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Y a-t-il de bonnes ou de mauvaises opinions ?

Publié le 06/01/2006

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-          Par contre, on peut éventuellement s'en remettre à un critère que partagent tous les membres d'une même société : le critère de l'utilité sociale. L'opinion la meilleure sera ainsi celle qui favorisera l'idée la plus utile à la société. -          Ce faisant, il est impossible de s'assurer que ce qu'on pense est utile tant qu'on ne l'a pas confronté à d'autres arguments. C'est pourquoi il faut encourager la liberté d'expression pour permettre la vérification des opinions. -          En effet, comme le montre le philosophe John Stuart Mill, interdire de prononcer certaines opinions relatives à certains sujets, c'est présumer qu'on connaît déjà les opinions vraies sur ces sujets. Or, comme il l'écrit dans De la liberté : « Il existe une différence extrême entre présumer vraie une opinion qui a survécu à toutes les réfutations et présumer sa vérité afin de ne pas en permettre la réfutation. La liberté complète de contredire et de réfuter notre opinion est la condition même qui nous permet de présumer sa vérité en vue d'agir : c'est là la seule façon rationnelle donnée à un être doué de facultés humaines de s'assurer qu'il est dans le vrai. » -          Mill expose également le fait qu'il existe aussi des cas où les doctrines en conflit, plutôt que d'être soit vraies, soit fausses, sont chacune partiellement vraies. Dès lors, il faut, pour parvenir à une vérité entière, que toutes les opinions soient exprimées, afin que l'on retire en chacune d'elles la vérité partielle qu'elle possède. -          Il y a encore des opinions que certains croient trop indispensables pour pouvoir être remises en causes.

La tradition philosophique a consacré l’idée selon laquelle toute opinion était fatalement mauvaise puisqu’elle n’atteignait jamais la vérité en soi des choses. Cependant, il semble bien que dans certaines circonstances, il soit illusoire de rechercher une telle vérité. Dès lors, l’opinion apparaît comme extrêmement salutaire, car sans elle, nous serions en pure perdition. Toutefois, il serait problématique de s’en remettre à n’importe quelle opinion sous prétexte que celle-ci serait « utile pour avancer «. Ne faudrait-il pas dès lors trouver un moyen de juger des opinions sans tomber dans un dogme absurde ?

« - Il écrit ainsi que « pour chaque genre, de même qu'il n'y a qu'une seule sensation, ainsi il n'y a qu'une seule science, comme, par exemple, une science unique, la grammaire, étudie tous lessons articulés.

» ( Métaphysique , livre gamma, 2, 1003b 19-22) - Il subsiste en l'occurrence un genre dans lequel on ne peut raisonner à l'aide de la rationalité qu'on utilise dans les sciences théoriques : le genre de la praxis , c'est-à-dire la pratique, le genre qui porte sur les actions humaines. - Dans ce domaine gouverné par la contingence, on ne peut en effet utiliser la méthode scientifique, car ce n'est pas un monde idéal répondant aux exigences de l'universalité. - Dans le genre de la pratique, on est donc obligé de s'en remettre à des « opinions de poids » qu'Aristote appelle des endoxa, et qu'il faut comprendre comme des aspects marquants ayant fait leurs preuves et s'étant déposés dans la culture et l'expérience d'un peuple. - Ainsi Aristote écrit-il que, pour ce qui concerne la politique, « il faut avoir été bien guidé par les habitudes prises pour écouter comme il convient un enseignement portant sur les actions belleset justes, et d'une façon générale sur tout ce qui a trait à la politique.

» ( Ethique à Nicomaque , I, 2, 1095b 2-7) - Aristote nous montre donc bien que, s'il est vrai que l'opinion ne procure pas une connaissance absolument certaine comme il en est de la science, on peut cependant lui accorderfoi.

En effet, il est des domaines dans lesquels l'opinion nous fournit plus d'assurance que lascience qui ne parvient pas à s'affirmer fermement.

