors un semble que cet idéal soit plus une exigence de la raison, une norme de perfection à suivre bien que consciemment impossible à réaliser. En ce sens la question apparaîtrait résolue. Mais ne faut-il pas aller plus loin et critique même l'idée d'idéal notamment en raison de la variation sur le plan historique de la norme de la vérité. En ce sens parler d'idéal dans un sens négatif ou positif sera reste faire de la vérité une croyance en un objet unique et immuable ; autrement dit, faire d'un idéal une idole en fait. Et c'est bien dans ce cas alors que vouloir dire la vérité pourrait bien être un idéal vain. Pourtant, si nous continuons à nous en servir ou à croire en la vérité n'est-ce pas dire qu'elle joue un rôle psychologique nécessaire pour l'homme exacerbant la tension entre la vanité de l'idéal et sa nécessité psychologique. Et c'est bien suivant ces trois point que nous allons développer notre réflexion.

« II – Vouloir de vérité : de l'idéal à l'idole a) En effet, comme Nietzsche le dit, on se fait de la vérité une idole même.

Et c'est bien ce que critique notamment Nietzsche dans le Gai savoir notamment au paragraphe 344 contre la volonté de vérité.

La recherche dela vérité suppose effectivement que l'on croit à l'existence d'une vérité ou rien ne l'indique.

Il s'agit bien d'unecroyance et explique alors que cette croyance en la vérité, cette volonté de vérité soit en fait une nouvellecroyance.

On suppose en effet que la vérité est une idée voire chez Platon qu'elle a une existence réel.

Mais mêmedans le Kant qui fait de la recherche de la vérité une Idée de la raison c'est-à-dire ayant un usage régulateur pourl'entendement, il n'en reste pas moins que ces derniers font toujours référence à l'idée de vérité comme d'une choseéternel, immuable, valable en tout temps et tout lieu.

Or l'histoire de la science nous montre bien que lesconceptions de la vérité que l'on peut se faire sont fonction de nos connaissances et de nos ressources techniques.b) En d'autres termes parler de « la » vérité est effectivement créer un idéal vain dans la mesure où si l'on veutsauver le concept même de vérité il est nécessaire alors de toujours parler « des » vérités plutôt que de la vérité.En effet, dire ou faire référence à « une » vérité serait effectivement un obstacle à la science même dans la mesureoù cette vérité serait considérée comme établie une fois pour toute c'est-à-dire qu'elle constituerait une forme dedogmatisme.

Or c'est bien contre cela que Pascal dans les Pensées et plus particulièrement dans l'opuscule de l'introduction du Traité du vide, nous parle de cet enchaînement des vérités comprises dans une histoire dessciences qui va de l'avant.

Il s'agit de ne pas se laisser enfermer dans une conception particulière et c'est bien ceque Pascal a lui-même expérimenté avec le cas du vide.

En effet, il a démontré avec succès que le vide n'existaitpas contrairement à l'idée qui se répandait dans les milieux scientifiques de l'époque suivant aristotélicienne voulantque la nature ait horreur du vide.

Or Pascal ne nous dit pas qu'il s'agissait de quelque chose de faux mais plutôt qu'ils'agissait d'une vérité pour l'époque ancienne valable compte tenu des capacités scientifiques et techniques del'époque.

En d'autres termes, la vérité en elle-même a une histoire, une évolution : « La Vérité » est donc un idéalvain ; exception faite pour Pascal de la Religion qui justement et cet idéal.

On pourrait dire avec Nietzsche cetteidole ; mais alors on voit bien le passage possible de l'idéal à l'idole et c'est justement ce contre quoi Nietzsche nousmet en garde.c) Et même pour les sciences croire en un idéal de la vérité serait contre-productif puisque développer ce queBachelard appelle dans la Formation de l'esprit scientifique un « obstacle épistémologique ».

Qu'est-ce que cela ? et quel rapport avec la vérité ? Simplement, le concept scientifique, loin d'être donné immédiatement, est le produitd'une construction et d'une élaboration permanentes qui connaît des rectifications continues.

Un conceptscientifique, c'est une opération sans cesse réitérée donc sans cesse en mouvement ayant donc une histoire.

Cesont donc les obstacles épistémologiques qu'il faut saisir sa genèse.

Ce n'est pas un obstacle externe (comme lacomplexité des phénomènes), mais un obstacle interne à l'acte même de connaître, inhérent à lui : « C'est dansl'acte même de connaître, intimement, qu'apparaissent, par une sorte de nécessité fonctionnelle, des lenteurs etdes troubles.

C'est là que nous montrerons des causes de stagnation et même stagnation et même de régression,c'est là que nous décèlerons des causes d'inertie que nous appellerons des obstacles épistémologiques.

» Et de cepoint de la vérité conçue comme immuable et idéal peut être effectivement classée parmi ces derniers.

C'est bien ence sens que Bachelard parle de psychanalyse de la science.

Transition : Ainsi vouloir dire la vérité peut être considéré comme un idéal vain dans la mesure où la vérité devient alors uneidole qui méconnaît alors la formation des concepts scientifiques mais aussi la découverte même de certainespropriétés.

Mais surtout oublier qu'il existe une histoire des science.

En ce sens c'est bien un idéal vain.

Pour autanten tant qu'idée du point de vue kantien elle ne semble pas à moins que l'on puisse considérer aussi cette Idéecomme une croyance et penser cela est sans doute légitime vu le renversement que l'on vient de produire.

Maiscette volonté de vérité n'est d'un idéal vain n'est-elle pas néanmoins nécessaire à l'homme et explicite dès lors sagenèse ? III – Idéal vain et besoin a) Cependant bien que l'on puisse comprendre la vérité comme un idéal vain il n'en reste pas moins que parl'utilisation que l'on en a faite, l'idée de l'existence d'une vérité fixe est immuable est rassurante pour l'esprit.

En ce. »

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