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Voyage en Espagne, de Théophile Gautier

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On lit, dans le Voyage en Espagne, de Théophile Gautier, la description suivante: « Au sortir de Bordeaux, les landes recommencent plus tristes, plus décharnées et plus mornes, s'il est possible; des bruyères des genêts et des pinadas (forêts de pins); de loin en loin, quelque fauve berger accroupi gardant des troupeaux de moutons noirs, quelque cahute dans le goût des wigwams des Indiens : c'est un spectacle fort lugubre et fort peu récréatif. On n'aperçoit d'autre arbre que le pin avec son entaille d'où coule la résine. Cette large blessure, dont la couleur saumon tranche avec les tons gris de l'écorce, donne un air on ne peut plus lamentable à ces arbres souffreteux et privés de la plus grande partie de leur sève. On dirait une forêt injustement égorgée qui lève les bras au ciel pour lui demander justice. » (Chapitre II.) II. Le poème. 1. La partie proprement descriptive est réduite à quelques traits, d’ailleurs nouveaux : désert, sable blanc, herbe seche, eau verte. Quelques lâches de couleur composent le paysage. Le berger, les moutons, la cahute sont supprimés. Seul nous intéresse le pin qui surgit (noter le mot et sa place) et est personnifié dès le début avec sa plaie au flanc et ses larmes de résine. 2. L’arbre est un martyr, la victime de l’homme qui ne craint pas d’assassiner pour satisfaire son avidité (avare) (cf. Ronsard et les bûcherons de la forêt de Gastine), Les deux premières strophes se terminent par l’évocation de cette blessure. Le pin reste debout, cependant. Il est résigné. Il ne regrette pas sa sève, son sang. Comme un soldat blessé....
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« 208 TEXTES COMMENTÉS ET COMPÂEéS Voici, d'autre part, la poésie que, dans le même temps, lui inspire le même spectacle LE PIN DES LANDES.

On ne voit, en passant par les Landes désertes, Vrai Sahara français, poudré de sable blanc, Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux pertes D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc; Car, pour lui dérober ses larmes de résine, L'homme, avare bourreau de la création, Qui ne cil qu'aux dépens de ceux qu'il assassine, Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon.

Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte, Le pin verse son baume et sa sève qui bout, Et se tient toujours droit sur le bord de la route, Comme un soldat blessé qui t'eut mourir debout.

Le poète est ainsi dans les Landes du monde; Lorsqu'il est sans blessure, il garde sd'n trésor.

Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde Pour épancher ses cers, divines larmes d'or.

(Espaha.) Comparer ces deux textes; étudier quelles transformations Théophile Gautier a fait subir, dans son poème, à sa page de prose.

Théophile Gautier avait été peintre.

Il l'est resté la plume à la main, aussi admirable comme prosateur que comme poète.

Dans le c Voyage en Espagne s il décrit les pins des Landes au sortir de Bordeaux et le même spectacle lui a inspiré un petit poème, Inséré dans Espaiia.

Il est intéressant de voir quelles transformations il a fait subir à sa page de prose.. »

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