De la sorte, il faut parfois avoir confiance enl'opinion, qui seule nous permet d'avancer dans le monde de la contingence qui est le nôtre.Concernant ce domaine, il semble bien qu'il y ait de « bonnes opinions.

» Les mauvaises opinions peuvent mettre en lumière les bonnes opinions. 3.

- Cependant, Aristote aurait totalement raison s'il n'y avait jamais qu'une seule opinion de poids qui se faisait entendre.

Si tel était le cas, il suffirait alors de prendre connaissance de cetteopinion et de la suivre.

Toutefois, le problème subsiste parce que sur chaque sujet s'expriment unemultitude d'opinions.

Faut-il alors considérer que toutes les opinions se valent ? Cela sembleimpossible puisque bien souvent elles se contredisent et que le bien et la vérité n'admettent pas lacontradiction. - Il faudrait donc trouver quelque chose qui permette de juger des opinions et qui rende raison d'elles, quelque chose qui autorise à trancher entre les différentes opinions. - Mais dans un monde contingent, il est impossible de trouver une solution arrêtée une fois pour toute, il n'est pas possible d'en juger selon des valeurs universelles telles que le bien et lemal, car ce sont des critères qui varient d'un individu à l'autre. - Par contre, on peut éventuellement s'en remettre à un critère que partagent tous les membres d'une même société : le critère de l'utilité sociale.

L'opinion la meilleure sera ainsi celle quifavorisera l'idée la plus utile à la société. - Ce faisant, il est impossible de s'assurer que ce qu'on pense est utile tant qu'on ne l'a pas confronté à d'autres arguments.

C'est pourquoi il faut encourager la liberté d'expression pourpermettre la vérification des opinions. - En effet, comme le montre le philosophe John Stuart Mill, interdire de prononcer certaines opinions relatives à certains sujets, c'est présumer qu'on connaît déjà les opinions vraies sur cessujets.

Or, comme il l'écrit dans De la liberté : « Il existe une différence extrême entre présumer vraie une opinion qui a survécu à toutes les réfutations et présumer sa vérité afin de ne pas enpermettre la réfutation.

La liberté complète de contredire et de réfuter notre opinion est lacondition même qui nous permet de présumer sa vérité en vue d'agir : c'est là la seule façonrationnelle donnée à un être doué de facultés humaines de s'assurer qu'il est dans le vrai.

» - Mill expose également le fait qu'il existe aussi des cas où les doctrines en conflit, plutôt que d'être soit vraies, soit fausses, sont chacune partiellement vraies.

Dès lors, il faut, pour parvenir àune vérité entière, que toutes les opinions soient exprimées, afin que l'on retire en chacune d'ellesla vérité partielle qu'elle possède. - Il y a encore des opinions que certains croient trop indispensables pour pouvoir être remises en causes.

Mais là encore, « l'utilité même d'une opinion est affaire d'opinion : elle est un objet dedispute ouvert à la discussion, et qui l'exige autant que l'opinion elle-même » rappelle Mill dans De la liberté . - Pour ces raisons, il apparaît qu'on peut affirmer que toutes les opinions sont bonnes à dire, mais qu'elles ne doivent pas toutes être suivies d'actions. - C'est effectivement en confrontant les diverses opinions que peut ressortir l'opinion la plus pertinente. - On peut donc en déduire que toutes les opinions sont bonnes car toutes peuvent contribuer à faire jaillir l'opinion la plus sagace. - On peut encore soutenir que toutes les opinions sont bonnes tant qu'elles ne sont pas arrêtées, tant que ce ne sont pas des « pré-jugés », c'est-à-dire des jugements faits à l'avance,qui nous dispensent de juger. - Par contre, toutes les opinions sont mauvaises lorsqu'elles refusent d'être discutées, car suivre la vérité sans jamais la discuter est sans doute le meilleur moyen d'instaurer le préjugé, etdonc finalement de ne plus savoir rechercher la vérité.

En effet, « la vérité caricaturée cesse. »

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